Il n’y a pas que du mauvais qui ressort de la pandémie. L’artiste peintre Stéphanie Goulet a pu profiter des rues désertes de Montréal pour s’inspirer davantage des bâtiments de la métropole pour ses tableaux.
La Verdunoise peint des bâtisses de la métropole riches en histoire, notamment des immeubles patrimoniaux. Son public cible est surtout le milieu des affaires bien que des particuliers s’intéressent aussi à ses œuvres.
Elle fait elle-même la promotion de ses tableaux sur les réseaux sociaux, notamment sur LinkedIn et Facebook. L’artiste mise beaucoup sur l’histoire derrière les bâtiments pour intéresser les utilisateurs de ces plateformes.
Avant de se lancer dans cette forme d’art, Stéphanie Goulet a fait carrière comme designer graphiste. «Je voulais vraiment toucher au multimédia en design graphique pour rester proche de l’œuvre en soi. Même si j’ai délaissé la peinture, ça m’a toujours gardé dans le bateau», relate l’artiste.
Mme Goulet a été attirée très jeune par la peinture. À l’âge de 12 ans, le peintre animalier Régis Vézina accepte de la prendre dans son cours, même si à la base il n’enseignait pas aux enfants.
C’est seulement il y a trois ans que Mme Goulet a fait le grand plongeon et s’est consacrée à cette discipline artistique à temps plein. Elle y a ouvert son studio en 2019, à deux pas de chez elle à Verdun.
À 40 ans, le plus difficile de son retour devant son chevalet a été de se demander ce qu’elle avait envie de peindre.
«Je suis tombée en amour avec le nouveau pont Champlain. Je suis allé prendre des photos et j’ai peint le pont quelques fois déjà. Chaque fois, ça fonctionnait super bien. Je les ai tous vendus sur les médias sociaux», explique l’entrepreneure.
C’est à ce moment qu’elle a découvert sa passion pour les bâtiments et l’industriel. Elle aime particulièrement le sentiment que l’on peut avoir en regardant un immeuble vu du sol.
«Cet effet de vertige où on devient un peu étourdit, on peut le ressentir de la même façon d’en bas même si ce n’est pas autant que quand on est dans les airs dans le vide», souligne-t-elle.
Ainsi, la peintre fait souvent des angles grossis, des aspects exagérés qui vont donner une impression vertigineuse. Elle aime donner l’effet que le sujet est trop grand pour la toile et qu’il déborde.
Processus créatif
Étant une peintre de type réaliste, elle met beaucoup de temps à reproduire des détails dans ses toiles. Si une brique est brisée sur une façade, elle sera visible à l’intérieur de l’œuvre.
«J’ai un côté très technique de la chose, raconte-t-elle. J’attends le bon soleil à la bonne heure, le bon ombrage sur chacun des buildings que je veux.»
«D’avoir la ville super tranquille en confinement, pour moi, ç’a été un terrain de jeu vraiment plaisant.»
-Stéphanie Goulet
Pour la peintre, il est aussi important d’avoir des petits clins d’œil à Montréal comme mettre en évidence une boîte postale de Poste Canada, des cônes orange dans la rue ou plus dernièrement des pancartes informatives sur la COVID-19.
Dans son processus créatif, Mme Goulet marie la photo à la peinture à l’huile. Elle photographie les immeubles qui l’intéressent, trace un dessin à main levée puis peinture son croquis. Elle ne reproduit jamais de personnages ou de voitures.
«Pour moi, ça amène un autre sens», explique Stéphanie Goulet.
Par ailleurs, la pandémie a été bénéfique dans un sens pour l’artiste locale. «Je me retrouvais toute seule dans les rues avec la bonne lumière», mentionne-t-elle.
Cela lui a permis de capter des structures où habituellement il y avait foule.
Dans un futur, la Verdunoise aimerait avoir une galerie-atelier près de chez elle. La peintre souhaiterait que les gens puissent voir le processus de création d’une toile du début à la fin, ce qui lui prend généralement un mois entier.