Le confinement a encouragé de nombreux résidents à se lancer dans la plantation de semences. Cet engouement pour le jardinage a pris par surprise plusieurs centres, dont Semis Urbains à Verdun qui a adapté ses services pour répondre à la forte demande.
«C’était un beau problème à avoir», commente le copropriétaire, Shawn Manning. Il est d’avis que beaucoup se sont tournés vers le jardinage puisque tout le monde cherchait des activités à faire et que peu de chose était accessible.
Également, il y avait un sentiment de crise envers la disponibilité de la nourriture, ce qui a pu encourager la gens à jardiner davantage, estime M. Manning. «De plus en plus, les gens considèrent que produire de la nourriture chez eux serait une bonne affaire, dit-il. C’est quelque chose qu’on encourage depuis dix ans, mais cette année le message a passé plus que jamais.»
«Le jardinage apporte un sentiment de confiance et de fierté. Quand quelqu’un embarque là-dedans, c’est presque addictif.»
-Shawn Manning
Avec les nombreux débutants, le service de coaching habituellement offert, où des employés vont chez les particuliers pour montrer comment faire certaines tâches et bien démarrer le potager, s’est transformé en conseils par téléphone.
Puisque le centre a été fermé pendant des mois, les clients se sont rabattus sur le magasinage en ligne et la cueillette sur rendez-vous. «Ça a vraiment bien marché pour nous, indique M. Manning. On a bâti beaucoup de jardins cette année chez les gens, mais ça a été fait en ligne.»
Inventaire
Étant fermé le week-end, parfois le lundi matin il y avait plus d’une centaine de commandes. Un défi pour la petite équipe du centre de jardinage du boulevard LaSalle. «Mais les gens comprenaient qu’on faisait de notre mieux pour pouvoir servir le plus de gens possible, le plus rapidement possible», souligne le copropriétaire.
Avec un fort achalandage vient souvent une pénurie de produits. Un peu partout à Montréal, il était parfois difficile de trouver de la terre pour empoter les plants. «À certains moments, on était en panne de terre pendant un ou deux jours, mais maintenant on a tout le nécessaire», indique Shawn Manning.
Ce qui a surtout manqué, ce sont les semences. «C’était vraiment une crise à Montréal et les alentours. Il y avait tellement de gens qui voulaient jardiner et qui achetaient des semences en ligne, explique-t-il. Il n’y avait plus de stock chez les producteurs de semences et les fermiers pendant deux ou trois semaines [au mois de mai].»
Bienfaits
Le Verdunois qui travaille dans le domaine depuis plusieurs années estime que ceux qui se sont initiés au jardinage ont beaucoup de chance de poursuivre cette activité le printemps prochain. «Ç’a beaucoup de bénéfices et pas seulement le côté nourriture, soutient M. Manning. Même si parfois on a des défis, comme des écureuils ou des marmottes qui viennent détruire les plants, dans chaque bouchée que quelqu’un produit lui-même, il y a un petit succès.»
Et pas besoin d’avoir une grande cour pour démarrer un potager. «Il y a tellement de variétés de nourritures qu’on peut produire, même dans un petit espace», explique M. Manning.
Il existe plusieurs moyens de produire par exemple sur son balcon. L’essentiel, c’est d’avoir un espace avec quelques heures d’ensoleillement.
Même si nous sommes à la mi-parcours de la saison des potagers, plusieurs semences peuvent toujours être plantées comme les carottes, les betteraves et les haricots.
Aussi, Semis Urbains produit des semis de feuillus dans ses serres et à l’extérieur qu’il est possible de planter vers le début du mois de septembre. Bref, il n’est pas trop tard pour produire quelques récoltes.