À 98 ans, Aline Rouisse est solide comme un roc. C’est toute pétillante de forme que la résidente d’Anjou révèle qu’elle puise sa longévité et de son inoxydable robustesse dans la marche.
«Si on reste assis, on est vite fatigué tandis que si on marche tous les jours, on peut continuer (à vivre) jusqu’à 100 ans», assure Mme Rouisse. Sourire aux lèvres, elle précise que la marche aide physiquement et moralement.
«Pour se maintenir en forme, il ne faut jamais arrêter, il faut toujours continuer à faire des activités, à marcher», insiste-t-elle.
Il y a 10 ans, l’Angevine est devenue l’une des premières à se joindre au Club de marche Défi-Marche du Service d’aide communautaire d’Anjou (SAC Anjou). À ses dires, ce club était constitué au départ de femmes. Les hommes ont suivi plus tard.
«On était une quarantaine qui marchait tout le temps», se rappelle Mme Rouisse, ajoutant que l’engouement a forcément diminué avec la COVID.
La marche et la socialisation
Celle qui frôle les 100 ans ne rate pas les rendez-vous des marcheurs. Ceux-ci se rencontrent le matin, cinq jours par semaine, à l’intersection des rues Éric et Des Ormeaux. Ils font ensuite le tour du parc Thomas-Chapais durant une heure.
Il leur arrive de se déplacer dans d’autres endroits de Montréal et même en dehors de la métropole. Autant de sorties qu’aime l’Angevine. «Quand on fait des sorties, c’est très agréable. Quand on prend l’autobus, on va plus loin et des fois on va manger au restaurant», apprécie Mme Rouisse.
Le contact humain est donc aussi une source de bien-être pour nonagénaire. Le club de marche lui permet de faire de belles rencontres. «Je marche pour respirer le bel air et en même temps rencontrer des copines et me faire de nouveaux amis», se réjouit-elle.
Couturière à la maison
En fait, c’était le métier qu’exerçait Aline Rouisse qui l’avait propulsée sur le chemin des marcheurs invétérés.
«J’ai été mère de famille et couturière à la maison. Je travaillais dans la haute couture, donc j’étais à la maison. C’était pour ça qu’il fallait que je marche, parce que mon travail me demandait d’être trop à la maison», raconte-t-elle.
Avant de devenir l’infatigable marcheuse qu’elle est, la résidente d’Anjou pratiquait plusieurs sports comme le golf, le tennis et les quilles.
«Elle jouait à la pétanque, elle fait du tricot, elle fait du bridge, elle fait des casse-tête. On tricote ensemble, elle est patiente. C’est une bonne travaillante, elle encourage, elle n’est pas négative, c’est un modèle», reconnaît Pierrette Gagnon, une marcheuse du club.
«Elle a eu aussi la médaille du lieutenant-gouverneur pour le bénévolat qu’elle fait pour le Service d’aide communautaire (SAC Anjou), dont l’entraide aux jeunes pour apprendre à coudre», témoigne Jean-Pierre Auclair, bénévole pour l’organisme depuis 10 ans.