Ahuntsic-Cartierville

Éternelle Visitation

Au lendemain de son 276e anniversaire, la plus vieille église de l’île de Montréal a de beaux restes. Retour historique sur l’une des plus belles pièces du patrimoine montréalais.

Elle a fière allure, sise entre le boulevard Gouin et la rivière des Prairies. Dernier édifice religieux datant de la Nouvelle-France à Montréal, l’église de la Visitation est classée au patrimoine de la Ville depuis 1978.

Construite entre 1749 et 1751, l’église que l’on connaît aujourd’hui près du village du Sault-au-Récollet a été bâtie sur les vestiges d’une chapelle que les paroissiens appelaient la «Nouvelle-Lorette».

«À l’origine, cette chapelle, couplée avec un phare, était destinée aux missions amérindiennes. Le secteur géographique était très faiblement peuplé», explique Vincent Garneau, coordonnateur du développement historique pour Cité historia.

Partie intégrante du Fort Lorette, celle-ci s’étendait sur l’actuelle rue du Fort Lorette. Elle a officiellement été inaugurée «Paroisse du Sault-au-Récollet» en 1736.

«La construction de l’église de la Visitation marqua définitivement l’expansion du Sault-au-Récollet, déjà fort d’une économie florissante avec le site des moulins installé depuis 1727», précise M. Garneau.

L’église a été construite en pierre des champs, selon une architecture de style classique Nouvelle-France, aménagée avec un clocher.

La légende du cheval blanc

Au 19e siècle, l’augmentation sensible du nombre de paroissiens a entraîné un agrandissement de l’église. En 1851, l’architecte John Oftell, qui venait de finir son travail sur la Basilique Notre-Dame de Montréal, a entrepris l’avancement de la façade de la Visitation de manière à en augmenter la capacité.

Ayant pris du galon, la nouvelle église a été munie d’un second clocher en 1880. C’est à cette époque que le site a fait l’objet de nombreux contes et légendes.

«L’un des plus fameux reste l’histoire du cheval blanc. Selon la légende, ne pas observer ses pâques (confessions) sept années de suite revenait à courir le « loup garou », raconte Vincent Garneau. Un jour, le dénommé Zarzais, qui avait manqué à son devoir, se transforma en cheval blanc. Les habitants se servirent de lui pour construire l’église de la Visitation. Cependant, à la veille de poser la dernière pierre, le cheval s’enfuit et se jeta dans la rivière des Prairies. L’endroit porte aujourd’hui le nom de « Rapides du cheval blanc ». Dans les jours qui suivirent, la pierre ne put être posée. La malédiction du cheval commençait…»

La dernière pierre est aujourd’hui bien posée et malgré l’incendie spectaculaire de 1914, qui a dévasté le site des moulins, l’église de la Visitation a toujours été préservée. «C’est une chance qu’elle nous soit parvenue intacte», se réjouit Vincent Garneau.

Depuis près de 15 ans, Cité historia organise des visites du célèbre lieu de culte. Le conteur indépendant Stéphane Tessier propose même des visites interactives durant l’hiver.

Des offices s’y déroulent tous les dimanches et parfois le samedi. Même si la crypte est aujourd’hui fermée aux visites, l’église abrite de nombreux tableaux de collection, ainsi qu’un orgue somptueux.

Cité historia: 514 850-4222 ou info@citehistoria.qc.ca. Visite interactive: stephanetessier.ca/audio-visuel.htm.

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