C’est la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville qui animera cet été le musée de la maison du Pressoir dans le parc-nature de l’île de la Visitation. Yvon Gagnon, coprésident de l’organisme, explique comment, au-delà de la programmation des visites, un tel lieu peut faire rayonner l’histoire de tout le quartier.
Comment s’organisera l’animation de la maison du Pressoir?
Le musée sera ouvert six jours par semaine, de midi à 18h en été, et de 12h à 16h30 en automne. Avec les restrictions sanitaires, ce sera sept personnes à la fois en plus de l’animateur. On peut être huit au maximum à l’intérieur. L’animateur responsable devra aussi contrôler le flux des personnes. C’est lui qui fera la police.
Est-ce que ces restrictions auront un effet sur la visite?
Cela aura une influence sur la qualité de l’animation, parce que les gens ne pourront pas toujours être à côté du pressoir pour écouter les petites histoires. Il faut que l’animateur surveille ceux qui sont en haut ou en bas.
Allez-vous limiter la durée des visites?
Le temps ne sera pas limité. Lorsqu’on sera au maximum, quand une personne sortira, une autre entrera.
Est-ce qu’il a été difficile de trouver des animateurs?
Non, pas du tout. Il y a Sylvain Bissonnette qui a travaillé avec Stephane Tessier [historien et animateur de renom] durant des années. Il y’a Danielle Daigle, qui a été coprésidente de la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville [SHAC]. Eric Dussault, historien de formation, guide professionnel et amoureux du patrimoine. Il a répondu à une annonce que j’avais posté sur le site de la Société des musées québécois. Conrad Jean, un collectionneur de vieux films 8 mm et 16 mm.
Un musée n’est-il pas le lieu de résidence naturelle pour une société d’histoire?
La maison du Pressoir sera le pivot autour duquel s’articulent toutes les activités de la SHAC. En plus des heures d’ouverture, la direction des grands parcs [de la Ville de Montréal] nous donne accès au musée 365 jours par an. On pourrait ouvrir pour les écoles et pour les visites organisées. Nous allons nous servir de la SHAC pour greffer d’autres activités. On aurait une activité au moins tous les 15 jours.
Est-ce que vous vous inscrivez pour le long terme?
Pour nous, c’est une année de probation. Comme dirait M. Legault, c’est l’année de tous les risques. Il est important d’offrir une animation de qualité. Nous ne voulons pas une seule année. Nous sommes conscients que c’est un magnifique tremplin pour la société d’histoire et c’est une vitrine exceptionnelle. C’est une opportunité que nous offre la Ville.
On parle dans le quartier du Vieux-Montréal du Nord qui au contraire du Vieux-Montréal tout court, attire peu de visiteurs.
Il faut que les gens sachent d’abord qu’il est là. Nous allons utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître la maison du Pressoir et la société d’histoire. Nous croyons que le Vieux-Montréal du Nord a besoin d’une institution muséale, que ce soit un centre d’interprétation ou de documentation, qu’importe, pour montrer ce qui existe comme richesse patrimoniale.
Concrètement en quoi consiste le Vieux-Montréal du Nord?
Il y’a le musée de la maison du Pressoir où nous sommes, la Maison du meunier, le site des moulins, le terrain de Fort-Lorette, l’ancienne buanderie des sœurs de Miséricorde, le vieux village du Sault [avec ses maisons patrimoniales], l’église de la Visitation, ce sont quelques-uns des lieux significatifs.
Vous devenez un incontournable pour le Sault-au-Récollet.
Il faut faire attention avec ce que nous offrons à la maison du Pressoir. La SHAC n’est pas la société d’histoire du Sault-au-Récollet uniquement. On dessert Ahuntsic-Cartierville. Nous sommes comme le Canada d’un Océan à l’autre, d’un parc-nature (Bois-de-Liesse) à l’autre (île de la Visitation). Donc il va y avoir des activités autour de la Maison du Pressoir, mais on n’oubliera pas Youville, Ahuntsic, Bordeaux ou Cartierville.
Il y a trois ans, on s’était rencontré dans un café de la rue Fleury parce que la SHAC n’avait même pas de bureau pour stocker notamment des dizaines de boites d’archives que la Ville vous avait confiées. Aujourd’hui vous animez un musée. Rapidement, la société d’histoire semble s’imposer comme un partenaire de choix.
C’est surprenant le parcours qu’on a fait effectivement. La clé du succès, c’est la passion que mettent nos bénévoles à faire évoluer la diffusion de la connaissance de l’histoire locale.
Plus de deux siècles
La maison du Pressoir a été construite vers 1813. Elle appartenait au meunier Didier Joubert. Elle abritait un pressoir à cidre avant d’être transformée en habitation entre 1842 et 1846. Les bases en maçonnerie qui ont servi à poser l’ancien pressoir à pommes sont toujours visibles pour les visiteurs.
Musée situé au 10897, rue du Pont, à l’entrée du parc-nature de l’île de la Visitation. Ouvert jusqu’au 12 septembre du mardi au dimanche ainsi que les lundis 24 mai et 6 septembre. Ouvert les samedis et dimanches jusqu’au 24 octobre ainsi que le lundi 11 octobre.