Réouverture des lieux de culte: églises et mosquées se font prier
Même si la réouverture des lieux de culte est autorisée depuis la semaine dernière, bon nombre d’églises et de mosquées ne sont pas prêtes à recevoir les fidèles.
Fermée depuis la mi-mars, l’église de la Visitation n’a aucune date encore disponible pour une ouverture prochaine. «Il y a des conditions à remplir avant de pouvoir rouvrir les portes», indique le père Louis-Marie Butari, administrateur paroissial et curé.
À la demande de l’archidiocèse, les responsables devaient fournir des renseignements sur la manière d’organiser les services religieux. L’autorisation de reprendre les activités devrait donc suivre, possiblement cette semaine.
«Il y a un comité qui doit répondre à des questions précises : comment faire pour recevoir 50 fidèles? Comment pourront-ils se déplacer dans l’église? Quel matériel nous devons avoir en quantité suffisante pour garantir la sécurité des paroissiens, des bénévoles et des serviteurs de l’église?», énumère-t-il.
Outre les services religieux, le comité se penche aussi sur les questions liées aux autres visiteurs de l’église. «Nous devons répondre aux mêmes questions concernant les mariages ou les demandes des touristes qui veulent voir l’église», souligne le père Butari. Le curé doit aussi refaire le même exercice aux églises Saints-Martyrs-Canadiens et Saint-Antoine-Marie-Claret.
Presque prêts
Plus à l’ouest, le père Jean-Louis Nvougbia a déjà bien avancé. Il ouvrira les trois églises de sa paroisse Sainte-Famille-de-Bordeaux à compter du 29 juin. «Dans la première semaine, nous allons recevoir les gens uniquement pour se recueillir et prier», signale-t-il.
Les messes proprement dites ne pourront se tenir que dans une deuxième phase, probablement dans la semaine du 6 juillet. «Conformément aux directives de l’archidiocèse, nous avons mis en place un protocole. Nous avons fermé des bancs pour réduire le nombre de personnes et respecter la distanciation physique», indique-t-il.
Cela signifie qu’il y aura beaucoup moins d’admissions qu’à l’habitude. «Par exemple à Notre-Dame-des-Anges, j’aurais 99 personnes à la fois individuellement. Des familles pourront être assises ensemble sur une même rangée», mentionne-t-il, ignorant toujours s’il procédera par réservation.
Cette église recevait en moyenne 250 à 300 personnes par messe. «En conséquence, je vais offrir deux messes à Notre-Dame, deux à Saint-Joseph de Bordeaux et une à Sainte-Odile.» En temps normal, il assurait trois messes par semaine.
Des modifications toucheront aussi les rituels. Les gens n’iront plus en rang pour recevoir la communion, mais c’est le curé qui passera dans les rangées pour la remettre dans la main.
«En 18 ans de prêtrise, je n’ai jamais vu ça. Il y a des prêtres qui ont 50 ans de sacerdoce et ils n’ont pas vécu des changements aussi importants», mentionne le curé Nvougbia. Autant de changements, même pour un prêtre qui en a vu d’autres, cela nécessite des adaptations.
Chez les musulmans
La mosquée Alrawdah de Cartierville vit une petite révolution. Elle ne pourra recevoir que 50 fidèles dans un espace qui pouvait en recevoir 750 en temps normal. Il faudra s’inscrire sur le site Web de la mosquée pour réserver sa place pour pouvoir assister à la prière hebdomadaire du vendredi.
Les sermons ne pourront dépasser 15 minutes. Les fidèles doivent se munir de leur propre tapis et porter des masques. Les ablutions rituelles devront se faire à la maison puisque les salles de bain de la mosquée sont fermées. Lieu de socialisation pour la communauté musulmane, la mosquée ne sera ouverte que pour les cinq prières principales de la journée.