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CHSLD : deux milieux de vie, deux réalités

Laurendeau CHSLD
Au CHSLD Laurendeau, considéré comme zone chaude dans son ensemble, le nombre de cas de COVID-19 a connu une chute vertigineuse passant de 60% du total des résidents à seulement 5%. Photo: Archives

Des CHSLD d’Ahuntsic-Cartierville, qui avaient défrayé les manchettes avec les premières contagions de la COVID-19, vivent aujourd’hui des réalités opposées. À Laurendeau, la situation semble complètement maîtrisée alors qu’à Notre-Dame-de-la-Merci, la contagion ne ralentit pas.

Selon les chiffres datant de lundi, la résidence Laurendeau compte 10 personnes contaminées, soit 5% du total des résidents. Si on déplore 81 décès dans cet établissement du boulevard Gouin depuis le début de la pandémie, les dernières statistiques tranchent avec celles d’il y a à peine trois semaines. Le CHSLD comptait 182 personnes testées positives à la COVID-19, soit plus de 60% du total des résidents.

«Les gens guérissent et nous n’avons quasiment plus de nouvelles contagions, confirme une préposée aux bénéficiaires qui préfère garder l’anonymat. C’est dû à une amélioration dans les pratiques.»

L’équipement de protection serait davantage disponible et il n’y aurait presque plus de transferts de personnel de zone chaude en zone froide. «Moi, ça ne m’est arrivé qu’une seule fois ces dernières semaines», dit-elle, précisant que cela réduit le risque de contamination.

Le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal confirme pour sa part que 82 résidents de Laurendeau sont guéris.

«La situation semble se résorber de plus en plus. C’est des signes qui sont bien encourageants», admet la présidente du bureau local de la Fédération des infirmières du Québec au CIUSSS, Kathleen Bertrand.

Pour sa part, le vice-président au syndicat de la Fédération de santé et de services sociaux-CSN, Benoit Taillefer, qui représente entre autres les préposés aux bénéficiaires (PAB), admet ne pas pouvoir commenter les données.

«Ce que je peux dire, c’est qu’à Laurendeau, je n’ai de nouvelles de personne. Ça sous-entend que ça va mieux. Sinon, je croulerais sous les appels», dit-il.

À l’opposé

Plus à l’ouest, Notre-Dame-de-la-Merci, qui a vu le premier foyer d’éclosion de la COVID-19 apparaître au Québec, peine à juguler la contagion. Les premières contaminations ont été signalées le 24 mars. Deux semaines plus tard, ce CHSLD faisait partie des six établissements où la situation était la plus difficile.

«Le virus est sournois et virulent, en plus d’être très actif en transmission communautaire», a indiqué le CIUSSS dans un courriel.

Une infirmière auxiliaire qui préfère taire son nom croit que la contagion vient de l’extérieur. «Nous avons les équipements maintenant, on fait attention à ne pas circuler d’une zone chaude à une zone froide, pourtant, il y a toujours beaucoup de cas», admet-elle.

Elle croit que l’arrivée des proches aidants aurait contribué à une nouvelle contagion. «Il faudrait mener une enquête épidémiologique pour le savoir», lance-t-elle

Pour le représentant des PAB, «tout est mis en place correctement pour que ça aille mieux, mais pourquoi on n’y arrive pas, demande M. Taillefer. Ça, je ne le sais pas.»

Au début du mois, il y a eu une diminution des cas, mais maintenant, on note une hausse.  Un dépistage massif a été annoncé cette semaine dans cet établissement alors que lundi, 69 personnes étaient atteintes de la COVID, soit 29% du total des résidents. On y déplore 66 décès depuis mars.

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