Des travailleurs de la santé, membres du personnel professionnel et technique de la santé se disent exclus de la prime forfaitaire de 1000$ par mois et autres avantages accordés aux infirmières et préposés aux bénéficiaires. Ils estiment qu’ils sont mobilisés de la même manière pour faire face à la COVID-19.
Ils étaient une trentaine de travailleurs de la santé, jeudi, à s’exprimer bruyamment devant l’hôpital Fleury, à Ahuntsic, tout en respectant les consignes de distanciation physique. Ils répondaient à l’appel de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Radiologistes, physiothérapeutes, ergothérapeutes et travailleurs sociaux, tout autant confrontés à l’épidémie dans le cadre de leur fonction, ont planté symboliquement 85 piquets pour illustrer le nombre de leurs membres atteints de la COVID-19 ces dernières semaines.
«Un technologue en radiologie qui travaille à l’hôpital Fleury fait passer 100% des cas de gens atteints de la COVID», souligne Daniel Dubé, membre de l’APTS.
Outre le personnel demeuré à son poste, il y a aussi les professionnels qui ont été déployés en CHSLD pour combler les absences des travailleurs de la santé. «Certains de nos membres ont été affectés à des tâches de préposés aux bénéficiaires», estime M. Dubé.
Au début de la crise, ils étaient plusieurs à se porter volontaires. «Ils ne savaient pas dans quoi ils s’embarquaient. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas faire marche arrière», relève le président de l’exécutif local de l’APTS, David Routhier.
Directives provinciales
Les revendications sont adressées au ministère de la Santé. Les représentants syndicaux et le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal conviennent que ce sont les directives de Québec qui sont appliquées pour tous les travailleurs de la santé.
«On a l’impression que le premier ministre François Legault et la ministre de la Santé Danielle McCann ne comprennent pas la nature du travail des membres que nous représentons», affirme M. Routhier.
Dans une réponse reçue par courriel, le service des communications du ministère de la Santé précise que «la prime de 8% est rattachée à un milieu de soin dans lequel exerce le professionnel qui la reçoit, et non à un titre d’emploi.»
Parmi les personnes visées, les employés des urgences, à l’exception des urgences psychiatriques, et ceux des unités de pneumologie, tout comme ceux affectés à des unités ou cliniques COVID-19 ainsi qu’à des départements où il y a au moins un cas déclaré.
«Par exemple, un travailleur social qui est appelé à travailler dans une unité de soins d’hébergement aura droit à la prime de 8% même si son poste est rattaché administrativement à un autre secteur», indique-t-on.
Le syndicat constate que les avantages octroyés pour retenir le personnel de santé dans la lutte contre la COVID-19 ne sont pas octroyés de manière uniforme.