Métropolitaine : un chantier majeur pour reconstruire 5 km
L’autoroute Métropolitaine connaîtra une véritable cure de rajeunissement d’ici la fin de la prochaine décennie. Québec va y déployer un chantier majeur afin d’assurer la viabilité de la structure pour les 25 à 30 prochaines années.
Un avis d’appel d’offres a été lancé le 10 janvier par le ministère des Transports. Ce dernier avance que les plans et devis devraient être réalisés d’ici trois ans. Les travaux s’annoncent importants sur le tronçon de 5,2 km compris entre les boulevards Saint-Laurent et Provencher.
Selon les documents de l’appel d’offres, la quasi-totalité des éléments de la structure surélevée doit être rénové ou reconstruit. Les colonnes ainsi que les dessous et dessus des dalles seront réparés. Seuls les côtés extérieurs des dalles ainsi que les glissières latérales et médianes seront reconstruits sur les 32 structures qui composent ce tronçon.
«L’objectif des travaux est d’éviter toute intervention majeure pour une durée de 25 ans», lit-on dans les justifications de l’appel d’offres.
Les données techniques de l’appel d’offres se fondent sur le contenu du rapport Réfection majeure de l’autoroute métropolitaine, publié en 2017.
Ces travaux permettront aussi de rectifier certaines déficiences de l’ouvrage qui a été conçu au début des années cinquante et complété en 1960.
«Ce ne sera pas la catastrophe, explique Gérard Beaudet, urbaniste et professeur à l’Université de Montréal, au sujet des entraves et de la circulation. La 30 sur la rive sud est bouclée et offre une alternative.» Cette route constituera une voie de contournement pour les poids lourds notamment.
Surchargée et essentielle
Plus de 190 000 véhicules traversent la partie surélevée de la métropolitaine chaque jour. Elle avait pourtant été construite pour n’en accueillir que 70 000. Chaque année, il faut des millions de dollars juste pour l’entretenir.
Le gouvernement du Québec avait inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI) la «Réfection majeure de l’autoroute Métropolitaine à Montréal», en janvier 2019.
Rien que pour l’année 2018-2019, 7,7 M$ ont été dépensés. Depuis son inauguration, déjà plus de 155 M$ ont été dépensés pour la maintenir en état.
«Son avenir n’est pas dans sa transformation, assure Danielle Pilette, urbaniste et professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle est là pour rester, je ne vois pas comment on s’en passerait.»
La possibilité d’enfouir l’autoroute métropolitaine a été écartée à cause des coûts faramineux que cela engendrerait et du fait de la présence d’infrastructures d’égouts et d’aqueducs.
La rabattre au sol n’est pas faisable non plus, car il faudrait garder la perméabilité des voies entre le nord et le sud de la ville.
«Son statut de principale voie de traverse de la Ville d’est en ouest, rend très difficile d’envisager une solution type boulevard urbain», indique Gérard Beaudet, urbaniste et professeur à l’Université de Montréal.