Jamais le Squatt, maison des jeunes d’Ahuntsic, n’aura aussi bien porté son nom. Depuis la fin décembre, cet organisme n’a plus de local et squatte littéralement un local d’activités parascolaires de l’école Sophie-Barat.
Depuis des dizaines d’années, le Squatt était hébergé dans une petite maison en pierres attachée à l’école secondaire Sophie-Barat. En décembre, alors que le bail arrivait à échéance, la direction de la maison des jeunes apprenait que le local devait être vidé pour des raisons de salubrité et de sécurité.
«Ce sont les services techniques de la Commission scolaire de Montréal et de la Ville qui nous ont informés que le bâtiment n’était plus sécuritaire», a indiqué Martin Cyr, directeur de l’organisme.
La décision intervenait à une semaine des Fêtes. Cela a permis de faire les boîtes et de préparer le déménagement durant cette pause.
Grâce à un accord avec la direction de l’école, le Squatt s’est installé le 18 janvier au local 152 plus connu sous le nom du Philanthrope, qui servait aux activités artistiques et scientifiques, aux jeux de société et de lieu de détente pour jouer au billard et faire de la musique.
Toutefois, cet espace plus réduit que le précédent complique légèrement la vie des animateurs et des utilisateurs.
«Le fait de s’installer au sein même de l’école, cela a attiré plus d’élèves», a dit M. Cyr. Le Squatt ouvre ses portes aux jeunes de l’école à midi et l’après-midi dès la fin des cours. Les jeunes participent aux activités sur une base volontaire.
«C’est une solution temporaire, mais cela nous permet de poursuivre nos activités jusqu’à la fin de l’année scolaire, a assuré M. Cyr. Je m’inquiète pour l’été.»
La maison des jeunes tient sa coopérative jeunesse de services durant la saison estivale. Sans local approprié, ce sera difficile.
Un nouveau bâtiment
Martin Cyr, le directeur du Squatt, esquisse l’espoir de voir le projet d’un bâtiment sur les ruines de l’ancien externat Sophie-Barat.
Ce bâtiment construit à la même époque que l’école a été détruit par un incendie en 1997 alors qu’il était vacant depuis quelques années et squatté par des marginaux.
Il est aujourd’hui envahi par les mauvaises herbes et les graffitis.
En 2012, la CSDM avait voulu préserver ses murs et ajouter une construction moderne pour en faire un centre des arts et des lettres, dépendant de l’école secondaire et dont pourraient bénéficier les élèves et les résidents du quartier. Le projet a avorté à cause du refus du voisinage.
Un projet pour un nouveau pavillon sur ce site a été présenté au ministère de l’Éducation à l’automne 2017.
«On aimerait de nouvelles salles de laboratoires, un amphithéâtre et des salles d’activités au bénéfice des élèves de l’école», espère M. Cyr. Dans ce nouveau bâtiment, il y aurait une place pour le Squatt.