Des centaines de vélos électriques d’Uber bientôt dans les rues de Montréal
Des centaines de vélos électriques de la multinationale Uber seront déployés progressivement dans les rues de Montréal dès les «prochains jours», mettant ainsi fin au monopole de BIXI dans la métropole.
Montréal sera ainsi la première ville canadienne à accueillir les vélos JUMP, déjà présents dans une vingtaine de villes à travers le monde, notamment aux États-Unis et en Europe.
Métro a essayé vendredi un de ces bolides, qui possèdent un moteur de 350 watts alimenté par une batterie interchangeable. Ce vélo sans ancrage de trois vitesses, que l’on débloque à l’aide d’un téléphone intelligent, pourra filer jusqu’à 32 km/heure dans les rues de la métropole.
«L’utilisateur devra ouvrir son application Uber, qui sera modifiée lors du lancement pour inclure les vélos. Il va devoir sélectionner son vélo, puis scanner le code QR sur celui-ci pour pouvoir le déverrouiller», a expliqué vendredi le porte-parole d’Uber Canada, Jean-Christophe de Le Rue, au sujet de ce bolide conçu aux États-Unis, qui est d’ailleurs muni d’un système GPS afin de pouvoir être retracé facilement.
La date d’arrivée officielle de ce service à Montréal n’a pas été dévoilée, mais le porte-parole d’Uber Canada, mais M. de Le Rue a indiqué que le dévoilement officiel devrait avoir lieu «dans les prochains jours». D’abord présent «dans les quartiers centraux», le service pourrait «potentiellement» s’étendre dans la ville liée de Westmount, avec laquelle l’entreprise est en discussions, a-t-il précisé.
L’arrivée de ces vélos dans les différents arrondissements se fera d’ailleurs de façon progressive, l’entreprise voulant s’assurer d’avoir «une bonne densité de vélos» dans les endroits où le service sera offert. Les zones précises dans la ville où le service sera d’abord présent seront d’ailleurs «clairement indiquées dans l’application» d’Uber, précise un document explicatif.
Règlement
Ces vélos, dont le nombre dans les rues de Montréal pourrait dépasser 500 bolides dans les prochains mois, ne pourront être laissés n’importe où, la Ville ayant adopté dans les derniers mois un règlement encadrant tant les vélos que les trottinettes électriques sans ancrage.
Selon ce règlement, ces vélos pourront être immobilisés dans les supports à vélos disponibles dans les 19 arrondissements de la ville de même que dans des aires de stationnement dédiées, notamment sur la chaussée à certaines intersections. Ces zones n’ayant pas encore été aménagées, les utilisateurs de ces bolides orange devront d’abord se contenter des supports à vélo. Les réfractaires, notamment ceux qui immobiliseront un de ces vélos sur le trottoir, s’exposeront à une amende de 100 à 300$, indique le règlement municipal.
«Après un certain nombre d’amendes, l’utilisateur peut faire face à une expulsion de la plateforme [d’Uber] pour non-respect des règles», a d’ailleurs précisé Jean-Christophe de Le Rue, ajoutant que des «campagnes de sensibilisation» auprès de la population auront lieu à la suite du lancement du service à Montréal.
«On est extrêmement conscients de l’importance que les utilisateurs utilisent bien ces vélos-là.» -Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole d’Uber Canada
Plus cher
Quant au coût du service, il sera assurément plus élevé que celui de BIXI, M. de Le Rue ayant avancé un tarif d’environ 0,30$ la minute, soit 9$ pour une demi-heure. À titre comparatif, le tarif de l’organisme montréalais, qui a d’ailleurs réalisé un projet pilote avec quelques vélos électriques l’an dernier, est de 2,95$ pour un trajet de moins de 30 minutes et de 34$ pour 30 jours.
«Nous ne pouvons nier qu’il y aura un impact financier avec l’arrivée d’une entreprise comme JUMP ou Lime, a réagi à Métro le directeur général de BIXI Montréal, Christian Vermette, mais nous sommes confiants de l’efficacité de notre système. Nous sommes convaincus que les usagers souhaitent un système où ils ont accès à des vélos de qualité, en bonne condition et disponibles. Et c’est ce que BIXI leur offre depuis maintenant dix ans.»
Jean-Christophe de Le Rue, pour sa part, assure que JUMP se veut un service «complémentaire», et non un concurrent.
«Un utilisateur peut tout à fait prendre un BIXI parce que c’est le meilleur moyen pour lui en ce moment. Par contre, s’il est plus pressé et qu’il a un plus long trajet [à parcourir], il va prendre un JUMP parce que c’est plus approprié», a affirmé le porte-parole d’Uber, qui a précisé que l’entreprise n’entend d’ailleurs pas offrir de forfaits mensuels pour son service de vélos électriques.