Alors que les derniers sondages dans les circonscriptions de Maurice-Richard et de Saint-Henri–Sainte-Anne lui sont défavorables, le Parti libéral du Québec (PLQ) allait jeudi à la rencontre des électeurs de ces circonscriptions.
La cheffe du parti, Dominique Anglade, s’est arrêtée en avant-midi à Ahuntsic, dans la circonscription de Maurice-Richard, en compagnie du candidat local Jonathan Marleau.
Les deux politiciens se sont promenés le long de la rue Fleury Est. Plusieurs citoyens leur ont mentionné les enjeux de l’inflation et de la santé, notamment, alors que des commerçants leur ont raconté les épreuves qu’ils ont vécues durant la pandémie.
Mme Anglade s’est par la suite présentée avec des candidates et des militants montréalais hier après-midi au marché Atwater, dans Saint-Henri–Saint-Anne, à titre de cheffe et de candidate, puisque c’est elle qui se présente pour le PLQ dans la circonscription. Élue pour la première fois en 2015, elle tente de conserver ce château fort libéral, rouge depuis sa création en 1994.
Deux fiefs libéraux en danger
André Lamoureux, chargé de cours au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), attribue les difficultés des libéraux dans ces circonscriptions à leur forte population francophone. Il souligne la puissance de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui a «poussé le Parti québécois (PQ) dans les câbles» en s’appropriant les enjeux qui préoccupent les Québécois francophones, dont la laïcité, l’immigration et la langue. «Le PLQ traîne la patte partout [dans les circonscriptions francophones]», note le politologue.
Dans Saint-Henri–Sainte-Anne, le site agrégateur de sondages Qc125 montre que le PLQ et la CAQ sont actuellement au coude à coude, avec 28% des intentions de vote, tout juste devant Québec solidaire (QS), qui récolte 26% de ces intentions.
Selon Jonathan Marleau, il n’y aurait pas de lien entre la visite dans Maurice-Richard et les dernières projections de Qc125, qui placent le PLQ troisième avec 18% des intentions de vote, derrière QS et la CAQ. La circonscription, historiquement, change souvent de couleur entre le bleu péquiste et le rouge libéral.
«C’était prévu avant», indique celui qui souhaite succéder à la députée sortante Marie Montpetit, élue sous la bannière libérale en 2014 et en 2018, mais siégeant comme indépendante depuis novembre 2021. «Ça serait le fun de pouvoir lui dire “OK vient demain”, mais ça prend plus de logistique que ça. Ça a toujours été important pour nous que la cheffe s’arrête dans notre circonscription», explique M. Marleau.
«Le vrai sondage, c’est le 3 octobre», lance-t-il, non incommodé par les dernières projections. «Maurice-Richard a toujours été une circonscription pivot [et] les sondages ne sont pas ce qui me motive en politique.»
Une défaite historique à l’horizon?
M. Lamoureux se montre beaucoup moins optimiste, autant dans Maurice-Richard que dans Saint-Henri–Sainte-Anne. Selon lui, les libéraux se dirigent vers une défaite historique.
«Si le PLQ obtient 18% ou 19% [des votes], comme on voit dans les sondages actuellement, il égalerait le pire résultat pour un parti d’opposition officielle dans toute l’histoire du Québec», précise le spécialiste en politique canadienne et québécoise.
Avec la collaboration d’Olivier Boivin