Les Ballons intensifs misent sur la santé mentale des jeunes
La santé psychologique des adolescents a été mise à rude épreuve au cours des deux dernières années. Pour y faire face, Les Ballons intensifs (LBI) aborderont les enjeux de santé mentale lors de leurs camps d’été avec les jeunes, leurs parents, et le personnel.
Les membres de l’organisme pointelier LBI, qui offre des camps de basketball gratuits en milieux défavorisés à travers le Québec, ont été aux premières loges pour constater les effets néfastes de la pandémie sur la santé des jeunes.
«Il y avait un down, de l’anxiété, du stress, même de la dépression, de l’incertitude face à l’avenir. Ils le voient comme deux années perdues», relate Ernest Edmond, directeur général de LBI.
Pour M. Edmond, les jeunes en situation précaire et issus de la diversité, qui sont nombreux à fréquenter les camps LBI, ont été particulièrement affectés par les enjeux de santé mentale.
«La pandémie a amplifié des enjeux existants. […] La santé mentale peut être tabou dans la famille, ou ils peuvent avoir un manque d’opportunités pour garder la tête saine, de saines habitudes de vie.»
Le confinement et l’arrêt des activités sportives en milieu scolaire ont aussi eu des impacts importants sur la santé physique de plusieurs jeunes, observe Yasmine Fabiola Glele, entraîneuse de basket aux camps LBI et à l’école secondaire Daniel-Johnson.
«Quand certains sont revenus, plusieurs n’avaient plus de cardio, ou ils n’avaient plus le même poids.»
Outiller intervenants, jeunes et parents
Tous ces enjeux inquiétaient certains intervenants de LBI, note M. Edmond. «On ne sait pas comment intervenir, à qui référer, quoi faire.»
C’est dans ce contexte que l’OBNL a demandé – et a récemment reçu – un don de 50 000$ du Fonds diversité Bell Cause pour la cause.
Le financement permettra au personnel de LBI de recevoir une formation sur l’intervention auprès des jeunes de la diversité en santé mentale, donnée par Pour 3 points. L’organisme My Mental Health Matters développera par ailleurs des ateliers pour les jeunes.
LBI souhaite également «solidifier et bonifier» les activités offertes aux jeunes, par exemple des ateliers concernant les saines habitudes de vie, le bien-être ou l’art-thérapie.
«On veut aussi sensibiliser les parents au fait que c’est normal que leur jeune vive des choses difficiles, […] leur donner une liste de ressources, des références», souligne M. Edmond.
Un retour à la normale…?
Mme Glele a toutefois confiance que cet été, le retour «à la normale» permettra aux jeunes d’être dans de meilleures dispositions psychologiques.
Mais malgré le déconfinement, «il y en a qui ont perdu la motivation, ou qui ont perdu l’habitude. D’autres m’ont dit qu’ils ne savent pas s’ils vont rejouer au basket», note-t-elle.
D’ailleurs, si les inscriptions ont augmenté en pandémie chez LBI, M. Edmond constate que le taux de rétention a particulièrement baissé chez les filles.
Dans ses camps plus «établis», l’organisme comptait auparavant environ 60% de garçons et 40% de filles. «Là, c’est passé à 70% garçons, 30% filles, ou même 75%-25%», déplore-t-il.
LBI poursuit sur sa lancée
Les inscriptions pour les camps LBI sont en cours jusqu’au 5 juin. Des camps de basketball sont offerts à Pointe-aux-Trembles, LaSalle, Montréal-Nord, Laval, Longueuil et Québec, de même qu’un camp de soccer à Pointe-aux-Trembles.
L’organisme lancera un nouveau camp de basketball à Gatineau, et des discussions sont en cours pour ouvrir un camp dans Villeray.