L’entreprise montréalaise Radish offre aux restaurants des services de livraison en vélo-cargo. Une solution de rechange locale et écologique aux grandes bannières de livraison.
Radish est une coopérative qui a été fondée en 2020 par sept associés. L’idée est née alors que certains des cofondateurs, eux-mêmes restaurateurs, éprouvaient des problèmes relatifs à la qualité de la livraison avec les grandes entreprises. Pendant la pandémie, comme seule la livraison permettait aux restaurants de survivre, ils ont décidé de créer leur propre plateforme pour garantir la qualité du service.
Pour le moment, une soixantaine de restaurants montréalais utilisent Radish pour livrer leurs repas. Au total, l’entreprise compte 18 employés. Fait intéressant, tous les livreurs sont des salariés qui ont des heures de travail garanties chaque semaine. Ils bénéficient même de certains avantages sociaux.
Au début du projet, la coop utilisait uniquement des voitures pour la livraison, mais depuis l’été dernier, les livreurs disposent maintenant de quatre vélos-cargos à assistance électrique, même en période hivernale. Les entrepreneurs ont conçu leur propre boîte isolante; elle contient une plaque chauffante qui régule la température et garde donc les mets chauds à la chaleur et les articles froids au frais.
D’ici 2025, les entrepreneurs espèrent que Radish sera complètement carboneutre. «On est petits alors on peut bâtir notre entreprise autour de la transition écologique. Tandis que pour une grande entreprise, c’est souvent plus difficile de changer leur façon de faire», indique le cofondateur et directeur général, Mansib Rahman.
Son objectif est que d’ici trois ans 70% des livraisons soient effectués par vélo-cargo, et le reste en voitures électriques. «Si c’est fait par une voiture à essence, on veut trouver d’autres manières de compenser les émissions de gaz à effets de serre (GES) qui sont générées par cette méthode de transport», indique M. Rahman.
Pour nous, la transition écologique c’est vraiment important. On regarde chaque étape des opérations pour les rendre plus écologiques.
Mansib Rahman
La coopérative a aussi en tête d’autres projets écologiques, qui sont pour le moment embryonnaires. Par exemple, les partenaires veulent mettre sur pied un système de partage des denrées entre les restaurants d’un même quartier. Ils souhaitent aussi intégrer pour les clients un système de contenant réutilisable.
Efficacité
Mansib Rahman assure que les vélos-cargos arrivent la plupart du temps à faire plus de livraisons que les voitures, ce qui rend ce moyen de transport plus rentable. «Au-delà du fait que c’est plus écologique, les vélos-cargos sont beaucoup plus efficaces en milieu urbain, dit-il.Au centre-ville, une auto a de la difficulté à trouver du stationnement ou il y a des ralentissements à cause des travaux. Un vélo-cargo est plus flexible. Il peut aller partout, même dans les ruelles.»
Dans certains quartiers, la voiture reste toutefois de mise. M. Rahman donne en exemple le secteur de Dorval, où il est difficile de livrer à vélo étant donné qu’il y a beaucoup d’autoroutes.
Les restaurants utilisant la plateforme Radish se situent pour l’instant surtout dans Villeray–Parc-Extension, Le Plateau-Mont-Royal, Côte-des-Neiges et le centre-ville. Des clients de partout sur l’île de Montréal peuvent tout de même utiliser ce service de livraison.
Mansib Rahman indique que des restaurants situés dans l’ouest de Montréal sont aussi intéressés par les services de Radish. «On regarde pour venir dans ce secteur, on a eu beaucoup d’intérêt et on reçoit des demandes», mentionne-t-il. Éventuellement, l’entreprise vise aussi à offrir le même modèle de livraison pour d’autres groupes de restaurants ailleurs au Québec.