Selon une récente étude d’impact économique commandée par la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC) et réalisée par la firme spécialisée en analyse économique AppEco, l’impact et le caractère économique structurant du secteur communautaire serait «insoupçonné».
C’est la dernière solution que la Table nationale des corporations de développement communautaire a trouvée afin de justifier l’impact du travail des organismes et ainsi obtenir plus de financement d’ici le dépôt du budget provincial 2022, prévu prochainement.
«Les données sont au cœur des décisions gouvernementales. On nous demande de chiffrer notre retour sur investissement ; cette étude économique indépendante est notre réponse», s’est exprimé Marie-Line Audet, directrice de la TNCDC, au journal Métro.
Pierre-Emmanuel Paradis, directeur de la firme AppEco à l’origine de cette étude, fait état d’un constat limpide à la vue des données que sa firme a récolté auprès des 67 CDC du Québec.
L’une des raisons expliquant le fait que les dépenses soient structurantes «est en partie dû à la production qui est organisée au Québec et qui le reste».
«Si cette étude ne convainc pas, on aura tout tenté»
Marie-Line Audet – Directrice générale de la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC).
Cette étude démontre que pour 100 M$ investis dans le communautaire par le gouvernement, 183,7 M$ sont injectés dans l’économie québécoise. «Ce même 100 M$ génère un produit intérieur brut (PIB) de 110 M$», précise M. Paradis.
Maintenant ou jamais
Marie-Line Audet est bien déterminée à obtenir plus de budget et espère que cette étude pèsera dans la balance lors du dépôt du budget pour l’année 2022.
«C’est un pari que l’on prend que de vouloir faire une étude. À la vue des résultats, ça ne peut que jouer en notre faveur», commente la directrice.
Mme Audet parle d’une hausse de «situation individuelle» à gérer sur le terrain. «La mission du communautaire n’est plus la même» et la charge de travail des intervenants est toujours plus importante, souligne-t-elle.
Cette étude met aussi en lumière un sous-financement des CDC de 12% par rapport à il y a 20 ans. Une économie qui ne permet plus aux organismes de recruter comme ils le voudraient qui s’est aggravée durant ces deux dernières années.
«La situation est à prendre très au sérieux. Il y a un essoufflement global chez les intervenants» ajoute Mme Audet.