La question de la faible participation aux dernières élections municipales à l’échelle montréalaise a brièvement refait surface lors de la première séance du conseil municipal de la Ville de Montréal. Saint-Laurent a le plus faible taux de participation parmi les arrondissements de la métropole.
Pour rappel, ce sont 1 111 100 électeurs qui ont été appelés à voter dans l’ensemble de la Ville de Montréal. Avec 425 766 votes exprimés, le taux de participation s’est chiffré à 38,32%. Le chef intérimaire d’Ensemble Montréal, Aref Salem, a exprimé son inquiétude face à ce qu’il qualifie d’«échec collectif».
«Je crois que [le taux de participation] est un appel à l’ensemble des élus à faire mieux pour joindre les gens à notre palier politique, qu’on dit être le plus proche d’eux et de leurs enjeux quotidiens», a exprimé le conseiller municipal du district laurentien de la Côte-de-Liesse.
Pour choisir leur maire, 60 381 dos blancs étaient inscrits sur la liste électorale. Parmi eux, 28,97% se sont prévalus de leur droit de vote, c’est-à-dire 17 491 électeurs.
La baisse du taux de participation aux élections des différents paliers de gouvernement est une tendance qui s’observe aussi bien au Canada qu’ailleurs, avance le chercheur en études urbaines Frédéric Castel. «La participation est généralement plus basse au palier municipal aussi, plus par manque d’intérêt», ajoute-t-il.
Si la récence de la population immigrante à Saint-Laurent est typiquement associée à des taux de participation moins élevés, elle est loin d’uniformiser le vote laurentien.
Mosaïque
Une partie des travaux de M. Castel a été consacrée à la cartographie du vote montréalais et à la déclinaison de celui-ci selon des facteurs socioéconomiques. Les taux de participation du district de la Côte-de-Liesse ont été légèrement plus élevés que ceux de Norman-McLaren aux dernières élections, ainsi qu’aux élections de 2017.
En revanche, M. Castel a noté en 2017 des poches de bureaux de vote dans le district de Norman-McLaren où les taux de participation ont été les plus élevés dans tout l’arrondissement. «On y observe des taux équivalents à ceux dans la ville-centre», explique le chercheur.
Selon la dernière édition de «Montréal en statistiques» de 2017, les immigrants récents (arrivés entre 2011 et 2016) constituaient 28 % de la population immigrante du district Norman-McLaren, contre 15% dans la Côte-de-Liesse. Par ailleurs, 59% de la population de Norman-McLaren était immigrante, une proportion plus élevée que celle de la Côte-de-Liesse, à 48%.
«Le doute ou le désintérêt vis-à-vis du politique est le facteur de fond des faibles taux de participation», avance M. Castel.
Au nombre de trois, il s’agit de la zone du Vieux-Saint-Laurent, du quartier Chameran et du pourtour de la station de métro Du Collège.