La question de la cohabitation difficile des citoyens du quartier Longue-Pointe avec les itinérants hébergés par l’Auberge Royal Versailles a pris beaucoup de place lors de la séance du conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
La conseillère du district Louis-Riel et candidate d’Ensemble Montréal pour la mairie de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Karine Boivin-Roy, a déposé lors de la séance du 7 septembre une pétition de résidents du quartier se disant perturbés par la présence de sans-abri hébergés à l’Auberge Royal Versailles depuis le 1er juillet.
Plus ou moins 1100 signatures ont été recueillies entre le 21 août et le 5 septembre.
Des enjeux de propreté, de sécurité, de prostitution et de vandalisme ont été entre autres dénoncés par les signataires.
« Ils avaient un quartier paisible et sécuritaire avant, et ils ne savent pas comment vivre cette situation, a déclaré Mme Boivin-Roy. C’est difficile de croire qu’il y a un plan de cohabitation qui a été mis en place. On ne peut pas faire atterrir 130 personnes en situation d’itinérance dans un nouveau lieu et s’attendre qu’il n’y ait pas ou peu d’impacts sur les résidents. »
Pas une décision de l’arrondissement
Lors de la séance, le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais, a affirmé comprendre que pour les citoyens « qui n’ont jamais vécu avec des enjeux d’itinérance aux abords de chez eux, c’est extrêmement déstabilisant ».
L’élu de Projet Montréal a rappelé que ce n’était pas une décision de l’arrondissement, confirmant du même souffle que le bail à l’Auberge Royal Versailles se terminera le 30 octobre.
Rappelant que la pandémie a doublé le nombre d’itinérants à Montréal, le maire de MHM a affirmé que le rôle des élus est d’apaiser les tensions et d’aider tous les citoyens à trouver des manières de cohabiter.
Réaction de CARE Montréal
Le directeur général de CARE Montréal, Michel Monette, l’organisme responsable du refuge à l’Auberge Royal Versailles, a réagi le jour même à la pétition dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux.
« Nous pensons que bien des personnes à l’origine ou ayant signés la présente pétition devraient focaliser sur les solutions possibles et aux symptômes du problème plutôt que de choisir le déni et l’aveuglement », peut-on lire dans la lettre, ajoutant que les signataires devraient « supporter les diverses initiatives s’attaquant à la source et aux racines de ces situations complexes plutôt que de potentiellement saboter des milliers d’heures d’intervention pour stabiliser la situation de nombre de personnes en détresse ».