Patiner pour la recherche sur l’Alzheimer
Mark, Sean et Scott Broady, trois frères de l’Ouest-de-l’Île, ont patiné plus de 19 heures au parc Maisonneuve, à Montréal, le week-end dernier. Ils participaient à 1926 Skate, un effort de sensibilisation et de financement pour la recherche sur l’Alzheimer qui a permis d’amasser plus de 2100$.
Le marathon de patinage a été créé par le Torontois Steve McNeil, il y a huit ans, en l’honneur de sa mère atteinte d’Alzheimer.
«Elle vivait dans une maison de retraite. Elle était souvent en position fœtale et ne connaissait personne, même si elle habitait là depuis 11 ans. Le jour de Noël, je suis allé à la patinoire de l’hôtel de ville et j’ai patiné pendant 19h26, en l’honneur de son année de naissance. Je trouvais que ce genre de défi extrême attirerait l’attention des gens», indique-t-il.
Huit ans plus tard, l’évènement a pris de l’ampleur. L’an dernier, M. McNeil a accompli son défi dans sept villes canadiennes qui ont une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH). Cette année, ce sont 12 villes de 10 provinces qui ont accueilli les patineurs de 1926 Skate.
L’évènement a permis d’amasser 77 000$ depuis la première édition.
Implication
Les frères Broady s’impliquent depuis près de 15 ans avec la Société Alzheimer Montréal, notamment à titre de cofondateurs du gala Une soirée inoubliable, qui leur a permis d’amasser plus de 300 000$ au cours des huit dernières années.
«Notre père a été diagnostiqué à l’âge de 58 ans. Il a combattu la maladie pendant 16 ans avant de décéder», mentionne Mark Broady.
Après avoir rencontré M. McNeil l’an dernier, les trois frères lui ont proposé de l’accompagner pendant toute la durée du défi, le 31 janvier. C’était la première fois que quelqu’un relevait le défi du début jusqu’à la fin en compagnie de M. McNeil.
«On a trouvé ça plus difficile qu’on le croyait. Mais Steve a été notre inspiration et ça nous a motivés. De faire quelque chose qu’on pensait impossible, ou trop difficile n’est rien comparé à ce que les familles qui sont affectées par la maladie vivent. On l’a fait pour notre père, mais aussi pour tous les autres», soutient Mark Broady.
Financement
Le financement pour la recherche est insuffisant en ce moment selon la directrice générale de la Société Alzheimer de Montréal, Camille Isaacs-Morell.
«Ce n’est pas assez quand on compare à la recherche pour le cancer. Mais on voit quand même un engagement de la part des gouvernements, précise-t-elle. Les évènements caritatifs sont très importants pour la société».
S’il n’existe toujours pas de remède, les programmes de stimulation tels que l’art-thérapie, la zoothérapie et la musicothérapie donnent des résultats positifs.
«Il y a un certain ralentissement de la progression de la maladie quand les gens sont stimulés ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie quand on brise l’isolation des gens. C’est pour cette raison qu’on offre beaucoup d’activités de stimulation», fait-elle valoir.
D’ici 2030, il faut s’attendre à voir le nombre de diagnostics d’Alzheimer augmenter de 66% au pays.