Il n’y aura pas de concours d’architecture pour le projet d’agrandissement de 23 M$ prévu à l’école Sophie-Barat. La Commission scolaire de Montréal a décidé de lancer un simple appel d’offres.
Le Courrier Ahuntsic a appris que la commission scolaire n’attendra plus le feu vert du ministère de l’Éducation pour tenir un concours d’architecture dans le cadre du projet d’agrandissement de l’école secondaire Sophie-Barat.
Dans un communiqué, Marie Montpetit, députée provinciale de Maurice-Richard a dénoncé l’attitude du ministre de l’Éducation dans ce dossier. «Non seulement le ministre Roberge a-t-il brisé sa promesse électorale d’inclure un concours d’architecture pour chaque nouveau projet d’école, il l’a fait de la façon la plus couarde possible en ignorant les parents et les partenaires», a-t-elle déclaré.
Le financement a été annoncé en juin 2018. L’agrandissement envisagé sur le site de l’ancien internat de Sophie-Barat vise la construction d’un édifice de trois étages avec cinq classes ainsi que des locaux pour la pratique des arts et des ateliers techniques et numériques.
Or, la réponse devait être absolument donnée avant la mi-décembre, sans quoi la Commission scolaire de Montréal (CSDM) indiquait être dans l’obligation d’aller en appel d’offres.
Ce serait donc l’attente qui a duré plus d’un an et demi, mais aussi le silence du ministère de l’Éducation par rapport à cette demande qui aurait convaincu la CSDM d’aller de l’avant dans le projet sans concours d’architecture.
Mme Montpetit a relevé que peu de projets comme celui de l’école Sophie-Barat, avec un caractère patrimonial aussi évident, seraient admissibles à un concours d’architecture.
Déception
Le concours d’architecture était attendu autant par la CSDM que par les parents des élèves. Le but étant de réaliser une école moderne qui intègre des éléments de l’ancien édifice, aujourd’hui en ruine.
«Je suis déçu, mais je ne suis pas surpris», a indiqué pour sa part Me Gabriel Meunier, président de la Fondation de l’école secondaire Sophie-Barat.
Il avait interpellé directement le premier ministre du Québec François Legault par une lettre qu’il a rendu public au début du mois.
«Depuis 1999, date à laquelle j’ai débuté mes études secondaires à Sophie-Barat, et peut-être même avant, on nous parle de ce projet de réfection de l’ancienne résidence des religieuses. Or, près de 20 ans plus tard, toujours rien n’a été fait», avait-il écrit.
M. Meunier souhaite tout de même, malgré la mauvaise nouvelle, que des balises soient mises en place pour garantir le respect des aspects patrimoniaux du site, mais aussi pour offrir une école moderne qui réponde aux exigences de qualité et d’aménagements pour un établissement éducatif du 21e siècle.
L’appel d’offre pour le plans et devis n’a pas encore été lancé, mais la CSDM a accordé à la fin de novembre un contrat de plus de 25000$ signé de gré à gré pour des services professionnels pour le scan 3D du bâtiment et l’inspection de la maçonnerie du site de l’agrandissement de Sophie-Barat.
Interrogés à ce sujet, ni le ministère de l’Éducation ni la CSDM n’avaient encore répondus aux questions du Courrier.