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Elles immortalisent vos intérieurs

Quels sont les atouts d’un.e bon.ne photographe d’intérieur? Des amies qui ont fait de la photographie immobilière leur créneau le révèlent. Photo: iStock/jacoblund

Lorsque vient le temps de vendre son chez-soi, un intérieur bien photographié accroît les chances de faire bonne figure. La photographie immobilière s’est révélée un filon fructueux pour deux amies, qui en ont fait leur créneau.  

Du scolaire à l’immobilier  

Avant de se consacrer à l’immobilier, les photographes de longue date Isabelle Lévesque et Nancy Millette ont toutes deux travaillé dans des laboratoires photo commerciaux, en plus de toucher à divers types de photographie : finissants du secondaire, cartes étudiantes, produits publicitaires, mannequins, mariages, portraits… notamment de courtier.ère.s dans le cas d’Isabelle. 

C’est justement en photographiant ces professionnel.le.s qu’elle a mis le pied dans le monde de l’immobilier. Fortement sollicitée, elle a rapidement pu s’y consacrer.  

« Ça a explosé plus vite que je le pensais », raconte Isabelle, qui demeure à Anjou et habite à Montréal depuis plus de 20 ans. « J’ai réalisé qu’il y avait de la demande : le numérique était là, les gens magasinaient plus en ligne… »  

Ne parvenant pas à suffire à la demande, elle a alors offert à Nancy, qu’elle connaissait de la photographie scolaire, de se joindre à elle — elles ont fondé en 2016 La Clique Mobile, rapidement florissante. Leur entreprise spécialisée en photographie immobilière, qui couvre Montréal (hormis Griffintown et le Vieux-Montréal, à moins d’une entente avec le courtier ou la courtière) en plus de la Rive-Nord et de la Rive-Sud, s’est franchisée au Groupe Urbanimmersive le 1er juillet 2021.  

Isabelle Lévesque et Nancy Millette, cofondatrices de La Clique Mobile. Photos : La Clique Mobile

Chaleur humaine 

Le volet social, prééminent au sein de leur profession, constitue l’une des facettes de la photographie immobilière que les collègues préfèrent. En plus d’interagir avec les propriétaires des lieux qu’elles immortalisent, elles font affaire avec les courtier.ère.s de diverses bannières, « qui magasinent leurs photographes », explique Nancy. 

« On rencontre tellement de gens différents chaque jour », se réjouit celle qui a déjà songé à devenir courtière. 

Voilà pourquoi il apparaît essentiel aux yeux d’Isabelle et Nancy d’être doté d’un bon sens de l’entregent pour exercer leur métier. Après tout, les photographes ont accès le temps d’un instant à l’intimité des personnes qui les accueillent chez elles.  

« C’est intrusif, ce qu’on fait; il ne faut jamais oublier qu’on rentre dans l’intimité des gens, souligne Isabelle. Je ne les connais pas et je me promène partout comme si j’étais chez nous. Ils doivent avoir confiance en nous. »  

Des gens vont même jusqu’à s’épancher, confie-t-elle, faisant observer du même coup que le fait d’être une femme — « en plus, je mesure 5 pieds 4, je ne suis pas bien imposante! » — rassure certaines clientèles vieillissantes, « plus craintives », indique-t-elle. 

Faire montre de chaleur humaine et complimenter leur intérieur contribue à les rendre « vraiment plus à l’aise » à l’idée de recevoir la visite d’un.e photographe et d’exposer leur chez-eux en ligne — un inconfort moindre chez les générations habituées depuis toujours à l’omniprésence du web.  

Cette diversité de client.e.s, mais également de lieux, fait que « les journées ne se ressemblent pas », souligne Nancy. Selon les collègues, la flexibilité de leur horaire constitue un autre avantage de leur métier. Et ce métier, il « n’est pas lourd », assure Nancy.  

Tact de mise 

Outre les aptitudes sociales, les photographes doivent parfois savoir s’armer de patience… « car la maison n’est pas toujours prête quand on arrive; il faut être prête à “contribuer” », dit Nancy en riant.  

Justement, comment réagissent-elles lorsqu’elles constatent que la déco ou le rangement ne met pas en valeur une pièce? 

Généralement, les courtier.ère.s veillent à renipper les lieux, mais Nancy et Isabelle ne se gênent pas pour faire part de leurs suggestions afin de les embellir.  

« Ça arrive, il ne faut pas avoir peur de le dire », affirme Nancy — tant que c’est exprimé avec tact. « Il faut être un bon communicateur », renchérit Isabelle. 

Cela bénéficie après tout à la photo et donc, ultimement, à la vente. « Des fois, la maison est belle, mais un meuble est mal placé, et juste le déplacer de deux mètres peut tout changer », illustre Isabelle.  

Minutieuses 

D’ailleurs, cette dernière apprécie particulièrement de pouvoir totalement contrôler les composantes de l’image en immobilier — contrairement à l’époque où elle réalisait des portraits. 

« Un sourire, ça ne se contrôle pas, explique Isabelle. Mais si un élément me fatigue dans le cadre, je demande de le tasser. Et même si je n’aime pas la couleur du mur ou la configuration, je vais trouver un bon angle pour que la pièce ait l’air belle. » 

Les photographes relèvent en outre l’importance de faire preuve de minutie, ce qui témoigne d’un sens de l’esthétique. « Enlever des boîtes de Kleenex, baisser le siège de la toilette… ce sont des détails que les gens ne remarqueront peut-être pas, mais nous, oui », expose Isabelle.  

« C’est plus important de faire attention aux détails à l’avant-plan que de focaliser sur les détails dans le fond à 15 pieds de distance, précise-t-elle. C’est ça qui va sauter aux visages des gens qui vont regarder les photos. »  

Hors les murs 

Ultimement, continuent-elles à photographier hors du travail? « Eille, tellement pus! », s’exclame Isabelle, qui n’amène même plus son appareil en voyage puisque ça lui donnerait l’impression de travailler. 

Nancy abonde dans son sens : « Je décroche complètement! » Celle qui s’était initiée toute jeune à la photographie avec le vieil appareil de son père ne trimballe même pas le sien lors d’événements en famille. 

Leur focus, elles leur gardent sur les intérieurs qu’elles investissent, munies de leur appareil. Et sur les êtres humains qui les habitent. 

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