Cook it: l’histoire de succès de Judith Fetzer
C’est en pensant en dehors de la boîte que Judith Fetzer a eu l’idée de créer sa boîte… de boîtes de repas prêts-à-cuisiner. Il y a neuf ans, c’était une première au Québec! Pour Métro, elle revient sur l’histoire de Cook it et de sa passion pour la cuisine. Entretien.
Judith Fetzer, présidente et cofondatrice de Cook it
- 450 employés
- 2500 recettes originales
- 1500 villes desservies au Québec, en Ontario et dans les provinces Maritimes
- Entreprise fondée en 2014
Quand vous avez lancé Cook it en 2014, les boîtes de repas prêts-à-cuisiner n’existaient pas au Québec. Comment ça s’est fait? Est-ce que ça a été difficile de trouver votre clientèle au début?
«J’avais vu que ce modèle d’affaires existait en Europe – ça marchait bien en Allemagne notamment –, mais pas en Amérique. C’est de là qu’est venue l’idée, en plus du fait que, comme beaucoup de gens qui habitent sur le Plateau, faire l’épicerie me coûtait une fortune, que ça me prenait du temps et que je gaspillais de la bouffe.
L’idée était assez révolutionnaire et c’est vrai qu’au début, quand j’expliquais qu’on allait livrer par la poste du poisson à Trois-Rivières, les gens étaient encourageants, mais quand même un peu dubitatifs. Puis la première semaine où on a lancé Cook it, le 2 juin 2014, on a livré trois boîtes… C’est là que j’ai compris que ça allait être tough, mais ensuite on a beaucoup travaillé à se faire connaître et ça a été payant. Pendant les sept premières années, on a réussi à tripler l’entreprise chaque année.»
Et ensuite il y a eu la pandémie. On imagine que la demande a explosé à ce moment-là, non?
«Oui, on a vraiment connu une croissance phénoménale! C’était très intense, mais par chance, on était dans les meilleures conditions, parce qu’on venait d’acquérir une usine et de déménager notre installation pour avoir la capacité de grandir. Mais c’était fou: en l’espace de six semaines, on a triplé Cook it.»
Est-ce que Cook it est par la suite resté dans les habitudes des gens?
«Dans notre modèle d’affaires, on prévoit qu’un client sur trois qui s’abonne à Cook it va rester avec nous pour toujours; on a des cohortes d’abonnés qui sont là depuis huit ans. La pandémie a apporté beaucoup de nouveaux clients et on savait qu’il y en aurait à peu près un sur trois qui resterait. C’est ce qu’on a observé.»
Un des buts de Cook it est de rendre la cuisine plus accessible. Est-ce que vous avez toujours été une passionnée de cuisine?
«J’ai été élevée par une maman qui ne cuisinait pas du tout. Donc mon bagage culinaire se limitait à faire un spaghetti ou un chop suey. Mais j’ai travaillé plusieurs années dans la restauration, puis au Club Med, et quand j’ai commencé à voyager et à manger dans des bons restos, j’ai eu envie de cuisiner moi aussi, d’essayer des recettes. Ça ne me venait pas de façon innée, ça me demandait beaucoup d’efforts. Donc Cook it est aussi né de cette envie de découvrir la cuisine. Aujourd’hui c’est vraiment une passion, beaucoup de mes voyages sont orientés par la nourriture.»
Et quel est votre plat préféré, celui qui vous fait toujours plaisir?
«Je ne suis pas très routinière, mais je dirais un bon tartare de bœuf et des frites, je ne me tanne jamais de ce plat-là.»
On reproche souvent aux services comme Cook it de produire beaucoup de déchets et d’avoir un coût en GES élevé à cause de la livraison. Qu’est-ce que vous répondez à ces critiques?
«Ce sont des questions très centrales pour nous. On veut offrir la meilleure façon de manger et ça ne peut pas se faire si on ne pense pas à notre impact environnemental. D’abord, comme toutes les commandes et les recettes sont planifiées d’avance, il n’y a aucun gaspillage alimentaire. Aussi, on se concentre sur des aliments locaux et de saison. Pour ce qui est du transport, on opte pour des transports carboneutres, et pour ce qui est des boîtes, on a lancé un projet pilote de glacières réutilisables.»
Enfin, quels sont vos projets pour l’avenir? Est-ce qu’il va y avoir du nouveau chez Cook it prochainement?
«Ce qu’on a envie de développer, c’est vraiment notre offre premium! On a acquis récemment Menu Extra, une entreprise fondée par les chefs Francis Blais, Camilo Lapointe-Nascimento et Alexis Demers et qui se spécialise dans la livraison de plats gastronomiques à la maison. On veut pouvoir offrir des options pour tous les repas, autant le souper du petit qui rentre du hockey qu’un repas gastronomique en tête-à-tête.»
Votre meilleur conseil pour se lancer en affaires:
«Le plus important, je crois que c’est de se lancer, de ne pas avoir peur de ses idées. C’est fou le nombre de personnes qu’on rencontre qui ont des idées, des projets, mais il n’y a même pas une personne sur quatre qui finit par se lancer.»
Un.e entrepreneur.euse qui vous inspire:
«Sans hésitation, Alain Bouchard, le fondateur de Couche-Tard, que j’ai la chance de côtoyer depuis 2016 et que je considère comme mon mentor. C’est aussi la personne la plus intelligente, stratégique et empathique que je connaisse.»
Votre application favorite:
«Encore Instagram, je pense! J’ai toujours pas fait le move vers TikTok.»