InSomnolence – L’exposition finale de La sociabilité du sommeil
Du 21 juin au 13 juillet 2023
Vernissage : Le 22 juin 2023, 17h00 à 21h00 (performance à 18h15*)
Agora Hydro-Québec du Cœur des Sciences (UQAM), 175 Av. du Président-Kennedy, Montréal
*Performance exclusive par Manon de Pauw + Pierre-Marc Ouellette
Interprétation: Karina Champoux + Philippe Dépelteau \ Musique: Nicolas Bernier \ Éclairage: Josée Brouillard
Durée: ~10 minutes
InSomnolence est le fruit de deux années de recherche-création menées par La Sociabilité du sommeil, une équipe interdisciplinaire qui a entrepris d’explorer les épistémologies du sommeil et les équités en matière de sommeil. Des chercheurs et chercheuses des quatre universités montréalaises ainsi que des artistes en résidence de divers horizons ont travaillé ensemble en utilisant une variété d’approches méthodologiques pour réfléchir aux expériences quotidiennes et exceptionnelles du sommeil et de ses perturbations.
Le sommeil est profondément personnel ; nous sommes tou·te·s expert·e·s de notre propre expérience somatique. Cette condition est exploitée dans la rhétorique de la « crise du sommeil » actuelle, que nous sommes invité·e·s à traiter individuellement par le biais d’applications web, d’une saine « hygiène du sommeil » ou d’autres techniques d’optimisation personnalisées.
Malgré cette infinité d’outils et de conseils, nous restons souvent livré·e·s à nous-mêmes face aux perturbations qui troublent notre repos. Ainsi, le sommeil est un état paradoxal où nous nous coupons certes du monde qui nous entoure, mais où nous nous positionnons également dans un état de vulnérabilité radicale, ce qui nécessite des formes de prise en charge plus collectives.
L’accès au soi endormi repose largement sur des perceptions externes, que l’on pense à notre entourage ou aux nouvelles technologies. Notre propre sommeil est ainsi un état qu’il nous est difficile d’observer directement. Mais qui se dispose concrètement à fournir les soins nécessaires aux sujets endormis ? De quels phénomènes sociaux ces soins participent-ils ?
À travers ses propositions artistiques, InSomnolence explore la subjectivité du dormeur et de la dormeuse—soit nos façons d’habiter l’espace et le temps, d’interagir avec nous-mêmes et les autres, et de réimaginer et réanimer la sociabilité du sommeil en tant que telle. Les rythmes cycliques de la productivité, le surmenage, les inégalités raciales et sexuelles, les altérités culturelles, la stigmatisation et la représentation de la fatigue, la médicalisation du sommeil, la normativité incitée par le complexe industriel, l’omniprésence du sommeil, son intimité et son invisibilité sont toutes des manifestations de la vie sociale du sommeil mises de l’avant dans le cadre d’InSomnolence.
Comment les micro-expériences du sommeil nous éclairent-elles quant a préoccupations nécessairement collectives qui restent largement invisibles, sous-estimées et par trop individualisées ?
Les artistes qui ont produit des œuvres pour InSomnolence ont collaboré avec des spécialistes du cinéma et des médias, ainsi qu’avec des chercheurs et chercheuses en psychiatrie, en psychologie et en médecine, afin d’explorer ensemble la manière dont les outils, les méthodes et les idées véhiculées dans le domaine des arts, des sciences humaines et des sciences sociales peuvent enrichir la connaissance, la compréhension et le traitement normatif des troubles du sommeil, ainsi que la prise en charge collective du soin du sommeil de tous et toutes.
Rejetant l’idée qu’il existe un sommeil « parfait », cette exposition trouve son point de départ dans le pragmatisme, la créativité et l’exigence avec lesquels les gens cherchent le repos, expérimentent les seuils du sommeil et façonnent l’espace-temps du sommeil de manière tant ordinaire qu’inattendue.
Pour l’équipe de La sociabilité du sommeil, le sommeil n’est pas seulement une nécessité, mais une pratique et un art en soi : un rituel permanent de recomposition de soi et du monde. Les œuvres exposées proposent des interventions sur le sommeil à travers une variété de formes—installations médiatiques, performances, œuvres sonores, design, vidéo, radiodiffusion—afin de générer des situations inédites qui rendent perceptible, et donc possible à mettre en action, l’intuition clé selon laquelle le sommeil est beaucoup plus social qu’il n’y paraît.
Artistes:
Manon De Pauw + Pierre-Marc Ouellette (Canada)
doux soft club (Canada)
Nik Forrest (Canada)
Ilona Gaynor (É-U./Royaume-Uni)
Anabelle Lacroix + Nicolas Montgermont (France)
Yoojin Lee (Royaume-Uni/Corée)
kimura byol lemoine (Corée-japon / Belgique-kanata)
Paul Litherland (Canada)
Dayna McLeod (Canada)
Henry Tan (Thaïlande) + Ding Yun Huang (Taïwan) + New Circadia (Natalie Fizer + Richard Sommer) (ÉU./Canada)
Yiou Wang (É-U./Chine)
Commissaires : Marianne Cloutier + Aleksandra Kaminska + Alanna Thain.
Programmation spéciale