Formation et emplois

La rentrée des profs

Les élèves n’avaient même pas encore déserté sa classe pour le congé estival que déjà, Johanne Lépine-Théberge organisait la prochaine rentrée. «Les dernières semaines du calendrier scolaire sont très chargées, puisqu’en plus de la révision de fin d’année et de la correction des examens finaux, on doit assister à des réunions, répartir la charge de travail pour l’année suivante, apporter des ajustements aux plans de cours et préparer les premiers cours de l’an prochain. Le « rush » de fin de session s’applique donc aussi à nous, les enseignants!» s’exclame cette professeure de gestion des services alimentaires au Collège de Maisonneuve.

Si les profs sont aussi pressés par le temps, c’est avant tout pour des raisons administratives. Souvent, les cours ou les groupes ne sont attribués que durant les toutes dernières semaines de l’année scolaire. Or, certains détails, comme les dates d’examen et les modalités d’évaluation, doivent être communiqués avant le congé estival à la commission scolaire ou à la direction de l’établissement, selon le cas. Avant de partir en vacances, les enseignants doivent aussi procéder à leur inventaire et commander le matériel dont ils auront besoin l’année suivante.

Une bonne préparation vise aussi à diminuer le stress que ressentent bien des professeurs à l’approche de la rentrée scolaire. «Cela fait 27 ans que je pratique ce métier. Mais lorsque j’accueille mes nouveaux élèves, je ressens toujours des petits papillons dans l’estomac, comme si c’était la première fois! La rentrée, c’est un drôle de mélange d’excitation et d’appréhension», résume Brigitte Lépine, enseignante de maternelle à l’école Charles Le Moyne, à Saint-Hubert.

De plus, le fait de prendre beaucoup d’avance dans l’organisation de leurs cours permet aux professeurs d’être plus disponibles durant les premières semaines qui suivent le retour en classe. «Les étudiants ont toujours beaucoup de questions à la rentrée, que ce soit sur leur horaire, les évaluations, ou même sur le fonctionnement général de l’école. Il faut prendre le temps de leur répondre et de les mettre à l’aise, histoire qu’ils puissent démarrer la session du bon pied. Et plus un prof est préparé, plus il peut venir en aide à ses étudiants de façon efficace», affirme Johanne Lépine-Théberge.

C’est d’ailleurs pour être fin prêts à accueillir leurs élèves que les enseignants reprennent le boulot au moins une semaine avant le début officiel des classes. Les professeurs profitent souvent de cette période pour faire des photocopies, aménager leur local et mettre la touche finale aux premières séances. «Je calcule qu’il me faut en moyenne trois heures pour préparer un seul cours de 75 mi­nu­tes. Comme on ne sait jamais ce qui peut nous arriver, mieux vaut ne pas s’y prendre à la dernière minute!», indique Sylvie Létourneau, professeure d’histoire à l’école secondaire Haute-Ville, à Granby.

Deux mois de vacances : mythe ou réalité?
Les enseignants sont-ils, à l’instar de leurs élèves, en vacances tout l’été? C’est certainement ce que croient bien des gens. Afin d’avoir l’heure juste, Métro a interrogé quelques profs. «Mon mari m’a beaucoup encouragée à devenir professeure. Il n’arrêtait pas de répéter à quel point ce serait agréable pour moi d’avoir plus de deux mois de vacances chaque été. Depuis que j’enseigne, disons qu’il a déchanté!» rigole Johanne Lépine-Théberge. Avec la correction des travaux et des examens finaux et la préparation de la prochaine rentrée, cette enseignante de niveau collégial termine rarement avant la première semaine de juillet, soit plus d’un mois après le départ de ses étudiants. «Certains collègues partent un peu plus tôt, d’autres un peu plus tard. Chose certaine, on essaie tous de prendre le plus d’avance possible dans l’organisation de notre prochaine session, histoire de partir la tête tranquille», poursuit-elle.

Mais les profs ont à peine le temps de décrocher que, déjà, ils doivent retourner au boulot. Les professeurs sont en effet attendus à l’école au minimum une semaine avant la rentrée des élèves. Lorsqu’on fait le calcul, on constate donc qu’il est injuste de croire que les profs profitent du farniente tout l’été!

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