La première rentrée scolaire
«Je vais aller à l’école, mais pas tout de suite», déclare fièrement Renaud, charmant petit garçon aux yeux verts et aux belles boucles blondes. Il n’a que quatre ans et, à la rentrée, il fréquentera pour la dernière année sa garderie. Pourtant, il sait déjà qu’il ira à l’école Hélène-Boullé – même s’il avoue ne pas savoir ce qu’il y fera! «Quand on passe devant sa future école, il la reconnaît», précise son père, Thierry Latreille.
L’importance de bien préparer leur enfant à sa première rentrée, les parents de Renaud l’ont bien comprise. Et ce n’est pas la psychologue Vivian Akerib qui leur reprochera de s’y prendre trop tôt! «Tout ce qu’on peut faire pour préparer l’enfant aide vraiment à lui donner des points de repère qui éviteront l’angoisse de séparation et les crises de larmes», explique la psychologue.
De son côté, Hélène Bureau recommande le programme Passe-Partout, offert par plusieurs commissions scolaires, qui permet aux parents de venir passer avec leur enfant de quatre ans une demi-journée par mois ou par semaine à l’école où il ira l’année suivante. Cette enseignante au préscolaire à Compton est aussi présidente de la section de l’Estrie à l’Association d’éducation préscolaire du Québec. «Ce programme permet de rassurer les parents et de leur donner des outils pédagogiques tout en familiarisant l’enfant avec son école et ses futurs camarades», constate-t-elle. Selon l’enseignante, il est nécessaire de faire comprendre à l’enfant que l’arrivée à l’école ne signifie pas qu’il ne pourra plus jouer, mais qu’il apprendra tout en jouant.
Au printemps précédant la rentrée, la psychologue Vivian Akerib conseille vivement de visiter une ou deux fois l’école. «Cela permet aux enfants de connaître le lieu et de se sentir en confiance au moment de la rentrée», indique-t-elle. Si c’est possible, elle propose même d’organiser une rencontre au parc avec les autres enfants de la classe et leurs parents.
Quand la rentrée approche, il est également important de rétablir une routine et des horaires fixes, au moins 10 jours avant le début des classes. «Le rythme de l’enfant est souvent moins strict pendant l’été, mais, à 5 ans, il a besoin de dormir au moins 10 heures et demie», souligne-t-elle. Acheter le matériel scolaire et choisir une boîte à lunch avec l’enfant est aussi une bonne façon de réduire le nombre de choses nouvelles.
Le premier jour, arriver un peu en avance évite l’angoisse et permet aux parents de prendre le temps de dire bonjour aux professeurs et de dire au revoir à l’enfant. En cas de crise de larmes, il ne faut surtout pas minimiser l’angoisse ou ridiculiser l’enfant. «Il ne faut pas dire que ce n’est rien ou qu’il est trop grand pour pleurer comme ça. Il vaut mieux le rassurer et lui dire qu’il va s’habituer, tout en restant calme et confiant», conclut Mme Akerib.
Lire avec son enfant
Hélène Bureau affirme qu’elle voit une vraie différence entre les enfants qui ont eu l’habitude que leurs parents leur lisent des histoires. «C’est très important de lire des histoires aux enfants, ça stimule leur imagination et ça permet de discuter avec eux, de voir ce qu’ils ont pensé de l’histoire», affirme-t-elle. Vivian Akerib conseille d’intégrer la lecture d’un livre à la routine du coucher. On montre ainsi à l’enfant que l’apprentissage est amusant et qu’il peut partager ça avec ses parents.