La COVID-19, moi et nous
Lorsque j’entends à la radio ou à la télévision, et sûrement sur les réseaux sociaux, des personnes dire ne pas avoir besoin de respecter les consignes de la Santé publique (NDLR, liées à la COVID-19) car ils/elles ne sont pas en contact avec des personnes âgées, ça me fait réagir. J’ai de la colère, de la tristesse, de la compassion. Je vous explique.
Je comprends que tout le monde apprécierait de revenir aux habitudes d’avant la COVID-19, à l’insouciance que cela impliquait. Moi aussi, comme j’apprécierais de revenir en arrière, j’aurais moins d’inquiétude quant à ma santé et mes plaisirs de toutes sortes. Mais la réalité est toute autre.
Nous sommes de très nombreuses personnes qui sommes à risque de complications si nous étions infectés par la COVID-19. Les personnes qui ont un cancer, les personnes qui souffrent d’hypertension, de maladies respiratoires, de diabète de type 2, de maladie cardio-vasculaire, d’obésité, de Parkinson, etc.
En ce qui me concerne, j’ai un myélome multiple, un cancer qui ne se guérit pas et qui donne un système immunitaire bas. J’ai déjà huit fois plus de possibilités d’être infectée que la population en général, si j’ajoute les complications dues à la COVID-19, vous pouvez imaginer l’anxiété que je vis.
Je mets toutes les chances de mon côté en respectant les consignes émises par la Santé publique. Cependant, ce n’est qu’une partie de l’équation. Si de nombreuses personnes ne respectent pas ces consignes, malgré mes efforts soutenus depuis quatre mois, les risques demeurent très présents. La transmission est un vecteur capital, voilà pourquoi j’ai besoin de votre essentielle contribution.
J’ai très hâte, moi aussi, de vivre avec insouciance. C’est très difficile de continuer à respecter les consignes. Vous pouvez sûrement vous imaginer ma colère lorsque j’entends des personnes à la radio ou à la télévision et sûrement sur les réseaux sociaux dire qu’elles ne sont pas en contact avec des personnes âgées, et qui donc en concluent que les consignes ne sont pas pour elles.
Si vous étiez tout seul sur une île, ça pourrait aller. Mais nous vivons ensemble pour le meilleur et pour le pire. Vous pouvez sûrement vous imaginer ma tristesse de constater que malgré mes efforts soutenus, je n’y arriverai pas. C’est décourageant.
Quand il y a une catastrophe, les Québécois sont très généreux de leur temps et de leurs dons afin d’aider les personnes qui vivent des conséquences d’une catastrophe. Je sollicite aujourd’hui votre aide pour sauver ma vie et celle de très nombreuses personnes qui sont à risque de complications si elles étaient infectées par la COVID-19. S’il vous plaît, respectez les consignes de la Santé publique. Nous avons besoin de vous. Merci.
Bernice Chevarie