La crise de la quarantaine à l’heure du coronavirus
La «crise de la quarantaine» fait référence à cette période de la vie vers l’âge de 40 ans, qui amène les gens à tout remettre en question, personnellement et professionnellement.
À l’heure actuelle, cette expression prend un tout autre sens avec la fameuse COVID-19. Pourtant, il y a peut-être plus de ressemblances qu’on ne le croit entre ces deux crises de la quarantaine!
En effet, cette période d’isolement forcé nous place dans une situation d’inconfort personnel et professionnel, qui peut nous amener à remettre en question plusieurs aspects de notre vie: les études, l’emploi, les plans de carrière, etc. Qu’ai-je réalisé jusqu’ici? Qu’est-ce que je veux pour le reste de ma vie? Ces questionnements peuvent générer des émotions fort légitimes, comme le stress, l’anxiété et la peur face au présent et à l’avenir. Comment faire autrement avec le chamboulement, soudain et imposé, de nos habitudes de vie?
Gestion des émotions
On peut être tenté de balayer ses émotions sous le tapis pour ne pas y faire face. Pourtant, elles sont bien réelles et compréhensibles, puisque nous les ressentons. Le mouvement «Ça va bien aller», avec son arc-en-ciel évoquant de meilleurs jours à venir, donne à plusieurs le courage de continuer. Il mise sur le fait que la situation est temporaire, et il est vrai que les crises finissent toutes par passer. Je ne peux toutefois m’empêcher de penser que cet arc-en-ciel affiche probablement plus de tons de gris pour les gens qui traversent difficilement cette crise.
Pour certaines personnes, ce mouvement coloré peut même leur faire vivre un certain malaise. En effet, comment laisser de la place aux émotions difficiles que l’on ressent par rapport au contexte actuel alors qu’on nous invite, un peu partout, à «rester positifs», car «tout va bien aller»?
Bien des blagues circulent à propos du confinement. Elles ont toutes un fond de vérité, mais on n’a pas toujours envie d’en rire. Pas facile pour les parents en télétravail ou en arrêt de travail, qui doivent composer 24 heures sur 24 avec leur marmaille qui s’ennuie et veut bouger. Par exemple, les parents d’élèves à besoins particuliers qui s’inquiètent de ne pas recevoir l’aide dont ils ont besoin en temps normal. Les étudiants anxieux qui se demandent s’ils pourront passer au niveau suivant, et poursuivre leur rêve, ou encore trouver un objectif. Les personnes qui ont perdu leur emploi ou craignent de le perdre, qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Les travailleurs autonomes qui ont dû interrompre leurs activités…
La boule au ventre, je connais! Je sais aussi que la nier n’engendre que sa croissance. Même si cela fait peur, il est sain d’accueillir et de reconnaître ce que la crise nous fait ressentir. Pour ce faire, je vous suggère de jouer au scientifique : soyez curieux et observez ce qui se passe en vous. Observez les émotions suscitées par la situation actuelle, sans les juger ou chercher à agir pour les changer. Acceptez que ce soit difficile en ce moment. C’est simple et difficile à la fois, car on cherche souvent à agir plutôt qu’à ressentir.
N’oubliez pas, ce que l’on fuit nous suit. Faire de la place à nos émotions, avec bienveillance et curiosité, nous aide à prendre du recul pour réaliser qu’elles sont passagères. La crise finira par passer, et d’ici là, prenons soin de nous!