Le premier Osheaga de 5 artistes d’ici
Le festival d’arts et de musique Osheaga, qui fait vibrer le parc Jean-Drapeau jusqu’à ce soir, réunit près d’une centaine d’artistes de partout dans le monde, parmi lesquel.le.s ont le bonheur de briller des artistes du Québec. En voici cinq qui s’y sont produit.e.s pour la première fois.
Easy Tiger, vendredi, scène Sirius, 18 h 15
Easy Tiger, c’est l’union musicale de Gabrielle La Rue (ex-membre de NOBRO et entrepreneure derrière les casiers intelligents LocketGo, disposés sur le site) et Sarah Dion, des Shirley, qui ont présenté les chansons de leur premier mini-album, Breakfast in Bed, paru l’an passé. On a dérobé les musiciennes à leur bande d’ami.e.s le temps de leur jaser un brin tout juste après leur prestation.
Tu as dit sur scène que tu réalisais un rêve en jouant à Osheaga.
Gabrielle : Osheaga, ç’a été ma première vraie job. J’ai travaillé quatre ans pour evenko, je m’occupais de la prod. Et je me disais qu’un moment donné, j’aimerais vraiment ça jouer. Je n’y croyais pas vraiment, et là, on le fait. Ça n’a comme pas de bon sens d’avoir organisé tout ça, puis de jouer maintenant. J’ai comme fait les choses à l’envers.
Sarah : Ben, non, tu l’as fait dans le bon ordre! Imagines si tu jouais ici et qu’après, t’allais travailler en arrière.
Gabrielle : [rires] Ouin, t’as raison!
Toi, Sarah, tu as joué avec Les Shirley.
Sarah : Ouais, mais c’était la version pandémique. Ça n’avait vraiment rien à voir. Le set-up backstage, la bouffe, l’accueil, le nombre de personnes et l’énergie… c’était le fun, mais ce n’était pas pareil. Là, c’est la vraie expérience.
Est-ce que vous vous imaginez jouer sur une plus grosse scène?
Gabrielle : Le booker voulait qu’on joue direct sur le gros stage! Y’est débile, lui! [rires] Mais il a dit : « tu peux être sûre que tout le monde chez evenko va savoir comment c’était bon. » O.K., mon gars! On verra, mais c’est un bon premier step.
Fréquentiez-vous déjà Osheaga comme festivalières?
Gabrielle : J’ai tout le temps travaillé ici, donc… non. Mais je regardais les shows en même temps.
Sarah : Je suis venue une couple de fois, mais je n’étais pas assidue. Étrangement, je n’aime pas ça tant que ça, les grosses foules, alors je ne vais pas souvent dans les gros festivals.
Artistes immanquables de la programmation à leur avis
Peach Pit, Foals, Billie Eilish, Charlotte Cardin
Pelch, samedi, scène Verte, 14 h
On a parlé à Guillaume Pelchat, alias Pelch, peu de temps après son concert, lui qui inaugurait la journée de samedi en jouant sur la scène Verte — un départ canon pour l’artiste, qui a quelques chansons à son actif et qui caresse des ambitions internationales.
D’abord, comment te sens-tu?
La pression vient de retomber. J’étais un peu stressé, mais ç’a super bien été, il y avait du monde. Les gens chantaient les tounes. On en a fait beaucoup de nouvelles aussi [pour donner] un avant-goût. Je ne suis pas fan de covers, alors je préfère faire des tounes originales, même si les gens ne les connaissent pas encore. Ça leur parle de mon histoire, d’où le projet s’en va.
Où s’en va-t-il?
J’essaie de faire du storytelling dans mes chansons. Quand j’ai commencé, mes chansons parlaient des événements qui m’étaient arrivés avec mes amis, de moi qui ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie. Là, je le sais un peu plus à travers la musique. Je suis dans l’inspiration de ce que je veux dire comme artiste au monde. Je m’inspire beaucoup de livres que je lis sur la philosophie. Je parle du moment présent. C’est facile de s’oublier dans la rapidité de la vie de tous les jours. Écouter de la musique, c’est se ramener dans le moment présent, se laisser aller, avoir du fun, baisser les fenêtres en char. C’est ça que je veux faire ressentir au monde.
Qu’est-ce que ça représente pour toi de te produire à Osheaga?
En 2019, je suis allé voir le band Kodaline, qui jouait sur le même stage sur lequel j’ai joué tantôt. Je ne faisais pas de musique il y a trois ans. Et j’étais avec mon cousin, qui était sur le stage avec moi aujourd’hui. Qu’on se retrouve sur le même stage trois ans plus tard, alors qu’on savait zéro qu’on faisait de la musique, c’est un thrill, un moment spécial.
Artistes immanquables de la programmation à son avis
Kendrick Lamar, Billie Eilish (et son frère Finneas O’Connell)
Alicia Moffet, samedi, scène de la rivière, 14 h 40
L’autrice et chanteuse a fait ses premiers pas à Osheaga en grand, en jouant sur la même scène que foulerait quelques heures plus tard Billie Eilish — « c’est un pinch me moment, je ne comprends rien! » On a parlé à Alicia deux jours avant son concert, où elle allait présenter notamment les chansons de son plus récent album, Intertwine, paru l’an passé.
Que représente pour toi de te produire à Osheaga?
C’est comme un full circle moment, dans le sens que j’adore les festivals. Et Osheaga, c’est le premier festival de ma vie où je suis allée, en 2017. J’ai tellement aimé ça que depuis ce temps-là, j’y vais chaque année. La seule où je ne suis pas allée, c’est pendant la COVID. C’est un festival que j’apprécie particulièrement. D’ailleurs, cette année, c’est le meilleur line-up que j’ai vu de ma vie, ça n’a aucun bon sens. Je suis honorée d’être sur un line-up aussi impressionnant, de mon humble avis. C’est vraiment dans mes cordes! Je suis très, très contente.
Comment vois-tu ça de jouer l’après-midi?
C’est toujours différent! Quand je fais des festivals, je joue habituellement à la fin, mais je vois ça comme si je me présentais à de nouvelles personnes. Je vais rencontrer du monde qui ne m’a jamais vue. Je vois ça comme une carte de visite pour des gens qui ne connaissent pas. Et j’ai l’impression qu’il y aura peut-être quelques-uns de mes fans qui vont se déplacer pour venir me voir, parce que les gens qui me suivent déjà, ceux qui m’ont déjà vue en show, on vit collectivement un moment avec le fait que je joue à Osheaga. Je suis honorée d’être sur le line-up; je ne pensais pas le faire cette année. Je pensais que ça irait à mon prochain album. Donc je suis très, très contente.
Artistes immanquables de la programmation à son avis
Billie Eilish (« je l’ai vue à Osheaga en 2018 quand elle avait le pied cassé, et c’était un show insane! »), Rüfüs Du Sol, Charlotte Cardin, Fletcher, Rezz (« un artiste électro weird; j’appelle ça, de la musique de bibitte! »), Fred again.. (« un de mes artistes préférés »)
Hansom Éli, dimanche, scène Sirius, 16 h
Les frangins Camille et Alexy Guérer composent le duo Hansom Éli, la première s’occupant de la partie vocale, le second, des mélodies. On leur a jasé à deux jours de leur prestation.
Que représente pour vous de vous produire à Osheaga?
Camille : Alex et moi, on a commencé il y a environ cinq ans à faire de la musique, puis on s’est fait comme un five year plan. On s’était dit que d’ici cinq ans, il fallait avoir fait Osheaga, puis là : boom, marked it! It’s a lot.
Alexy : Ça fait plusieurs années que je me dis : O.K., ça s’en vient, on va réussir à se rendre là. Cette année, de finalement pouvoir le faire, c’est comme surreal, c’est difficile à croire.
Camille : En même temps, ça montre tout le travail qu’on a mis. O.K., c’est bon, on se fait entendre.
Alexy : C’est très excitant.
Fréquentiez-vous déjà Osheaga?
Camille : Alexis et moi, on n’est pas très crowd, on est dans le genre sauvage, on reste derrière, à moins que ce soit des shows qu’on veut vraiment aller voir.
Alexy : Quand il y a une crowd, je préfère être sur la scène, tu vois [rires].
Camille : On a toujours eu de la chance, comme des amis artistes qui me donnent des billets. Et c’est de la musique, c’est hot. Maintenant, on est festivaliers, parce qu’on fait partie des festivals.
Alexy : L’année dernière, on a pu venir. Le vendredi, il y avait Future, puis Burna Boy, c’était vraiment cool. Mais quand il y a beaucoup de monde, on est quand même un peu introvertis, Camille et moi, on aime être dans notre petit coin. Ça demande quand même de l’énergie pour nous de faire ça.
Artistes immanquables de la programmation à leur avis
Aya Nakamura (si elle avait joué), Kendrick Lamar, Cigarettes After Sex, Alex G, Billie Eilish, Rüfüs Du Sol, Laroie
Laroie, dimanche, scène Sirius, 18 h 30
Si Laroie, Gab Godon de son véritable nom, s’est déjà produite à Osheaga avec le groupe Heartstreets, duo hip-hop qu’elle forme avec Emma Beko, elle y présente pour la première fois son projet solo. Son plus récent mini-album, Tragedy, est sorti en mars dernier.
Que représente pour toi de te produire à Osheaga avec ton projet solo?
C’est quand même gros pour moi, je suis très, très reconnaissante. Un festival comme Osheaga, ç’a quand même une grande réputation, beaucoup d’envergure. Je ne tiens pas ça pour acquis. Je suis all in et je vais vraiment make the most of this opportunity [tirer au maximum parti de cette occasion]. J’ai très hâte de faire mon show, on est en répét cet après-midi, on est en train de finaliser de petits trucs. Peu importe s’il fait beau ou pas beau, s’il y a du monde ou non, je pense que ça va être une expérience inoubliable. J’en suis certaine.
C’est un bel état d’esprit dans lequel attendre le show.
Je pense que ça va aussi aider. Tu peux facilement te mettre beaucoup, beaucoup de pression quand tu participes à un festival qui est même sold-out le dimanche, il y a tellement de gens de l’industrie, il y a tellement de gens qui se déplacent pour venir à cet événement. J’ai quand même un petit peu d’expérience à faire des shows, et il y a peut-être une plus jeune Gab qui aurait vraiment spiral, lorsque tu ne vois pas le bout. Je ne veux pas me créer un ulcère pour un show, je veux que mon expérience soit plaisante. Je veux aussi avoir l’énergie et la place pour établir de belles connexions, faire de belles rencontres. Pour ça, il faut que je sois quand même un peu groundée. Je vais être très stressée, mais je veux quand même l’accueillir à bras ouverts, avoir la place pour de petits moments spontanés.
Artistes immanquables de la programmation à son avis
Kendrick Lamar, Central Cee (si elle ne jouait pas en même temps), Fred again.. (« c’est de la musique électronique, ça rejoint mon bassin musical »), Hansom Éli