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«Amour libre»: l’amour dans tous ses états

La comédienne et animatrice Debbie Lynch-White va à la rencontre de gens qui s’aiment à leur manière dans la nouvelle série documentaire « Amour libre » de Moi et Cie, diffusée dès le 17 avril. Photo: Québecor Contenu

Libertinage, monogamie, polyamour, trouple, pluriparentalité, asexualité, maison à part… Dès le 17 avril, la comédienne et animatrice Debbie Lynch-White va à la rencontre de gens qui s’aiment à leur manière dans la nouvelle série documentaire Amour libre de Moi et Cie.  

L’interprète de La Bolduc dans le film du même nom en a passé des soirées à discuter de l’amour sous ses multiples formes avec sa conjointe et leurs ami.e.s devant une bouteille, en venant à la conclusion que la monogamie, « ça ne peut pas être le seul tracé », raconte-t-elle aux médias, qui ont pu visionner les deux premiers épisodes de la série. 

« C’est quoi, l’engagement, en 2023? La série fait un état des lieux », résume judicieusement celle qui avait précédemment animé une autre série documentaire visant à abolir des tabous, Histoires de coming out.  

« Ça va ouvrir les yeux sur des façons d’aimer qui existent afin de faire un choix conscient plutôt que lié au conditionnement. »  

Debbie Lynch-White se posait une myriade de questions sur les multiples façons de vivre l’amour. Photo : Québecor Contenu

« Pas des bibittes! »  

Le public constatera que ces personnes qui dérogent au modèle traditionnel monogame « ne sont pas des bibittes! », s’exclame en table ronde Debbie, qui incarne une femme accro au sexe dans la minisérie Les Bombes à Séries Plus.  

Bien que discrets et peu (voire pas) présents dans les écrans, les gens qui vivent des relations amoureuses hors normes — et qui les réussissent — évoluent partout autour de nous, de Montréal à la Gaspésie. Et au fondement de ces formes décloisonnées d’amour se trouve le désir d’être bien, d’être heureux.euse et de se respecter. Une quête on ne peut plus universelle. 

Debbie Lynch-White s’est posé une myriade de questions. Et a voulu comprendre ces réalités aussi épanouissantes que non conventionnelles. 

La monogamie est-elle gage de durabilité? S’aimer librement, est-ce que ça peut aussi vouloir dire remettre en question le couple monogame perpétué dans les contes et les films à l’eau de rose depuis une éternité? Et si le couple était… un espace créatif?  

Andrée et Mateo, couple libertin amoureux depuis près de 20 ans. Photo : Québecor Contenu

Du libertinage à la monogamie 

C’est par le libertinage, naguère appelé l’échangisme, que Debbie se lance dans l’aventure d’Amour libre, au son de la langoureuse chanson Sorbet collant de Stéphanie Boulay et Ingrid St-Pierre au générique. 

Andrée et Mateo, copropriétaires d’un établissement libertin à Montréal, l’initient à leur monde. Sous leur égide, l’attachante animatrice met d’ailleurs les pieds pour la première fois dans ce genre de club, où érotisme rime impérativement avec consentement. 

Ensemble depuis près de 20 ans, ces parents de trois filles s’épanchent également sur leur ouverture sexuelle et sentimentale. « On ne peut pas être tout pour l’autre tout le temps », estime Andrée, avant d’aller rejoindre son amant. « C’est un privilège, qu’on se laisse cet espace. » 

Debbie Lynch-White s’entretient en outre avec une femme sur le point de se marier et ses amies venues l’aider à choisir sa robe qui, pour leur part, privilégient toutes des relations monogames traditionnelles. 

« Amour libre » comporte aussi les témoignages d’une bande d’amies privilégiant la monogamie. Photo : Québecor Contenu

Éclairantes intervenantes

Au fil de ses questionnements, Debbie s’entretient durant les 10 épisodes d’une demi-heure avec divers couples qui vivent leur amour comme ils l’entendent, mais aussi des personnes qui choisissent le célibat sans le subir et d’autres qui n’éprouvent peu ou pas de désir sexuel. 

Une sexologue et une psychologue ponctuent de plus les épisodes d’interventions éclairantes, « un complément de contenu qui reste digeste », souligne auprès des médias la réalisatrice d’Amour libre, Maude Sabbagh, qui avait également réalisé Histoires de coming out.  

Bien entendu, l’icône féministe et avant-gardiste Janette Bertrand vient se prononcer avec toute la sagesse qu’on lui connaît sur l’évolution de l’amour. « L’engagement, c’est fonder quelque chose dans l’honnêteté », synthétise l’éminente communicatrice. 

« L’engagement, c’est fonder quelque chose dans l’honnêteté », dit l’iconique féministe Janette Bertrand dans Amour libre. Photo : Québecor Contenu

Sensible et comique Debbie

Le public retrouve « la Debbie décomplexée qui aime poser des questions sans jugement, qui est sensible et drôle », affirme Maude 

À l’écoute de l’autre et dotée d’une curiosité sincère, Debbie Lynch-White interroge en effet avec doigté et ouverture d’esprit les gens sur leur intimité, tout en laissant libre cours à son humour (irrésistible!).  

L’animatrice l’admet elle-même : bien qu’elle fasse partie de la communauté 2SLGBTQIA+, la série l’a amenée à naviguer dans des univers qui lui étaient méconnus — comme nombre de gens.  

Afin d’abolir les idées préconçues, l’équipe d’Amour libre a voulu « parler des modèles dans toutes leurs nuances », dit-elle.  

« Ç’a été fait dans un souci de s’ouvrir toujours plus l’esprit chaque fois », renchérit Maude. 

Et si l’on discutait? 

Debbie Lynch-White souhaite qu’Amour libre donne envie aux gens de « s’ouvrir une bouteille de vin et de se parler de leurs désirs », lance-t-elle. 

« Discussions » et « honnêteté » sont des mots récurrents dans la série, à la base d’une émancipation des conventions effectuée dans le respect de soi et de l’autre (ou des autres).  

Les couples ont en effet tout à gagner d’oser exprimer avec franchise leurs appétences, conviennent les expertes sollicitées. Chaque union est libre de définir ce qu’elle considère comme étant la fidélité et l’infidélité, déconstruisant ainsi des tabous et laissant naître des plaisirs. 

Amour libre fait œuvre utile tout en prouvant que pertinence et divertissement se conjuguent à merveille. « Se permettre de questionner le modèle et de choisir celui qui nous convient, c’est peut-être ça, s’aimer librement. Je dis ça, je dis rien », conclut Debbie Lynch-White, sourire en coin. 

Dès le 17 avril à 21 h à TVA 

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