Mèmes fruiter: un vrai régal
Créée il y a six ans, la page de mèmes Fruiter est devenue un incontournable des réseaux sociaux au Québec, cumulant plus de 147 000 abonnements sur Facebook et 73 000 sur Instagram. Métro s’est entretenu avec son principal créateur et administrateur, Vincent Houde.
Vous partagez leurs mèmes tous les jours, mais ne savez absolument rien sur eux et elles. Avec la série «Vu de mème», Métro lève le voile sur leurs leurs créateur.trice.s, ces vedettes inconnues des réseaux sociaux.
Le concepteur de 26 ans n’est pas humoriste, mais presque. Après avoir obtenu un baccalauréat en communication, il a été repêché comme concepteur-rédacteur par l’agence de création lg2, à qui on doit les publicités de Maxi et du Lait, notamment. En fonction de l’ouverture des clients pour lesquels il travaille, ses talents comiques peuvent lui être bien utiles.
Et pourquoi voit-on souvent des blagues par rapport à Sainte-Foy, l’un des secteurs de la ville de Québec? C’est que l’administrateur de mèmes fruiter vient de là, tout simplement. Il demeure depuis un an à Montréal, dans Hochelaga-Maisonneuve.
C’est en s’enthousiasmant devant la tendance des mèmes ironiques aux États-Unis il y a six ans qu’il a eu la piqure. Les mèmes existaient déjà depuis longtemps, mais ils étaient très «premier degré», analyse-t-il. La nouvelle vague était, à son avis, beaucoup plus «audacieuse».
Même s’il n’hésite pas à dévoiler son identité en entrevue avec Métro, Vincent Houde dit n’avoir jamais cherché à se mettre de l’avant. Les mèmes, qui lui permettent d’exprimer ses idées en images sans montrer son minois, sur sa page Fruiter lui convenaient donc parfaitement.
S’ils ont été plusieurs à administrer mèmes fruiter au cours des années, Vincent a toujours été à l’origine de 90% du contenu en plus d’être actif depuis les débuts, alors que d’autres ont décroché.
Ses «collègues» et lui s’étaient rencontrés sur internet à travers une communauté de «shitposters» québécois sur Facebook. Ils avaient lancé la page «pour le fun, sans trop d’attentes par rapport à tous ses développements», confie-t-il.
Sa démarche, elle est surtout aléatoire. Son style, lui, il le décrit comme «lifestyle» inspiré du quotidien. «Je trouve mes idées en vivant ma vie de tous les jours, en observant ce qui se passe autour de moi, en remarquant des choses qui se répètent souvent, mais que les gens n’ont peut-être pas encore constatées. Je note tout dans mon cellulaire, puis je me mets au travail rendu chez moi.»
Vive la culture pop!
Vincent Houde est également un grand amateur de culture populaire et ne s’en cache pas. Au contraire, il trouve que c’est l’une de ses forces, lui qui considère que la culture mème est plus souvent associée à des intérêts plus nichés. C’est pourquoi il enchaîne les mèmes sur la populaire série télé trash de HBO Euphoria ou la téléréalité Occupation double par exemple.
Ses créations humoristiques sont aussi empreintes de nostalgie. Il lui arrive donc de faire des clins d’œil aux émissions de télé qui ont marqué son enfance, comme Tactik, par exemple.
À en juger par la popularité de sa page mèmes fruiter, on peut dire que sa formule marche bien. Il a même réussi à quelques occasions à monétiser sa passion en gardant toujours, nous jure-t-il, sa liberté de création.