Il fallait prendre un numéro, lors de la dernière journée de tournage de District 31, pour arriver à parler au bien-aimé commandant Chiasson, alias Gildor Roy.
L’équipe de production avait installé le très sollicité comédien dans le bureau de son personnage pour que les journalistes, tour à tour, défilent devant lui et puissent le questionner sur son deuil de la populaire série et les projets qui l’attendent après cette grande aventure (on ne savait alors pas encore qu’il prendrait la relève de Patrick Huard à La tour, à TVA).
L’affluence était telle que les représentants des médias ont parfois dû se regrouper à plusieurs pour poser leurs questions à un Gildor toujours sympathique et amical, de surcroît très ému au moment de s’apprêter à remettre pour de bon son badge de commandant.
«Je n’ai pas dormi de la nuit, a confié Gildor avec une certaine candeur. Hier non plus. Je prends ça dur. Je ne conduirai pas mon char ce soir…»
Amitiés éphémères
Étrangement, c’est en quelque sorte l’expérience de vie de l’artiste de presque 62 ans qui alourdit son adieu à la formidable épopée que fut pour lui District 31.
«Ça vient avec l’âge, a-t-il souligné. Quand tu es un jeune acteur qui en est à son premier gros projet, tu penses que les gens avec qui tu travailles seront tes ami.e.s pour la vie, qu’on va se revoir, que ça serait cool de partir en voyage ensemble… Et tu y crois. Mais, à mon âge, on sait que ce n’est pas vrai. Je sais qu’il y a la moitié du monde de District que je ne reverrai jamais. C’est heavy, mais je sais que c’est ça. Et ça, ça me tue! J’ai hâte de voir quelle moitié je vais revoir…»
Grâce aux hommes
Qu’est-ce qui manquera le plus à Gildor Roy de son bon commandant Chiasson? Il s’esclaffe en répondant à la question.
«C’était très agréable de jouer quelqu’un de très, très intelligent (rires). Je vais m’ennuyer de ça! Et, sérieusement, ça m’a rappelé à quel point la relation avec le public est précieuse…»
Encore aujourd’hui, Gildor s’épate de constater combien District 31 a su rallier un vaste public, incluant beaucoup d’hommes, une tranche de l’auditoire que les fictions québécoises ont généralement du mal à aller chercher. À son avis, la gent masculine représente une vaste proportion des 1,8 million de fidèles disciples que les troupes du 31 ont tant captivés depuis six ans.
«Des gars de la construction, avec leur pick-up, m’arrêtaient pour me demander de prendre des photos. Je suis convaincu que ces gars-là n’avaient jamais écouté un téléroman de leur vie… Je le dis bien humblement.»
Toujours country
À peine la porte du poste 31 refermée derrière lui, Gildor Roy a déjà énormément de pain sur la planche. Bien sûr, l’occupation du condo de La tour, à TVA, occupera principalement sa prochaine saison. Or, la voix d’Une autre chambre d’hôtel rêve encore et toujours de musique, et des rencontres sont planifiées à son horaire à la fin de ce mois-ci en vue de la préparation d’un éventuel nouvel album à son nom.
Dans quel style? Le country, évidemment.
«Je veux chanter des tunes de Hank Williams avant que ma mère meure! Hank Williams, c’est la base du rock and roll blanc aux États-Unis, bien avant Elvis…»
Celui qu’on a récemment vu dans Manuel de la vie sauvage, à Séries Plus, tiendra également un petit rôle, «un personnage extravagant», laisse-t-il miroiter, dans Avant le crash, première fiction cosignée par le couple formé de Kim Lévesque-Lizotte et Éric Bruneau, à voir à Radio-Canada en 2022-2023.
Sinon, grand-papa Gildor se promet bien de consacrer du temps à sa famille dans les prochaines semaines. «Je vais faire des crêpes à mes petits-enfants!»