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10 jeux vidéo controversés de la dernière décennie (et pourquoi)

C’est en fouillant un peu qu’on se rend compte qu’il existe plusieurs jeux vidéo controversés, et pas seulement des Mortal Kombat ou des Postal. Cette liste s’intéresse à 10 jeux développés dans la dernière décennie et qui ont marqué les esprits pour les mauvaises raisons.

1. Six Days in Fallujah (2010)

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C’est quoi : Six Days in Fallujah est un FPS tactique basé sur un événement réel, la Deuxième bataille de Falloujah. Il était développé à l’origine par le studio Atomic Games. 

La controverse : l’association britannique Stop the War Coalition avait montré du doigt cette production pour sa glorification de la guerre. Plusieurs y voyaient également une forme de racisme à l’endroit des personnes de couleur. Face à des pressions du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), Konami avait abandonné ses plans de distribuer le jeu. 

Dix ans plus tard, Six Days in Fallujah a été repris par Highwire Games et devrait sortir d’ici la fin de 2021.

2. Star Citizen (2011)

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C’est quoi : Star Citizen est un jeu d’exploration spatiale dont le développement a décollé en 2011. Cloud Imperium Games s’est donné comme objectif de créer la plus importante simulation spatiale de science-fiction massivement multijoueur. 

La controverse : encore aujourd’hui, Star Citizen est loin d’être terminé. Cette production avait récolté deux millions de dollars sur Kickstarter. En date du mois de juin 2020, le jeu avait amassé 300 M$ US en financement social. Malheureusement, la controverse est liée à son développement en dents de scie, caractérisé par de multiples délais. 

En 2015, après plusieurs années sans véritable jeu dans lequel perdre la notion du temps, plusieurs (environ 25 %) bailleurs de fonds perdirent patience. Les demandes de remboursement étaient si nombreuses que le studio apporta des modifications en catimini à ses termes de services (TOS) pour que les remboursements soient plus difficiles à obtenir. 

C’est sans parler de la poursuite intentée par Crytek en décembre 2017 pour violation de droit d’auteur et bris de contrat. En somme, Star Citizen est un projet plus grand que nature qui n’a pas encore donné les résultats escomptés, 10 ans après être entré en production.

3. The Stanley Parable (2013)

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C’est quoi : The Stanley Parable est un jeu de type drame interactif et un walking simulator. Il a été créé par le studio Galactic Cafe. 

La controverse : peut-être l’un des cas les plus soft de cette liste, mais tout de même digne de mention. Dans l’une des vidéos in-game intitulée Choice, on peut voir l’image d’un homme d’affaires blanc qui brûle le visage d’un enfant noir avec sa cigarette. Il n’en fallait pas plus pour soulever l’indignation des médias, si bien que le créateur Davey Wreden avait retiré la scène. « J’ai reçu des centaines de plaintes et de requêtes de modifications, celle-ci est plutôt petite et n’affecte en rien ma vision artistique de ce jeu de quelque façon que ce soit », avait-il déclaré.

4. PayDay 2 (2013)

C’est quoi : PayDay 2 est un FPS qui vous place dans la peau de cambrioleurs. Il a été développé par le studio Overkill Software.

La controverse : voici un parfait exemple de promesse non tenue dans l’industrie. Les développeurs de PayDay 2 avaient dit que cette suite n’inclurait jamais de microtransactions. Pourtant, en octobre 2015 (un peu plus de deux ans après sa sortie), une mise à jour incluait des récompenses à débloquer en déboursant de la vraie argent (avec des clés comme dans Counter-Strike).

Dans le cas d’Overkill Software, le silence radio par rapport à ce changement de philosophie avait jeté de l’huile sur le feu. Heureusement pour les fans, les développeurs sont revenus sur leur décision en mai 2016 après l’acquisition des droits complets pour la franchise PayDay.

5. Tomb Raider (2013)

C’est quoi : Tomb Raider est une franchise de longue date dans le genre action et aventure. Le jeu de 2013 développé par Crystal Dynamics marquait le retour en force de Lara Croft après plusieurs épisodes mal reçus par le public. 

La controverse : avant la sortie du jeu, le producteur Ron Rosenberg avait mentionné qu’une scène opposait Lara à un homme qui tentait de la violer. L’héroïne devait se débattre pour sauver sa peau et éliminer son agresseur. Pour certains, c’était trop : Tomb Raider ne pouvait pas faire dans la « tentative de viol ». 

L’accusation avait mené le responsable du studio, Darrell Gallagher, à préciser que « les agressions sexuelles, peu importe leur nature, ne représentent pas un thème que nous abordons dans ce jeu ». On parle ici d’une tempête dans un verre d’eau puisque dans les faits, personne ne tente de violer Lara. 

La scène en question est plutôt banale. Karl Stewart, en charge de l’image de marque pour Crystal Dynamics, avait expliqué cette controverse ainsi : « Malheureusement, quelqu’un s’est mal exprimé, plutôt il a été mal cité, et a dit un mot qui ne fait pas partie de notre vocabulaire et qui n’aurait pas dû être dit…. Nous n’essayons pas de créer quelque chose qui provoque des remous, ce que nous essayons de créer, c’est quelque chose qui est encore dans un monde mature mais qui semble toujours réel ».

Morale de l’histoire : faites attention à ce que vous dites aux médias!

6. South Park: The Stick of Truth (2014)

C’est quoi : après un succès retentissant à la télé et plusieurs jeux médiocres, South Park était de retour sous forme d’un RPG humoristique. Il a été développé par Ubisoft San Francisco. 

La controverse : South Park a l’habitude de verser dans le politiquement incorrect. Avec Stick of Truth, Matt Stone et Trey Parker ont eu beaucoup de plaisir à repousser les limites du médium en matière de contenu approprié (ou pas). 

Le jeu a été censuré en Australie et en Europe pour sa représentation d’une sonde anale extra-terrestre et une scène d’avortement interactive. À ces moments, le contenu est remplacé par une image fixe de censure : un koala qui pleure pour l’Australie et une statue qui se cache le visage pour l’Europe. 

En Allemagne, le jeu a aussi été censuré en raison de son utilisation de la symbolique nazie (croix gammée, salut fasciste), interdite au pays.

7. Hatred (2015)

C’est quoi : Hatred est un jeu shoot’em up isométrique créé par le studio 

Destructive Creations. 

La controverse : la prémisse du jeu Hatred fait penser à un Grand Theft Auto en beaucoup moins classe. Vous y incarnez un meurtrier de masse suicidaire qui s’en prend à des innocents dans une ville. Il exprime sa rage de vivre en exécutant tout ce qui bouge. 

L’extrême violence dépeinte dans Hatred avait mené à son retrait rapide du service Stream Greenlight… pour revenir un plus tard après des excuses personnelles de Gabe Newell (cofondateur de Valve) lui-même. 

La controverse liée à cette production vient aussi du fait que le PDG de Destructive Creations était soupçonné d’appartenir à des groupes d’extrême droite anti-islamistes et néonazis. Même s’il est encore disponible sur Steam aujourd’hui, Hatred est l’un des rares jeux vidéo classé pour adultes seulement en raison de son contenu choquant.

8. Star Wars Battlefront II (2017)

C’est quoi : Star Wars Battlefront II est un jeu d’action créé par DICE. Il s’agit du quatrième titre de cette série après les deux épisodes parus d’abord sur PC, PlayStation 2 et Xbox.

La controverse : Electronic Arts n’a pas remporté le prix de pire compagnie aux États-Unis sans aucune raison : l’éditeur a un passé chargé en matière de décisions controversées. Avec Star Wars Battlefront II, la monétisation (par loot boxes) en phase bêta ouverte avait été mal digérée par la communauté qui y voyaient une forme de pay-to-win

Ce qui n’était pas faux, car certaines récompenses amélioraient vos performances dans le jeu. Même si EA avait revu ce système avant le lancement officiel du jeu en novembre 2017, le mal était déjà fait. Pire encore, plusieurs héros étaient verrouillés même une fois le jeu sorti et, vous l’aurez deviné, c’était un stratagème pour que les gens paient davantage. 

N’oublions pas la tentative ratée d’EA pour éteindre ce feu brûlant avec une publication Reddit qui s’est méritée un record Guinness pour le commentaire le plus descendu. L’intervention s’était méritée -683 000 karma, parce que les gens ne sont pas dupes et voient au-delà d’un marketing trompeur : « L’intention est de fournir aux joueurs un sentiment de fierté et de réussite à déverrouiller différents héros ».

9. Standoff (2018)

C’est quoi : Standoff, autrefois connu sous le nom Active Shooter, était un FPS développé par le studio russe Revived Games. Il était prévu sur PC (Steam).

La controverse : les FPS sont légion dans l’industrie. Standoff voulait faire les choses autrement en nous transportant dans un contexte de fusillade d’école. Ses créateurs proposaient d’agir à titre de membre de l’unité tactique SWAT ou encore d’incarner les assaillants. 

Le jeu est arrivé peu de temps après la fusillade de Parkland (février 2018) qui avait fait 17 morts. Il réveillait des souvenirs douloureux, provoquant une véritable levée de boucliers de la part de nombreux politiciens, parents, étudiants, etc. 

La pression était si grande que Valve avait décidé de retirer le jeu avant sa sortie officielle. Au passage, l’éditeur avait écorché l’équipe en la décrivant de « troll, avec un historique d’abus de clients, qui publie du contenu protégé par droit d’auteur et qui manipule les critiques d’utilisateurs ».

10. Rape Day (2019)

C’est quoi : avec un tel titre, le studio n’y allait pas par quatre chemins pour décrire ce dont il serait question ici. Mais pour reprendre leurs mots exacts sur Steam à l’époque, Rape Day devait être « une comédie noire et un fantasme de pouvoir » dans le genre roman visuel. 

La controverse : un peu de tout je dirais, du nom du jeu à sa prémisse dégoûtante de « contrôler les choix d’un violeur en série menaçant pendant une apocalypse de zombies ». La page Steam du projet nous mettait en garde contre « de la violence, des agressions sexuelles, des relations sexuelles non consenties, du langage obcène, de la nécrophilie, de l’inceste et la mort d’un bébé ». 

Le 6 mars 2019, Steam annonçait que le « jeu » ne serait pas publié sur sa plateforme. « Nous respectons le désir des développeurs de s’exprimer, et le but de Steam est de les aider à trouver une audience, mais ce studio a opté pour un type de contenu et une façon de le représenter qui nous rend la tâche très difficile ». La page sera finalement retirée et une page d’histoire de jeux vidéo controversés, tournée à jamais (pour le meilleur dans ce cas-ci!).

Un texte de Michael Bertiaux de Jeux.ca

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