La nouvelle étiquette autochtone Makusham Musique lance ses premiers albums
En cette journée nationale des langues autochtones, la nouvelle maison de disque Makusham Musique, cofondée cette année par Nelly Jourdain, Mathieu Mckenzie, Kim Fontaine et Florent Vollant, lance deux premiers albums mettant en valeur les langues innue et atikamekw.
Cette sortie concorde avec le dépôt d’un mémoire au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) réclamant un quota de 5% de musique autochtone sur les ondes des radios commerciales canadiennes.
Le CRTC impose actuellement aux radios commerciales, communautaires et de campus de langue française un quota de 65% de musique francophone. Pour la musique canadienne, un quota de 35% est exigé, qu’il s’agisse de radios de langue française ou de langue anglaise.
Utenat de Maten
Avec Utenat, le groupe Maten – composé de Kim Fontaine, Samuel Pinette et Mathieu Mckenzie – met de l’avant sa communauté, sa langue et ses racines innues sur un fond de folk rock alternatif.
Dans la chanson-titre, qui veut dire «la ville», Maten parle de l’importance et de la nécessité de retourner chez soi pour se retrouver et garder sa communauté vivante, peut-on lire dans le communiqué de Makusham Musique.
«Les idées noires et la consommation excessive font partie des sujets qui sont abordés sur Utenat. Néanmoins, Maten regarde vers l’avenir et fait le choix de célébrer l’espoir», précise-t-on.
Première chanson mise en image de ce quatrième album, Nitepuatauat («J’implore»), est décrite comme une prière, un appel aux ancien.ne.s. Elle a été faite en collaboration avec le groupe de tambours de la Nation atikamekw Black Bear. Le clip, lui, a été entièrement tourné lors du Pow wow traditionnel de Wemotaci, en Mauricie.
Nanto de Pako
Pour ce qui est de Nanto, second album lancé aujourd’hui par Makusham Musique, l’auteur-compositeur-interprète Pascal Ottawa, dit Pako, chante dans sa langue natale sur un folk rock «solide et maîtrisé», souligne-t-on dans le communiqué.
«Pako a la parole qui écorche et la voix rauque et profonde d’un bluesman qui a voyagé, mais revient toujours puiser son inspiration folk dans les racines atikamekw de sa forêt de Manawan, au Québec, où il vit», explique la nouvelle étiquette de disque.
On ajoute que ses chansons sont de petits récits, des anecdotes de vie qui servent de prétexte pour aborder des sujets tels que l’histoire de sa communauté, l’identité culturelle, la sauvegarde de sa langue et l’environnement. «Ancré dans le présent, son message est orienté vers ce qui est à venir, comme un rayon de soleil qui traverse la clairière d’une dense forêt», indique-t-on dans le communiqué.