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Tout le monde en parle «salue, salue» Jean Lapierre

Paul Arcand et Chantal Hébert, collègues, mais avant tout amis de Jean Lapierre, ont partagé leurs souvenirs de l’analyste politique, décédé tragiquement dans un accident d’avion la semaine dernière, à Tout le monde en parle dimanche soir.

Ils ont d’abord raconté comment ils ont vécu les heures précédant l’annonce de son décès, mardi dernier. Quand ils ont lu les premiers tweets mentionnant l’écrasement d’avion aux Îles-de-la-Madeleine, où Jean Lapierre et sa famille se rendaient pour les funérailles du père du chroniqueur, ils ont tous deux su que M. Lapierre se trouvait dans l’avion. «C’était clair», ont-ils dit.

Sur le plateau de Guy A. Lepage, l’animateur au 98,5 et l’analyste politique ont salué le talent de communicateur de Jean Lapierre, qui a permis à de nombreux Québécois de s’intéresser à la politique. Parmi les répliques colorées du chroniqueur, ont été citées: «L’intégrité, c’est comme la virginité, c’est dur d’en ravoir» et «[Michael Ignatieff] est à la politique ce que le tofu est à la salade – sans saveur.»

Paul Arcand, avec qui Jean Lapierre a travaillé pendant 22 ans, a confié qu’il surnommait son chroniqueur «Père Ovide», celui qui «monte au village et rapporte une nouvelle». «Il me téléphonait tous les après-midis. Ça commençait par “Salut, salut! Tu sais pas ce que je viens d’apprendre!”»

«Derrière ses expressions, il y avait du contenu et du travail», a rappelé Chantal Hébert, qui a coécrit avec M. Lapierre le livre Confessions post-référendaires.

Selon elle, Jean Lapierre était plus heureux dans son rôle d’analyste politique que lorsqu’il était politicien. «Comme chroniqueur il y a eu deux Jean Lapierre, a-t-elle expliqué. Celui après le Bloc [NDLR: M. Lapierre a co-fondé le Bloc québécois en 1991] était un personnage politique qui fait de la radio. Après son passage [chez les Libéraux de Paul Martin, en 2004] qui a coïncidé avec le scandale des Commandites, il faisait beaucoup plus d’analyse», a-t-elle remarqué. C’est ce qui, selon elle, le distinguait des nombreux autres politiciens qui deviennent chroniqueurs.

Quand Guy A. Lepage a évoqué l’invitation en politique que Chantal Hébert avait reçue de Paul Martin, à l’époque où son ami était politicien, celle-ci a rétorqué en riant: «J’ai tu l’air de quelqu’un qui veut serrer des mains?» «Jean donnait des cours pour serrer les mains!» a blagué Paul Arcand, rappelant le caractère sociable du chroniqueur qui privilégiait les rencontres en personne et le travail de terrain.

Selon lui, le Jean Lapierre que les auditeurs écoutaient en ondes était le même dans la vie de tous les jours. «Je ne l’ai jamais vu être désagréable ou déprimé. Par contre, des fois, il se répétait. Je lui disais: “Jean, tu me l’as déjà dit ça!”» Chantal Hébert l’a confirmée en souriant.

Paul Arcand a conclu le segment en rendant hommage à son ami. «Je me donne comme modèle sa capacité de travail exceptionnelle. Il a été intense jusqu’à la fin. Je vais m’ennuyer profondément de ses appels l’après-midi à propos de ses chroniques non-publiables.»

«L’autre Jean»
En ouverture d’émission, Guy A Lepage a rendu hommage à «l’autre Jean», Jean Bissonnette, producteur et réalisateur québécois décédé lui aussi mardi dernier. «C’était mon mentor et mon ami», a-t-il déclaré.

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