Le fabuleux destin de alt-J
Leur histoire s’apparente à un conte de fées: des étudiants de Leeds, en Angleterre, forment un groupe rock/folk/électro/choral/inclassable et remportent en 2012 en Grande-Bretagne le prestigieux Mercury Prize, l’équivalent du Polaris.
Depuis, le nom de alt-J – tiré d’une commande clavier sur Mac qui donne le symbole delta ∆ – est sur toutes les lèvres, mais le succès ne les a pas changés d’un poil. Les trois gars, réputés pour leur côté geek, symbolisent une sorte de revanche des nerds dans l’univers musical. À la veille de leur spectacle présenté à guichets fermés au Métropolis, Métro s’est entretenu avec le batteur du trio, Thom Green.
Comment avez-vous réagi à la popularité quasi instantanée que vous avez connue?
Au lendemain de la remise du Mercury, on partait en tournée et on a continué ainsi. Être occupés et être ensemble nous a gardés terre à terre. On n’essaie pas particulièrement de gérer ça, on le vit tout simplement. Et on s’y habitue. De toute façon, il faut payer pour tout en tournée: les vols en avion, les autobus, etc. On doit rester très organisés.
Avez-vous senti de la pression lorsqu’est venu le temps de composer votre deuxième album, This Is All Yours?
Quand on a commencé à écrire, toute forme de pression a magiquement disparu. Nous n’avions pas perdu ce que nous avions. Nous ne faisons pas de la musique dans le but d’obtenir du succès, donc nous ne l’écrivons pas en fonction de cela.
De nombreux articles vous décrivent comme des geeks. Comment vivez-vous avec cette étiquette?
C’est un peu vrai, j’imagine… Les journalistes doivent écrire quelque chose, ils doivent nous catégoriser d’une certaine façon. Comme nous sommes tous diplômés de l’université, peut-être nous voient-ils ainsi… En fait, nous sommes des gars plutôt normaux. Ça adonne seulement que nous sommes dans un band.
«Nous sommes des gars plutôt normaux. Ça adonne seulement que nous sommes dans un band.» -Thom Green, batteur de alt-J
Geeks ou pas, il y a certainement une dimension intellectuelle à votre musique, par exemple la référence au poète français du XIXe siècle Alfred de Musset dans la chanson Hunger of the Pine…
C’est Joe [Newman, le chanteur] qui écrit toutes les paroles. Il écrit à propos de ce qu’il connaît, de ce qui l’entoure, de ce qu’il lit dans des livres… Ses paroles sont sa façon d’interpréter certaines choses ou certaines histoires.
Chaque détail de vos chansons semble travaillé avec le plus grand soin. Êtes-vous perfectionnistes?
Je dirais que oui. Chaque chanson est travaillée à un point tel… Ça a toujours été notre façon de faire. On ne veut pas simplement faire quelque chose de bien, on vise le meilleur possible, c’est ce qu’on doit faire.
Vous vous êtes rencontrés alors que vous étiez étudiants en art à l’université de Leeds. Que feriez-vous aujourd’hui si alt-J ne s’était pas formé?
C’est une question difficile. Je n’y ai jamais vraiment pensé. Idéalement, j’aurais voulu vivre de mon art, ce qui est très difficile. Chose certaine, je ne prévoyais pas être musicien avant que le band arrive. Mais heureusement qu’on s’est connus, car j’aurais trouvé l’université très ennuyante!
alt-J
Au Métropolis
mercredi à 20 h
Écoutez Left Hand Free:
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