Soutenez

La grand-messe d’Arcade Fire

Photo: youtube


Qu’on les aime ou qu’on les déteste, force est de constater que les membres d’Arcade Fire savent comment créer l’événement. Cette semaine, ils ont occupé l’espace médiatique par une série d’événements en apparence spontanés, mais qui relevaient d’une campagne de marketing savamment orchestrée.

Depuis quelques semaines, on a vu apparaître dans les grandes villes du monde des graffitis à la craie portant la mystérieuse inscription «Reflektor». Vinrent ensuite quelques brèves capsules vidéo sur Internet, laissant croire qu’il s’agissait d’une chanson d’Arcade Fire. Lorsque les affiches portant la date 9/9/9 firent leur apparition, on avait tous les éléments pour déduire qu’Arcade Fire allait lancer sa nouvelle chanson, Reflektor, le 9 septembre à 21 h. Jusqu’ici, rien d’impressionnant, mais la campagne a pris de l’ampleur lorsqu’on y a ajouté une série de concerts surprises dans une boîte de salsa du centre-ville et non pas un, mais deux vidéoclips.

Au-delà de l’opération de marketing géniale qui a enflammé la toile, il y a des œuvres dignes de mention.

D’une part, on a le clip officiel, réalisé par le grand Anton Corbijn (Depeche Mode, U2, Metallica, le film Control) qui, fidèle à son style, propose un élégant noir et blanc qui met en valeur les qualités «réflectives» de la chanson. Les membres du groupe apparaissent parfois coiffés de gigantesques masques en papier mâché, déjà aperçus dans le clip de Sprawl II, et des boules disco, ainsi qu’un étrange personnage fait d’éclats de miroir viennent éclairer la nuit. Une aventure en forme de road movie qui s’étire au-delà de sept minutes et qui garde le spectateur en haleine par son côté étrange et mystérieux.

Plus intéressant encore : le clip non officiel, réalisé par le Montréalais Vincent Morriset, qui n’en est pas à sa première collaboration du genre avec AF. Tourné à Haïti le jour de la Fête du Drapeau, ainsi que dans un studio montréalais, ce clip interactif permet au spectateur d’interagir avec l’image grâce à son téléphone portable pointé vers un écran d’ordinateur. Les images colorées et carnavalesques sont jumelées à des effets high tech qui transportent la danse et les costumes traditionnels haïtiens dans le 21e siècle. Radicalement différente de la vision de Corbijn, cette transposition visuelle kaléidoscopique résume mieux la direction du nouvel album (offert à la fin octobre), que le chanteur Win Butler a décrit comme «la rencontre du Studio 54 et du vaudou haïtien». On a déjà hâte à la suite…

Retrouvez Nicolas Tittley à l’émission Haut parleurs, le mercredi à 20 h 30 sur MusiquePlus et à Cliptographie et Musimax illustré, sur MusiMax

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.