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Moments choisis d’Osheaga

Photo: Philippe-Vincent Foisy
Natalia Wysocka, Laurence Houde-Roy et Émilie Bergeron - Métro

Des marées et des marées de monde, du soleil, un peu de bouette, des couronnes de fleurs, des petites annulations, des camions de bouffe sympas, une crise de vedette, Beck. Voici quelques souvenirs des trois jours qui viennent de s’achever au parc Jean-Drapeau. (Toutes nos photo de vendredi, samedi et dimanche)

Kendrick Lamar
Kendrick LamarC’était la folie lors du passage de Kendrick Lamar dimanche. Le rappeur de Compton s’est même arrêté un instant en milieu de prestation pour lancer un «Damn Montreal!» bien senti. Car non seulement les fidèles qui s’étaient regroupés devant la grande scène connaissaient toutes les paroles de toutes les chansons tirées de good kid, m.A.A.d city qu’il a interprétées, mais ils rappaient aussi des morceaux de l’époque Section.80. «Dites-moi pas que vous connaissez aussi ma vieille shit?!» s’est étonné le MC, qui était accompagné sur scène par un DJ. Aha. Oh oui. Et pour preuve, la majorité des festivaliers présents, dont certains portaient fièrement un t-shirt où on pouvait lire «Bitch, Don’t Kill My Vibe», ont entonné des extraits de A.D.H.D. «Wow, Montréal! Je reviendrai. JE-RE-VIEN-DRAI!» – Natalia Wysocka (photo: Philippe-Vincent Foisy)

Beck
BeckBeck a soulevé la foule samedi avec son puissant éclectisme musical, entre rock, folk et électronique. C’est la première fois que le multi-instrumentiste californien acceptait de jouer à Osheaga, où il avait pourtant déjà été invité. Il a offert un concert lumineux et explosif, au même titre que les feux d’artifice qui ont ponctué sa performance.

Beck a commencé tout en rock avec ses succès Devil’s Haircut et Black Tambourine. Il a ensuite pris un détour folk avec des ballades comme Lost Cause et The Golden Age. Beck a profité du moment pour entonner Just Noise, tirée de Song Reader, son livre de partitions jamais enregistrées. L’artiste a aussi revisité ses classiques, notamment Modern Guilt, qu’il a mariée à une reprise de Tainted Love. Son premier tube, Loser (1993), a été agrémenté de sitar, un choix audacieux. – Émilie Bergeron (photo: Philippe-Vincent Foisy)

Phoenix
Osheaga PhoenixLe quatuor français Phoenix était dans tous ses états vendredi, déployant une énergie hors du commun. Difficile de dire ce qui a tant saoulé le chanteur, Thomas Mars : les minishorts des jeunes filles ou une dose aussi compacte de musique électronique.

Les morceaux issus du très acclamé album Wolfgang Amadeus Phoenix ont suscité l’enthousiasme de la foule (Lasso et Lisztomania). Heureusement, Phoenix ne s’est pas borné à reprendre machinalement ses succès. La seule interprétation d’Entertainment, tirée de son plus récent album, Bankrupt!, aura su convaincre ceux qui croyaient que le succès du groupe se limitait à son précédent opus. Phoenix est allé d’abord avec des pièces rock entraînantes, si bien qu’il a été possible de garder la foule allumée pendant les six minutes de l’expérimentale et enivrante Love like a Sunset. – Émilie Bergeron (photo: Josie Desmarais)

Groenland
GroenlandLa formation émergente montréalaise a charmé le public avec sa pop électronique magique. Les spectateurs étaient assez nombreux à l’intimiste Scène des Arbres, malgré l’heure hâtive. Le groupe, qui connaît un franc succès depuis la sortie de son premier album The Chase, a apprivoisé un public nouveau avec ses ballades accrocheuses comme Our Last Shot et Immune. Groenland semblait toutefois fébrile, ce qui se sera traduit par des interventions quelque peu maladroites de la chanteuse Sabrina Halde. Quoi qu’il en soit, le sextuor s’est repris avec ses mélodies pétillantes, qui mêlent piano et violoncelle lyriques à des envolées vocales soul. Jean-Vivier Lévesque – qui a joué auparavant dans Le Roi Poisson et Le Citoyen – a troqué son clavier pour le mélodica (petit clavier à vent) le temps de la douce Superhero. – Émilie Bergeron (photo: Philippe-Vincent Foisy)

K-os
Osheaga KOSLe spectacle de K-os, vendredi après-midi, s’est transformé en un gros caprice. Le chanteur n’est resté qu’à peine cinq minutes sur scène.

Après une entrée énergique, l’artiste s’est interrompu pas plus de deux minutes après le début de sa performance. «Arrêtez tout! s’est-il exclamé. J’aime trop la musique pour continuer ainsi. Je ne peux pas du tout m’entendre», a-t-il poursuivi, faisant référence à l’acoustique de la scène. Moment de malaise pendant lequel la foule se demandait bien ce qui se tramait. Pour se racheter, K-os a sorti un des fameux bracelets d’Osheaga «accès illimité» qu’il a lancé à travers la foule. Il a finalement repris son micro avant de déclarer sèchement : «Je pars.»

K-os est revenu sur scène samedi soir pour un spectacle complet. – Laurence Houde-Roy (photo: Philippe-Vincent Foisy)

Palma Violets
Osheaga Palma VioletsAprès avoir étiré et étiré leur test de son, les Londoniens un peu baveux de Palma Violets ont fini par entamer leur concert 20 minutes après l’heure prévue. Énergique, mais limite arrogant, le bassiste Alex «Chilli» Jesson a bien entendu fait son show, grimpant sur les amplis, se jetant un peu partout et faisant des jeux de «je te regarde droit dans les yeux, essaye de ne pas les baisser» avec plusieurs spectateurs/trices. Le groupe encensé par le NME, capable de concocter de délectables petits hymnes britpop assaisonnés de punk, comme Rattle-snake Highway ou Best of Friends, a offert une prestation somme toute correcte. Et le tout s’est terminé sur une note à la fois marrante et bordélique lorsque, en hurlant, Alex a invité des festivaliers à grimper sur scène… au grand dam des gars de la sécurité. Tout pour le rock? – Natalia Wysocka (photo: Josie Desmarais)

Bonobo

BonoboLe DJ britannique Simon Green, alias Bonobo, a bien installé l’ambiance de la soirée sur la scène Piknic électronik. Peu loquace, il semblait absorbé par son propre univers, qui marie trip-hop, électronique et down-tempo. Même si le public ne connaissait pas nécessairement les mélodies de North Borders, son plus récent album, Bonobo a offert un concert accessible et presque sans faux pas, malgré quelques longueurs.

Le DJ atteint le parfait équilibre entre sons virtuels et échantillonnages faits à partir d’instruments réels, ce qui donne une texture des plus riches à sa musique. Bonobo a revisité plusieurs de ses succès, notamment ceux de son album Black Sands (2010), tels que Kiara et All in Forms. Le public était dansant, sans  pour autant qu’on ait droit à une musique de club prévisible. – Émilie Bergeron (photo: Philippe-Vincent Foisy)
Alt-J
Osheaga Atl-JTête d’affiche du festival, le groupe britannique Alt-J a malheureusement laissé le public sur sa faim. Il faut dire que l’acoustique de la scène, qui ne semblait pas s’être améliorée depuis la saute d’humeur de K-os, n’a pas rendu justice aux subtilités de sa musique.

Les harmonies vocales à la Simon and Garfunkel de Tessellate étaient enlevantes. La foule a ensuite chanté en chœur l’émouvante Matilda. C’est dans les morceaux plus rocks et hip-hop qu’Alt-J a fait preuve d’un manque flagrant d’énergie. Le groupe n’a pas saisi les occasions d’interagir avec le public, notamment sur Fitzpleasure et sur l’audacieuse et rythmée Breezeblocks. La voix nasillarde du chanteur résonne presque plus sur l’album qu’elle ne le faisait sur scène. Dommage, car sa musique mérite d’être plus connue. – Émilie Bergeron (photo: Josie Desmarais)

Millimetrik
MillimetrikIl avait peut-être hérité de la plage horaire un peu ingrate qu’est «vendredi à 13 h 30», mais Pascal Asselin, dit Millimetrik, ne s’en est pas formalisé outre mesure. À l’aise derrière ses platines, le visage qui s’illuminait soudain d’un sourire grand comme ça, le DJ originaire de Québec a balancé ses beats devant un parterre qui est passé de «complètement vide» à «rempli de festivaliers enthousiastes». Celui qui nous étonnait l’an dernier avec Read Between the Rhymes, un album mêlant électro et hip-hop, s’est produit cette fois en mode DJ set, naviguant doucement entre les ambiances pendant une heure, avant de se faire dire «Allez, allez! C’est fini!» par le duo EC Twins, qui suivait. Pas de soucis. Pascal, toujours souriant, s’est arrêté, a envoyé la main et s’est éclipsé, visiblement heureux. Il avait de quoi. – Natalia Wysocka (photo: Josie Desmarais)

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