Ponctuation: Dans le garage… rock!

Parmi les quelques artistes québécois qui participent à Osheaga, il y a Ponctuation. Certes, le duo rock garage joue de très bonne heure vendredi, mais si vous cherchiez une raison d’arriver tôt, la voilà.
Il y a quelques mois, Guillaume et Maxime Chiasson sortaient le premier long-jeu de Ponctuation, 27 Club. Ayant enregistré live, en analogique, les musiciens ont volontairement gardé «certaines imperfections» sur leur disque, histoire de faire encore plus authentique.
Si vous avez entendu l’album, qui trône assurément au sommet de nos coups de cœur de l’année, vous ne serez pas dépaysé par l’énergie brute et le son gras et un peu sale que les frères de Québec proposent en concert. «On voulait que ceux qui écoutent notre album et ceux qui viennent nous voir en show puissent vivre deux expériences similaires, résume Guillaume. Comme ça, il n’y a pas de mauvaises surprises. Si on avait fait un disque full produit et full artificiel, ça n’aurait pas été très cohérent!»
Pour être cohérent, 27 Club l’est. L’ensemble est traversé par une même énergie, un son garage véritable et des idées étonnantes. On pense par exemple à la chanson Pete Townshend, nommée ainsi en l’honneur du guitariste des Who, connu pour démolir ses instruments sur scène. «C’est l’histoire d’un gars tellement intense qu’il pète sa guitare à ses tests de son, alors que personne ne le voit!» remarque Guillaume, lui-même guitariste et chanteur, qui ne brise pas son matériel, mais qui a le tour pour composer des textes drôlement bien tournés.
Si jamais vous ne l’aviez pas encore deviné, 27 Club est un clin d’œil au tristement célèbre club des 27, qui regroupe tous les artistes disparus à cet âge, dont Robert Johnson, Janis Joplin et Jimi Hendrix. Dans ce morceau, qui a aussi donné son nom au disque, Guillaume, qui semble avoir une imagination galopante, s’est «glissé dans la peau d’un type tellement avide de célébrité qu’il souhaite mourir à 27 ans». «Je venais d’avoir 28 ans quand je suis parti dans ce délire. Je me disais qu’à mon âge, je ne pourrais plus jamais avoir la chance de rejoindre le cercle!» s’amuse-t-il.
La pièce parle notamment du désir de «vivre à 100 milles à l’heure», un thème qui revient souvent dans l’univers de Ponctuation, remarque Guillaume. D’ailleurs, dès la pièce d’ouverture, Ciao Bye Ciao, il est question d’échapper au quotidien, au 9 à 5, aux collègues de bureau… à l’ennui. «Je voulais mettre de l’avant l’importance de faire ce qu’on veut dans la vie; l’importance de ne pas se faire chier et de ne pas se plier à une certaine conformité, juste pour être comme tout le monde.»
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Pour les deux musiciens, Ponctuation a-t-il été un moyen de ne pas se plier aux conventions, justement? «La naissance de ce groupe, c’était un tournant. Mon frère et moi étions pris dans des changements de carrière et tout ça. Et je trouve que ce qu’on traversait dans nos vies transparaît dans nos chansons.»
Le changement s’est également opéré dans le public qui assiste au spectacle du tandem. Avant la parution de 27 Club, sous étiquette Bonsound, le succès qu’ont connu les garçons en était un «d’estime». «C’était souvent un certain cercle d’initiés composé d’artistes et de médias qui venait nous voir, remarque Guillaume. On espère maintenant rejoindre un peu plus de monde!» Donc, vous faites quoi aujourd’hui, à 13 h 10?
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Ponctuation
Sur la scène des Arbres vendredi