Se réjouissant d’une année d’éloges et de belles réussites, la chanteuse soul Lianne La Havas se prépare à charmer les Montréalais pour la troisième fois en moins d’un an.
Même si les 12 derniers mois ont vu l’auteure-compositrice-interprète originaire de Londres sillonner la planète à plusieurs reprises avec sa soul décomplexée, nourrie au jazz, Lianne La Havas n’a pourtant pas oublié les petits détails de voyage qui lui donnent envie de reprendre la route. Comme, par exemple, la «majestueuse» architecture du Théâtre Corona, ou encore son tout premier arrêt en sol montréalais en tant que tête d’affiche au Belmont. «C’était tellement intime et plein d’amour, car le public m’encourageait malgré ma voix plutôt fatiguée ce soir-là», se souvient la chaleureuse Lianne à l’autre bout du fil.
Impossible de lui reprocher cette petite fatigue vocale lorsqu’on considère la prolifique année qu’elle a connue – année qui ne fut forcément pas de tout repos. Après avoir œuvré comme choriste pour la chanteuse pop Paloma Faith, celle qui a baigné dans un foyer très musical au cours de son enfance a lancé sa carrière solo avec l’album Is Your Love Big Enough?, déclenchant un véritable tsunami de louanges en Angleterre, où elle fut retenue par le prestigieux palmarès annuel de la BBC, Sound of 2012.
La Havas, encensée pour la puissance de sa voix, mais surtout pour la retenue (inhabituelle en terrain R’n’B) dont elle fait preuve lorsque ses arrangements plus dépouillés l’exigent, se rend vulnérable sur ce disque, qui rassemble un tas d’histoires crève-cœur joliment relevées de petites parcelles d’humour… typiquement british! Mais pour La Havas, la dernière année fut formatrice en ce qui a trait aux critiques, qui lui ont donné du fil à retordre. «J’ai tout simplement arrêté de les lire, parce que j’ai la sacrée tendance de m’accrocher au petit bout de phrase négatif, dit-elle en riant. C’est quand même difficile à digérer, qu’on puisse se sortir comme ça les tripes, pour ensuite lire un critique disséquer chaque mot, chaque accord. Donc, j’ai arrêté!»
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Mis à part cette initiation (inévitable) en entrant dans la cour des grands, tout s’est bien déroulé, et Lianne s’est même retrouvée avec des fans de très haut calibre. Des admirateurs de la trempe de Prince, de Stevie Wonder et de Bon Iver, tous des musiciens qui l’ont inspirée au cours de son cheminement. «C’est fou lorsque tu reçois des accolades de ceux qui t’inspirent! J’adore le fait qu’on ne sait jamais qui nous écoute! Lorsqu’on partage notre œuvre avec le public, ça ne nous appartient plus.»
Lianne La Havas
À Osheaga vendredi, à 16 h 10
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