Depuis le spectacle de la mi-temps du Super Bowl, il semble qu’on ne parle que de Madonna dans les sections culturelles des médias. Certains ont décidé de lui faire un procès en raison de son âge (une femme de 53 ans ne devrait pas, paraît-il, se servir de ses charmes et montrer qu’elle est plus en forme que ses enfants), alors que d’autres lui reprochent d’avoir invité à la fête une artiste aussi controversée que M.I.A., qui a choqué l’Amérique puritaine en levant son majeur pour une fraction de seconde devant les caméras.
Bien qu’elle ait dénoncé depuis le geste obscène de M.I.A. durant la fameuse prestation du Super Bowl, Madonna sait mieux que quiconque qu’un bon scandale n’a jamais nui à l’avancement de sa carrière. Et comme son plus récent clip comporte une thématique «footballesque», on continuera de parler du Super Bowl pour le rôle qu’elle y a joué plutôt que pour la victoire des Giants.
Mais revenons à Give Me All Your Luvin’, premier extrait de l’album MDNA et à son sympathique clip, qui nous montre une Madonna en grande for-me, entourée de deux comparses atypiques (M.I.A. et Nicki Minaj) et d’une équipe de footballeurs qui agissent comme ses gardes du corps. Coloré et humoristique, Give Me All Your Luvin’ ne se prend pas au sérieux, même si Madonna y va d’un manifeste décriant l’homogénéisation de la pop («Je suis une fille différente, et tous les disques se ressemblent»).
La phrase peut sembler pour le moins hypocrite, car cette nouvelle pièce ressemble à un tas de sons du passé mélangés au goût du jour, mais Madonna s’en sert pour rappeler aux jeunes qu’elle est encore la reine.
Bad Girls / M.I.A.
Comme le hasard fait souvent bien les choses, la très controversée Maya Arulpragasam, alias M.I.A., s’apprête elle aussi à lancer un nouvel album. Malheureusement pour elle, le parfum de scandale qu’elle exhale risque de lui nuire auprès du grand public américain. Mais M.I.A. n’a jamais cherché à plaire aux masses. Ce n’est pas la première fois que la jeune femme, fille d’un membre des Tigres tamouls (lesquels sont considérés par les autorités sri-lankaises comme une organisation terroriste), se retrouve dans l’eau chaude. Le clip de Born Free, par exemple, illustration violente des ravages de l’apartheid, avait certainement brassé la cage. Pour Bad Girls, M.I.A. a retrouvé Romain Gavras, qui avait aussi réalisé Born Free, pour nous livrer un des clips les plus étonnants de l’année.
On pourrait y voir une sorte de manifeste féministe, puisque le clip, centré sur une démonstration de «drift» dans le désert nord-africain, ressemble à une dénonciation de l’interdiction faite aux femmes de conduire une voiture en Arabie saoudite. C’est d’ailleurs pourquoi le tournage a eu lieu au Maroc et non en banlieue de Riyad, ce qui permet à M.I.A. et à sa cohorte de danseuses de s’intégrer aux cascades d’une bande de casse-cou du volant. Malheureusement, même si le beat de Bad Girls est nettement supérieur à celui du single de Madonna, la sulfureuse M.I.A. ne montera pas de sitôt sur le trône de la reine de la pop.
L’univers MusiquePlus
À MusiquePlus
Le samedi à 15 h
Give Me All Your Luvin’ de Madonna
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=cItHOl5LRWg&w=560&h=315]
Bad Girls de M.I.A.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=2uYs0gJD-LE&w=560&h=315]