Culture

L’artiste mexicaine UltraK offre un spectacle immersif avec la réalité augmentée

L'auteure, compositrice et interprète Karina Marquez, alias UltraK, rehausse sa prestation musicale avec des avatars et des images en 3D qu'elle créé avec de la réalité virtuelle et augmentée. Elle présentera son spectacle immersif le 6 avril au festival Art Souterrain à la Place Ville-Marie à Montréal. Photo : Courtoisie UltraK

Reconnue par son style qui fusionne ses racines rock-pop avec l’électronique, le jazz, le funk, le dub et l’opéra, l’autrice-compositrice-interprète canado-mexicaine Karina Marquez, alias Ultra K, amène une nouvelle forme d’expression à la scène de musique électronique souterraine, en intégrant la technologie de réalité virtuelle et augmentée à ses créations et à ses prestations musicales.

L’artiste originaire de Mexico ajoute une nouvelle dimension aux rythmes latinos, électroniques et downtempo qui émanent de son plus récent album digital Heart in a box, à l’aide d’avatars et d’animations en 3D inspirés de symboles, légendes et archétypes de la culture mexicaine.

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Prestation XR de la chanteuse, musicienne et artiste digitale UltraK. Crédit vidéo : Jeff Malo

Se réinventer grâce à la RA

«La réalité augmentée me donne la liberté de devenir unique et de changer de peau temporairement sans être jugée», lance Mme Marquez, qui a développé un intérêt marqué pour les technologies de réalité augmentée grâce à une résidence de création du Conseil des arts du Canada qu’elle a remportée en 2020.

Au-delà d’offrir une expérience interactive à travers sa prestation musicale en direct, elle tient à immerger son public dans une variété d’univers où «les minorités n’existent pas» en rendant disponibles sur son compte Instagram AR les codes QR des filtres de réalité augmentée qu’elle conçoit elle-même, tout comme le reste de sa musique, à l’aide d’instruments et d’outils digitaux.

«C’est symbolique que de pouvoir changer sa couleur de peau vers une peau orange, verte ou bleue, sans contraintes ni jugement», ajoute la résidente du quartier de Rosemont, qui présentera son spectacle immersif Building world without minorities le 6 avril à midi au Quartier Général du festival Art Souterrain à Montréal.

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S’inspirer de son vécu

Les chansons que Mme Marquez compose et interprète en espagnol, français et anglais reflètent la vision et les histoires d’une femme émancipée, immigrante, mère et enseignante, transformée par son parcours depuis son arrivée à Montréal en l’an 2000. 

Mon histoire d’immigration était au départ une histoire d’amour, mais elle est devenue aujourd’hui l’histoire d’une immigrante et d’une mère qui continue à croire et à s’adapter au changement.

Karina Marquez, alias UltraK

«Mon album Heart in a box représente tout ce que j’ai vécu dans les dernières années, qui m’a poussé à vouloir garder mon cœur ‘’dans une boîte’’ pendant un moment», nous confie l’artiste, qui s’est inspirée notamment de ses peines d’amour, du chagrin qu’elle a ressenti après le décès de son père en 2020 et du désespoir face à l’isolement durant la pandémie de COVID-19, pour composer ses chansons.

«En créant un cœur battant en 3D pour la couverture de mon album digital, je tenais à représenter ce qu’implique que d’être un être humain: une machine avec un cœur.»

Image de l’album Heart in a box de Karina Marquez, UltraK. Photo: Gracieuseté

La musique dans ses veines

Issue d’une famille de musiciens, Mme Marquez baigne dans le monde de la musique rock depuis son jeune âge. Alors que ses tantes ont fondé le premier groupe de musique rock féminin au Mexique dans les années 60 nommé Las Panteras Rosas (Les panthères roses), c’est sa mère, batteuse et chanteuse, qui l’a inspirée à suivre la voie de la musique.

J’ai toute une génération féminine derrière moi, du côté de ma mère, qui a joué partout au Mexique et qui a représenté les femmes dans la musique rock à une époque où cela en était presqu’impossible.

Karina Marquez, alias UltraK

Mme Marquez a fait ses premiers pas sur scène en 1996 à l’âge de 17 ans, à Mexico, en ouvrant le concert du légendaire groupe Garbage et partagé la scène avec plusieurs artistes mexicains renommés dans la sphère musicale latino-américaine, tels que Julieta Venegas et le groupe Café Tacuba, dans les années qui ont suivi.

Regroupement d’artistes de la scène souterraine

Depuis une douzaine d’années, UltraK fait partie du collectif artistique Cosmovision Records, un espace de création multidisciplinaire qui regroupe des artistes de partout dans le monde à Montréal dans le but de diffuser et de promouvoir la musique avec des racines folkloriques.

Elle a pu ainsi collaborer avec des musiciens, des artistes et des DJ’s du Canada, d’Europe et d’Amérique latine dans une grande variété de festivals, dont le Future Forest au Nouveau-Brunswick, le Timeless en Belgique et le Festival des arts de ruelles de Montréal.

Prestation « L’envol » de Karina Marquez, alias UltraK. Photo: Gracieuseté

Si Mme Marquez est fière de son parcours, elle déplore toutefois le manque de reconnaissance des artistes locaux et ceux issus des minorités dans la sphère musicale québécoise.

«C’est très difficile parce que les grands festivals invitent souvent des artistes d’ailleurs, au détriment des artistes d’ici. C’est alors dans des événements et des festivals à portée communautaire, voire souterrains, que nous pouvons jouer et faire connaître notre art.»

Mme Marquez se réjouit néanmoins d’avoir pu ajouter une corde à son arc en devenant spécialiste de réalité virtuelle à l’Institut Grasset dans les dernières années, ce qui lui a ouvert les portes pour collaborer prochainement en tant que technicienne en réalité virtuelle dans l’expérience multisensorielle L’infini, présentée au Centre Phi.

Ce texte a été produit dans le cadre de L’Initiative de journalisme local.

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