«J’aime tout chez Rihanna»: des danseurs québécois aux côtés de la star
Alors que le monde avait les yeux rivés sur Rihanna au dernier Super Bowl, il regardait aussi trois Québécois.es à l’œuvre, sur scène et en coulisses. Métro a jasé avec deux d’entre eux.
Avant de monter sur scène, Ada Ba, concentrée sur la performance à venir et entourée des quelque 80 danseur.euse.s qui partageaient la scène avec Rihanna, a à peine eu le temps de regarder ce qui se passait autour d’elle.
«Pendant les répétitions techniques, on avait simulé le montage du stage, mais le jour J, c’était autre chose, raconte la danseuse. Je crois que les trois minutes avant de monter sur scène ont été les plus longues de ma vie. Et ensuite, je n’oublierai jamais le moment où j’ai levé les yeux et où j’ai vu le stade rempli de personnes, les caméras et les feux d’artifice. C’était hyper impressionnant!»
De son côté, dans les coulisses juste avant le show, Gab Robert – que la chanteuse surnomme Starburst à cause de ses cheveux colorés – se souvient d’un grand chaos organisé: «Pour nous c’est un concert de Rihanna, mais pour les organisateurs, c’est aussi une game de football, donc dès que la mi-temps commence, tout est super calculé, explique l’assistant chorégraphe. En fait, jusqu’à ce que j’arrive dans le bus avec l’équipe après le show, je n’ai pas arrêté de courir de la soirée.»
«Rihanna était vraiment contente, on était tous très satisfaits de la performance», ajoute-t-il.
Une préparation intense
Un show du Super Bowl, on s’en doute, c’est toute une préparation! Le travail a donc commencé dès le mois de novembre pour Gab et la chorégraphe Parris Goebel. Ada et les autres danseur.euse.s trié.e.s sur le volet ont pour leur part amorcé les répétitions plus tard, au cours du mois de janvier.
«Ç’a été une des expériences les plus difficiles et intenses de ma vie, raconte Ada. À la fois parce que les chorégraphies de Parris sont vraiment dures pour le corps, mais aussi parce que tu donnes constamment ton 100%. C’est une pièce de 12 minutes sans break et tu ne veux surtout pas décevoir, ni la production, ni la chorégraphe, ni Rihanna. Ça m’a beaucoup fait grandir.»
En tant qu’assistant chorégraphe, Gab a aussi mis beaucoup de son énergie dans la préparation du spectacle. «Rihanna, c’est un oiseau de nuit, rapporte-t-il. Elle se présentait vers 1h du matin et on répétait parfois jusqu’à 6h.»
Mais malgré les très longues journées, il ne regrette rien et dit avoir adoré travaillé avec la star, qu’il a toujours admirée. «J’aime tout chez Rihanna! Quand j’avais 10 ans, je dansais déjà sur sa musique et j’aime vraiment la personne qu’elle est, son enthousiasme et sa bad bitch energy», résume-t-il.
Montréal – L.A. – Parris
Passionné de danse depuis toujours, Gab commence, à l’âge de cinq ans, à suivre des cours à l’École de danse Chantale Boulay de Saint-Philippe, sur la Rive-Sud de Montréal où il grandit, et développe son talent avant d’étudier à l’École de danse contemporaine de Montréal. En 2015, il s’envole pour Los Angeles pour suivre un programme avec la chorégraphe Rhapsody James, connue pour avoir travaillé avec Ariana Grande, Nicki Minaj, Janet Jackson ou encore Beyoncé.
«C’est une expérience qui m’a vraiment ouvert les yeux, se souvient-il. Je me suis dit que c’était vraiment ça que je voulais faire de ma vie.»
Quelque temps plus tard, il revient donc en Californie muni d’un visa et, après une crise d’appendicite et six mois sans pouvoir danser, il se remet au travail et c’est là que «tout s’enligne». Il part deux ans en tournée avec le Cirque du Soleil, puis danse pour de grands noms comme Kanye West, Rihanna – on le voit dans le clip de Work – J-Lo et rencontre la chorégraphe et directrice artistique Parris Goebel.
Avant de devenir son assistant chorégraphe pour le show du Super Bowl, il a notamment eu la chance de l’assister à l’occasion du Savage X Fenty Show, défilé-spectacle de la marque de lingerie et streetwear lancée par Rihanna, diffusé sur Amazon Prime.
«Parris est vraiment on top of the world, témoigne-t-il, c’est elle qui a fait presque toutes les vidéos de Justin Bieber. C’est une artiste géniale et une bonne amie depuis quelques années maintenant. J’adore travailler avec elle!»
Venue elle aussi de Montréal, Ada séjourne régulièrement à L.A. depuis ses 16 ans pour se perfectionner et construire son réseau de contacts. Comme elle reste souvent chez Gab, elle finit aussi par faire la rencontre de Parris et, en décembre dernier, elle apprend que la chorégraphe la veut pour faire partie des danseur.euse.s qui iront au Super Bowl.
«Je crois que j’étais au bon endroit au bon moment, pour saisir cette opportunité, mais c’est aussi que je m’entraîne depuis super longtemps et je pense qu’elle a vu que j’étais une danseuse impliquée, explique-t-elle. En tout cas, le Super Bowl, je ne m’y attendais pas, je me suis vraiment pincée!»
D’autres rêves en perspective
Après avoir accompli ce rêve, l’un comme l’autre ne manque pas de projets. Partageant actuellement son temps entre Montréal et L.A., Ada aimerait obtenir un visa permanent afin de mener sa carrière en Californie et pourquoi pas retravailler avec Parris.
S’il prend plaisir à revenir régulièrement au Québec pour des shows, simplement pour danser avec ses amis ou pour voir ses proches, Gab a aussi l’intention de poursuivre sa route à L.A.
«Je crois qu’il y a un vrai bassin de talents à Montréal, notamment grâce à des émissions comme Révolution qui ont donné envie à pas mal de jeunes de danser. Mais ça reste un petit milieu. À L.A., il y a énormément plus d’opportunités, c’est pour ça qu’on est plusieurs à venir faire nos vies ici. On essaie de booker des danseurs québécois dès qu’on peut!»
Inspiré par sa collaboration avec Parris et d’autres chorégraphes, il espère pouvoir lui aussi signer un jour des projets d’envergure en tant que chorégraphe et directeur artistique avec son mari, l’artiste Dez Soliven… et peut-être même passer de l’autre côté de la caméra pour réaliser des films!