L’autrice-compositrice-interprète Laroie sort ce vendredi un troisième EP en moins de trois ans, Tragedy. Un projet musical très personnel et libérateur qui, espère-t-elle, pourra lui servir de tremplin vers un succès international.
À travers sa musique, Laroie est un livre ouvert. Écouter ses projets, c’est apprendre à la connaître. Ainsi, Tragedy est la suite de la remise en question entamée dans Speed of Life, son précédent EP, sorti en septembre 2021, qu’elle considère être celui qui lui a permis de trouver sa direction en tant qu’artiste et qui était très introspectif dans son propos.
Le grand saut
L’artiste s’y confiait à propos de son importante prise de conscience de son mal-être. « J’étais très perdue, à la fin de ma vingtaine. J’étais en couple depuis longtemps et je m’étais oubliée, faite toute petite pour le confort des autres. Je me sentais moins connectée au moment présent. J’avais besoin de sortir de ma cage, me recentrer, me réaligner avec moi et mes valeurs. »
Avec Tragedy, Laroie aborde dans ses textes les actions qui ont été entreprises pour remédier à cette situation, pour se retrouver, reprendre en main son identité.
« C’est la rupture, puis c’est l’exploration de mon identité, notamment mon identité sexuelle. C’est la reconnexion avec des facettes de moi-même que j’avais mises de côté, qui ne pouvaient plus rester dans une boîte. »
Pour l’anecdote, Laroie raconte avoir expliqué à sa psychologue qu’elle avait peur de briser ce qu’elle avait avec son partenaire si elle allait au bout de son exploration, ce à quoi la psy avait répondu : « Si tu ne vas pas au bout de cette exploration, ce sera une tragédie. » Ç’a été le déclic; l’artiste avait trouvé le thème et le titre de son nouvel EP.
Percer ailleurs
Libérée et en confiance, les ailes déployées, Laroie veut maintenant voler très haut et espère que son EP la mènera vers une carrière internationale. Elle est très attirée par la scène musicale de Londres, où elle croit que ses sonorités électro et R&B aux influences trip-hop et UK garage pourraient particulièrement bien résonner. Elle s’y est récemment rendue pour tenter de défricher le terrain et y retourne bientôt.
C’est qu’il est assez difficile pour une artiste dans son créneau, qui fait des pièces en anglais, d’obtenir beaucoup de visibilité au Québec, estime celle qui a grandi en écoutant les divas R&B des années 1990 comme Erykah Badu, Mary J. Blige ou Lauryn Hill et les pistes dance du début des années 2000.
Sa musique a pourtant de quoi plaire. Sa productrice, Gene Tellem, évolue dans la scène électro underground, alors que Laroie chante avec une voix plutôt R&B. « On se rejoint, mais on se sort aussi de nos zones de confort. » Elles incluent souvent le musicien Robert Robert pour intégrer des détails plus pop – « mais pas prémâchés » – à leurs morceaux. Ainsi, Laroie estime qu’ensemble, elles arrivent à créer quelque chose d’à la fois niché et accessible.
La prochaine étape? Lancer un album complet. D’ici là, le EP Tragedy sort sur les plateformes d’écoute le 3 mars. Le lancement se tiendra en mode 5 à 7 dans le local des Boissons Zamalek, à Montréal, le 23 mars.