«The Bodyguard»: c’est elle, la Whitney Houston québécoise!
La comédie musicale The Bodyguard dévoilait sa distribution ce mardi. Du propre aveu du metteur en scène Joël Legendre, il n’a pas été facile de trouver l’interprète qui incarnerait le rôle féminin principal de cette production. Mais ça y est, on connaît enfin le nom de la Whitney Houston québécoise, Jennifer-Lee Dupuy!
Âgée de 30 ans, Jennifer-Lee Dupuy est née la même année que la sortie du film The Bodyguard. Si elle interprète le rôle principal de Rachel Marron immortalisé par Whitney Houston en 1992, ce sera le comédien Frédérick De Grandpré (District 31, Le Négociateur) qui se glissera dans le rôle de Frank Farmer, incarné à l’origine par Kevin Costner.
Ancien agent des services secrets, Frank Farmer est engagé par l’impresario Bill Devaney pour assurer la protection de sa cliente Rachel Marron, une chanteuse en pleine ascension, menacée par un admirateur inconnu.
Peu connue jusqu’à maintenant – elle a fait un bref passage à Star Académie en 2020 –, Jennifer-Lee Dupuy travaille dans le domaine de la construction et elle n’a aucune expérience en tant que comédienne, ce qui était aussi le cas de Whitney Houston au moment de tourner The Bodyguard, fait remarquer Joël Legendre. En revanche, elle est bien chanteuse et le metteur en scène a été charmé par sa voix lors des auditions.
«Je cherchais quelqu’un qui ressemblait à Whitney Houston, parce que dans notre imaginaire, on a oublié qu’elle fait Rachel Marron, mentionne Joël Legendre en entrevue avec Métro. Ça prenait quelqu’un qui avait physiquement les traits de Whitney Houston et qui chante comme elle.»
Même si, à la base, le scénario n’exige pas que Rachel soit interprétée par une femme noire, Joël Legendre aurait refusé de prendre une comédienne blanche, tellement le rôle colle à la peau de Whitney Houston.
«J’ai respecté le casting du film. Son gérant dans le long métrage, c’est un Noir, donc j’ai pensé à Widemir Normil. J’avais envie de reproduire le film le plus exactement possible», précise-t-il.
We Will Always Love Whitney
Selon le metteur en scène, Jennifer-Lee Dupuy a l’aura de Whitney Houston, mais la principale intéressée a hésité lorsqu’elle a proposé sa candidature pour le rôle.
«De prime abord, je n’étais aucunement au courant qu’il y avait des auditions, raconte à Métro Jennifer-Lee Dupuy. J’ai été contactée par quelqu’un de la production. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est que je n’avais jamais fait d’acting, je n’ai jamais joué un rôle.»
Ainsi, malgré ses talents de chanteuse, Jennifer-Lee-Dupuy craignait que ce soit un problème, au point où au cours du processus, elle a ressenti un certain «vertige», se disant qu’avec toutes les responsabilités qu’elle avait déjà, elle ne pourrait pas y arriver.
«Finalement, je me suis dit: si je n’y vais pas et que je n’essaie pas, je ne saurai pas ce qui va en sortir.»
À l’instar de Whitney Houston, Jennifer-Lee Dupuy vient d’un milieu gospel, ce qui lui permet de s’identifier au parcours de la diva. N’empêche, est-elle nerveuse de se mettre dans les souliers d’une telle vedette?
«Je ne ressens pas une pression, parce que tout le monde sait que personne ne chante comme Whitney Houston dans le monde entier. Chaque personne qui chante a sa voix unique, donc je vais m’inspirer de sa voix à elle et je vais pouvoir amener mon bagage vocal.»
Ce ne seront pas seulement les chansons qui sont présentes dans le film qui seront interprétées dans la comédie musicale. Une partie du répertoire de Whitney Houston est incluse, ce qui a permis à Jennifer-Lee-Dupuy de découvrir de nouvelles pièces. Ses préférées?
«La chanson All The Man That I Need, que j’ai découverte à cause de la production et dont je suis tombée amoureuse. Sinon, j’aime beaucoup One Moment In Time. C’est très difficile, mais c’est tellement une belle et grande chanson.»
En plus de faire l’adaptation du texte en français, Joël Legendre s’est permis d’éliminer quelques clichés.
«Dans le film au début, Rachel Marron était très star, très méchante, et ça, je trouve que ça passe moins aujourd’hui.»
Sinon, le metteur en scène a cherché à accentuer le côté paternel du personnage de Frank Farmer.
Keveuuuunnnn!!!
Comme Frédérick De Grandpré fait des arts martiaux dans la vraie vie, il a proposé à Joël Legendre de faire des cascades sur scène.
«Si on se base sur le film, il y a quand même quelques bonnes scènes d’action et de bagarre, rappelle le comédien. Ça amène le côté un peu plus crédible du bodyguard. Le gars est capable de défendre quelqu’un; il a les aptitudes nécessaires pour le faire. Donc, il va en avoir pour tous les goûts : de la chanson, mais de l’action aussi.»
C’est la troisième fois que Frédérick de Grandpré collabore à une comédie musicale, ce qui lui permet de réunir deux de ses passions, même s’il admet chanter très peu dans The Bodyguard.
«Quand c’est bien fait, les comédies musicales sont un beau divertissement. On passe toujours de belles soirées.»
Le personnage de Frank Farmer était interprété à l’origine par Kevin Costner, une icône de la masculinité aux États-Unis qui a marché dans les pas de Clint Eastwood. Ainsi, à l’instar de la figure mythique du cowboy, le garde du corps de cette œuvre présente une certaine vulnérabilité, explique Frédérick De Grandpré, qui avait 20 ans à l’époque de la sortie du film.
«J’ai toujours aimé les films où le héros présente un côté vulnérable, un côté humain et où il doit combattre sa peur. C’est vraiment ce que j’essaie de faire avec mon Frank Farmer.»
The Bodyguard sera présenté au théâtre St-Denis du 30 mars au 15 avril, puis au théâtre Capitole de Québec du 28 juin au 6 août.