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Family of the Year et son héros ordinaire

Photo: Youtube

Family of the Year présente le vidéoclip de la chanson Hero.

Comment peut-on suggérer les hauts et les bas de toute une vie dans un clip de trois minutes? Comment réussir à faire passer de véritables émotions dans un format aussi contraignant?

Ceux qui tentent d’épater la galerie par des moyens techniques sophistiqués et des concepts élaborés y arrivent rarement. Ceux qui réussissent privilégient souvent la simplicité, beaucoup plus propice à suggérer une quelconque émotion chez le spectateur.

Le groupe Family of the Year appartient certainement à la deuxième catégorie. Pour illustrer Hero, délicate chanson pop-folk tirée de son deuxième album, la formation de Los Angeles a choisi de nous plonger dans le quotidien d’un Américain de la classe ouvrière. Entièrement filmé en noir et blanc avec une approche quasi documentaire, le clip nous montre un «héros» ordinaire, qui tente tant bien que mal de joindre les deux bouts en effectuant de petits boulots de jour et en participant à des rodéos le soir.

Lorsque notre homme, au bout d’une longue éreintante journée, enlève sa chemise pour faire respirer son corps brisé, on sent aussitôt ce qu’il en coûte d’être un héros au quotidien.

Comme disait Beckett…
Si vous cherchez une bande-son pour accompagner l’indignation que vous ressentez chaque fois que vous entendez les dernières révélations de la Commission Charbonneau, la chanson Les temps modernes, du groupe Cargo Culte, s’avère le choix idéal.

Le groupe, mené par l’hyperactif chanteur-rappeur Séba (ex-Gatineau) et complété par deux des mercenaires les plus en demande de la scène québécoise (Alex McMahon et JF Lemieux), propose un hybride rap-rock épicé d’électro qui pourrait rendre la mémoire au plus récalcitrant des témoins. Les temps modernes se veut un constat lucide et déprimant qui dénonce la corruption tous azimuts, de la petite fraude aux plus grands scandales.

Le groupe fait même écho à En berne, pavé lancé dans la mare par les Cowboys Fringants il y a plus d’une lune, avec son refrain résigné : «Faut ben être de son temps… Ça vaut la peine. C’est ça l’Québec moderne.»

Comme disait Samuel Beckett : «Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.»

Nicolas Tittley est collaborateur à StarMag. Du lundi au jeudi à 18 h et à 23 h à MusiMax

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