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«Danser Beethoven» pour se retrouver enfin sur scène

Danser Beethoven
Répétitions de «Danser Beethoven» des Grands Ballets canadiens de Montréal Photo: Josie Desmarais/Métro

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal renouent avec la scène et le public pour la première fois depuis le début de la pandémie. Les quatre représentations de Danser Beethoven, qui se tiendront du 10 au 12 septembre à la Salle Wilfrid-Pelletier, se déploieront en forme d’exutoire, de baume pour l’existence.

Les émotions des retrouvailles sont palpables. Même si la troupe s’est exercée pendant les derniers mois, elle ne s’était pas retrouvée au complet sur scène depuis 2020. À moins de deux semaines du grand événement, les répétitions vont bon train et ses membres sont heureux de se côtoyer.

Les corps jeunes et athlétiques se trémoussent harmonieusement de gauche à droite: en solo, en duo ou en trio. Les fous rires d’admiration et les encouragements fusent d’ailleurs devant les prouesses techniques des danseurs.

«Une compagnie de danse est comme une grande famille», rappelle en entrevue Ivan Cavallari, sur le ton de la confidence. Le directeur artistique assiste à la répétition en silence, laissant son bras droit apporter les correctifs nécessaires. L’observation est longue, profonde, minutieuse. «On retrouve le plaisir d’être de nouveau ensemble», continue-t-il.

Une unité qui, selon ses dires, pourrait s’exercer à une large échelle, parce qu’«il faut absolument qu’on retrouve un sens de solidarité dans le monde entier, qui pour le moment est complètement perdu».

Danser Beethoven depuis longtemps

Avant que tout ne s’arrête, les Grands Ballets planchaient déjà à mettre en mouvements la musique de Beethoven. D’abord la célèbre Symphonie no 7 qui est chorégraphiée par le regretté Uwe Scholz. Puis la mythique Symphonie no 5 du chorégraphe Garrett Smith, dont les inoubliables quatre premières notes représentent presque ce destin qui vient frapper à la porte de l’humanité.

Un destin imprévisible, capable du meilleur et du pire, qui trouve son expression idéale dans les compositions légendaires du pianiste allemand. «Il a connu la souffrance durant presque toute son existence… et pas seulement parce qu’il était sourd, relate Ivan Cavallari. Mais en même temps, on retrouve dans sa musique une force, une spiritualité, une joie. La vie y est sans cesse confrontée à la mort.»

Se déployant sur un mode abstrait qui laisse une place prépondérante à la lumière et à l’atmosphère, Danser Beethoven est, selon son directeur artistique, un spectacle qui apporte du bonheur. «C’est une expérience immersive, complète, malgré que ce n’est pas Casse-noisette ou La belle au bois dormant», explique-t-il en souriant.

«On s’attend à voir les corps, la beauté, la musicalité et après, il y a de l’espace pour tout le monde pour se retrouver à l’intérieur de ce moment de joie.»

Ivan Cavallari

Ce cocon d’allégresse est déjà fécond aux répétitions. Les âmes et leurs enveloppes charnelles errent au gré des notes et des mélodies, prêtes à rencontrer leurs semblables, à s’en approcher furtivement pour mieux s’y abandonner. «Là je vois mes danseurs danser en chair et en os avec joie et j’en ai des frissons, admet Ivan Cavallari. J’espère que le public va ressentir ce que je ressens.»


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