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Hippie Hourrah, les divagations cosmiques de notre été

Hippie Hourrah
Hippie Hourrah Photo: Bruno Destombes

Le trio montréalais Hippie Hourrah offre une expérience musicale extrasensorielle pour accompagner un été que l’on devine plus léger. Retour sur une discussion avec ses membres, à l’occasion de la sortie de son premier album homonyme.

Ovation pour Hippie Hourrah! Avec des sonorités psychédéliques contemporaines, mais pas dépourvues d’accents pop, voire parfois folk, le groupe de Cédric Marinelli, Miles Dupire-Gagnon et Gabriel Lambert est certainement l’une des plus belles surprises marquant la fin d’une période distordue. Le disque de treize titres agit ainsi comme une libération, une extraction de la linéarité.

Et alors, qui sont-ils? Quelques indices se trouvent dans l’intro, la bien-nommée Qui sommes-nous, qui nous prépare tout en introspection et en scintillements au voyage Hippie Hourrah. «On a essayé de ne pas être puriste à 100%. Miles a par exemple rajouté des synths et des drums machines qui ne sont pas nécessairement d’habitude dans la musique psych», confie Cédric Marinelli qui s’est auparavant illustré avec The Marinellis.

Évasion

«La raison pour laquelle j’aime le psychédélique, c’est qu’il y a bien sûr le style des années 1960, mais pour moi, le côté edgy est un risque à prendre. Je pense que plein de genres musicaux peuvent être définis comme psychédéliques», poursuit Miles Dupire-Gagnon. «On garde l’aspect trippy et planant d’il y a 60 ans, mais on n’est plus dans cette époque», souligne-t-il. Avec des titres comme Parler aux étoiles, Icare ou Apprendre à mourir, difficile de dire le contraire…

Gabriel Lambert, avec qui ce dernier a partagé l’affiche dans les formations Anemone et Elephant Stone, évoque pour sa part l’ouverture du courant psychédélique, une vraie référence. «Quand Miles et moi sommes allés à Levitation au Texas [anciennement appelé Austin Psych Fest et organisé par les figures de proue Black Angels, NDLR], il y avait de la musique électronique, de la musique du monde, etc. C’est très mélangé comme genre.»

Du merveilleux et ondulatoire Fantôme au contemplatif Sun Family, cette pluralité est bien réelle dans le disque de Hippie Hourrah. «Ce qui est cool, c’est le contraste entre les pièces improvisées, méditatives, deep, avec les plus pop», ajoute Gabriel Lambert.

«On a pris beaucoup de plaisir, donné le meilleur de nous. On ne se mettait pas de barrières. L’album a du sens, avec vintage et du moderne.»

Miles Dupire-Gagnon des Hippie Hourrah

Perspective Hippie Hourrah

À l’image de la célébration de leur album, tout a commencé pour eux pendant d’une soirée lorsque Cédric Marinelli a fait écouter quelques-unes de ses démos à Miles Dupire-Gagnon. «On parlait de musique ensemble et comme on avait du temps devant nous, on s’est dit qu’on allait essayer. Et c’est devenu ce que c’est», se rappelle celui-ci.

«Ce n’était pas si pire à la fin, donc on a décidé de sortir Hippie Hourrah», s’amuse Cédric Marinelli. «Avec Miles et Gab, je suis tombé entre de bonnes mains pour faire cette musique, car on n’était pas fermés», dit-il.

Toujours selon lui, il n’y a pas vraiment de thème assigné à Hippie Hourrah (sauf la récurrence de l’astre de lumière, peut-être). «Mes textes dataient de longtemps. En général, ils représentent mes idées, mes humeurs, mon tempérament. Justement, ce qui vient souder le disque, c’est le fait qu’on joue tous ensemble même s’il n’y a pas de structure ou de ligne directrice», explique Cédric Marinelli.

«Avec ce que Cédric avait déjà composé et le matériel qu’on avait, on a construit Hippie Hourrah naturellement. C’est comme si on se donnait le droit d’explorer plus, d’improviser, d’essayer», précise Gabriel Lambert.

Hommes-enfants du soleil

Difficile de ne pas parler du clip de Poupée, fraîchement sorti. «C’est DIY, assez farfelu avec des marionnettes, des morceaux de cartons qui bougent et des costumes de cowboys», raconte Cédric Marinelli qui en assure aussi la coréalisation et la direction artistique.

On y voit donc le groupe évoluer avec beaucoup d’ironie et d’autodérision juvénile, sous un soleil – encore lui – qui veille comme toujours à la scène. Une vidéo qui pourrait résumer à elle seule l’atmosphère éclectique d’Hippie Hourrah.

Enfin, s’ils ont «hâte de faire des shows», on ne pourrait pas plus être d’accord avec eux pour les voir performer en direct, en chair et en os, sous nos yeux.

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