Place au suspense avec Patrick Senécal présente, la nouvelle série originale de Club Illico. La diffusion des cinq premiers épisodes – dérangeants chacun à leur manière – aura lieu sur demande à partir du jeudi 25 février. En voici un avant-goût.
«Il faut que le public soit content que le protagoniste vive la pire journée de sa vie.» Telle était l’intention du maître de l’horreur québécois lorsqu’il a écrit Patrick Senécal présente. Avec différentes histoires toujours très sombres et propres à son univers, l’écrivain a su trouver une grande liberté dans cette nouvelle forme d’expression à l’écran. Alors qu’il signe ici sa «première vraie série pour la télévision», il compare même l’expérience à «l’écriture de nouvelles» en littérature.
«Les astres étaient alignés pour que nous fassions cette série.» – Patrick Senécal
Pour lui, l’idée d’une série d’anthologie (où tous les épisodes sont indépendants les uns des autres, NDLR) est donc une opportunité pour les spectateurs de redécouvrir le genre, encore peu répandu dans la province. «Black Mirror est sûrement celle qui m’a le plus frappé récemment», lance Patrick Senécal en conférence de presse.
Parmi les autres influences du duo qu’il forme avec le réalisateur Stéphane Lapointe, on retrouve notamment, les films d’horreur des années 1970, Twlight Zone, Bizarre, bizarre, et bien sûr, Alfred Hitchcock présente.
L’étrange toujours
À propos de cette dernière, «nous avons dû réinventer la formule car tout a un peu changé depuis les années 1950. Nous sommes donc restés sur quelque chose de simple. Ça allait de soi de voir Patrick présenter ses épisodes, comme si nous entrions dans l’antre de l’auteur. Nous voulions en faire une icône à la Stephen King», s’enthousiasme le cinéaste. Celui-ci raconte avoir toujours été attiré par l’étrange, le bizarre, la peur.
Fil conducteur de la série, Patrick Senécal introduit ainsi chaque épisode derrière sa machine à écrire sur un ton… peu réconfortant qui réjouira toutefois les amateurs d’épouvante.
À y regarder de plus près, les cinéphiles reconnaîtront aussi en Patrick Senécal présente de multiples références cinématographiques. Dans le remarquable Audition, on retrouve d’ailleurs un clin d’oeil assumé à David Lynch et l’atmosphère cauchemardesque qui règne dans Twin Peaks et Mulholland Drive.
Mais il ne faut pas s’y tromper, pour le reste il s’agit bien souvent d’inspirations inconscientes ancrées dans l’esprit collectif, assure la paire.
Peu de sang, beaucoup de frissons
Toujours dans cet épisode, le personnage de Théodore Pellerin perd le contact avec la réalité lors d’un casting à huis clos devant l’invraisemblable trio joué par Anne-Marie Cadieux, Sébastien René et Sébastien Dodge. Une séquence qui doit son malaise plus à la torture mentale qu’à l’hémoglobine.
«Quand j’ai écrit [la série], je savais qu’il ne fallait pas que j’aille sur le trash de mes romans. Je me suis dirigé vers l’ambiance, l’émotion. Évidemment, s’il y a un meurtre il faut le montrer… mais pas plus, pour rien. L’équilibre est là et c’était intéressant d’explorer ça», explique Patrick Senécal.
De son côté, Stéphane Lapointe a tenté du mieux qu’il pouvait «de nourrir les histoires de Patrick, pour qu’on ressente l’étrangeté et le malaise». «Nous ne voulions pas être graphiques, mais plutôt créer des tensions psychologiques. Le résultat devait être élégant et classe», poursuit-il.
Chaque épisode est donc construit comme une mauvais rêve. «Le public devient complice de ça, un peu comme une ride dans une maison hantée», ajoute Stéphane Lapointe. Une «unité d’ensemble dans la sobriété de la réalisation», précise Denis Dubois, vice-président contenus originaux à Québecor Contenu.
Enfin, Stéphane Lapointe rappelle que Patrick Senécal présente est à prendre au premier degré. «Nous avons souhaité raconter de belles histoires fermées avec une vraie émotion, celle de voir l’univers des personnages basculer!», conclut-il.
Les cinq derniers épisodes de la série seront quant à eux prêts cet automne.