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Simon Boulerice: rencontrer son public autrement

Simon Boulerice
Simon Boulerice s’est joint à la plateforme québécoise de vidéos personnalisées HeyAllo afin de se rapprocher de son public. Photo: Denis Germain/Collaboration spéciale

Sans contact avec son public comme plusieurs autres depuis des mois, Simon Boulerice s’est joint à la plateforme québécoise de vidéos personnalisées HeyAllo afin de renouer avec ses lecteurs de manière virtuelle.

L’auteur de romans jeunesse et poète à ses heures adore les salons du livre, un moment qu’il qualifie de privilégié dans sa vie d’artiste. Que ce soit à Montréal ou en Abitibi-Témiscamingue, il était au rendez-vous chaque année à ces expositions littéraires.

«Aller à la rencontre de mes lecteurs, c’est quelque chose qui me manquait beaucoup. J’ai l’impression de préserver un certain lien avec eux [avec Hey Allo]», évoque Simon Boulerice.

Dans les vidéos de la plateforme, celui qui est également comédien, dramaturge et metteur en scène, avoue rejoindre un public assez large, qui va au-delà de celui qui lit ses livres. Des cadeaux entre conjoints, aux grands-parents, en passant par les plus jeunes, chaque message qu’il envoie est unique. Ce sont souvent des remerciements ou des souhaits d’anniversaire.

Même si la durée d’une vidéo est limitée – elle varie souvent entre 30 secondes et une minute – Simon Boulerice avoue s’en donner à cœur joie puisqu’il adore parler. Depuis le début de la plateforme en novembre, il reçoit en moyenne une demande par jour.

HeyAllo, dont le modèle d’affaires a été inspiré de l’application américaine Cameo, souhaitait adapter le concept aux valeurs québécoises.

«Je voyais que les artistes avaient un besoin de se renouveler, de trouver de nouvelles avenues pour rejoindre leur public et pour pouvoir compléter leurs revenus», explique Véronique Dussault, cofondatrice de HeyAllo.

Aider

Depuis ses débuts dans le monde de la littérature, Simon Boulerice s’adresse surtout aux jeunes. «Je n’ai pas d’enfant. C’est une façon de transmettre mon regard sur le monde et mes valeurs par le biais des livres et des histoires que je raconte», affirme-t-il.

Toutefois, au cours des derniers mois, ce ne sont pas que des adolescents qui lui ont écrit, mais des adultes aussi. L’auteur reçoit une grande quantité de messages sur Instagram, notamment, de personnes issues de la communauté LGBTQ. Il avoue avoir été témoin de certains coming out de la part de ses lecteurs.

«Quand on s’ouvre à moi, je suis une oreille et j’essaie d’être le plus attentif possible. Je sais très bien ça représente quoi le vertige de faire son coming out et d’avoir peur de ne plus être aimé par les gens sensés nous aider inconditionnellement», admet-il.

En plus de répondre personnellement et d’aider les gens qui lui écrivent, Simon Boulerice est aussi porte-parole d’Interligne, un centre de première ligne spécialisé dans l’aide et le renseignement à l’intention des personnes concernées par la diversité sexuelle et la pluralité des genres.

«En ces temps de pandémie, il y a beaucoup de solitude. On a besoin de parler et de se révéler. C’est un organisme qui me touche beaucoup», dit-il.

«Ce qui remplit la solitude, c’est beaucoup, lire des livres, chanter, danser, dessiner, faire du sport. La création, ça nous révèle et ça nous fait du bien. Il ne faut pas hésiter, c’est libérateur.» – Simon Boulerice

L’artiste remet d’ailleurs une partie de son cachet de HeyAllo à Interligne.

Projets

Malgré une période plus difficile pour le monde artistique, les derniers mois auront permis à Simon Boulerice de travailler davantage sur certains projets professionnels.

«Je ne suis pas malheureux quand je suis à la maison en train d’écrire. Ce temps-là m’a permis d’écrire beaucoup, peut-être même un peu plus que les autres années, avoue-t-il. […] J’ai réalisé que l’écriture, c’était encore ma vie, plus que jamais.»

Son livre Au beau débarras: la flûte désenchantée est sorti le 16 février. C’est l’histoire de Borrasca, une jeune qui a égaré sa flûte à bec. Comme elle en a besoin pour son examen de musique, elle part dans une quête pour retrouver son instrument. Il s’agit de la suite d’Au beau débarras: La Mitaine perdue.

Au début mars, Simon Boulerice signera une série télé jeunesse qui sera diffusée sur les ondes de Tou.Tv Extra. Intitulée Six degrés, l’émission abordera l’histoire de Léon, un jeune garçon malvoyant.

Le 8 mars, Simon Boulerice publiera également l’album pour enfant Cherche et trouve avec Simon, le premier volume qui se déroule dans une école et qui invite les jeunes à trouver des émotions en classe, comme la nervosité ou le dégoût.

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