7e ciel : on craque pour «Les Appendices», «Je m’appelle humain»…
Les journalistes de Métro vous livrent leur sept coups de coeur culturels de la semaine dont le retour des Appendices, le documentaire Je m’appelle humain et le spectacle Stellaria Story.
Les Appendices: de retour après la pause
Le retour inespéré et inattendu des Appendices tombe à point : leurs capsules joyeusement loufoques sont un parfait remède au marasme ambiant. Quel plaisir de retrouver Les rois de la Main, M. Mousteille et M. Puel! Dans ses nouvelles aventures, la troupe accomplit un tour de force : incorporer à son style absurde une brillante réflexion sociale. (Bon, la photo ci-haut n’en est pas le meilleur exemple…) C’est pourquoi nos coups de cœur vont aux coups de gueule «Ma opinion» de Julien Corriveau et aux conférences de presse quotidiennes de Sylvie Rencontre (désopilante Anne-Élisabeth Bossé). Chapeau bas également à la pure folie de Jean-François Provençal, à la versatilité de Sonia Cordeau et aux costumes atrocement flamboyants de Jean-François Chagnon.
Les 8 épisodes de 12 minutes des Appendices sont offerts sur l’Extra d’ICI Tou.Tv
Marie-Lise Rousseau
Stellaria Story de Shah Frank
L’artiste new-yorkaise d’origine haïtienne et basée à Montréal dévoile un premier EP prodigieux. Au gré d’une musique Rn’B et soul ultra moderne et raffinée, marquée sans doute par les TLC, Brandy et autres Daft Punk des années 1990, Shah Frank nous y raconte son histoire, ses déboires. On a un énorme crush sur le titre Stella’s Heart, tant la version du disque que celle a capella. Voilà une artiste singulière qui ne laisse présager que du bon! Spectacle de lancement samedi 28 novembre à 20h sur Facebook dont les fonds iront à Amnistie internationale
Amélie Revert
Je m’appelle humain
Impossible de ne pas être émerveillé par la poète innue Joséphine Bacon. Dans ce touchant documentaire que lui consacre Kim O’Bomsawin, on la suit entre Montréal et le Mushuau-nipi, pays du caribou. Petit à petit, elle révèle des bribes de son impressionnant parcours, dont son enfance au pensionnat. Son sourire radieux et son regard lumineux n’ont d’égal que les paysages époustouflants du Nutshimit (l’intérieur des terres) qu’elle arpente avec une grâce remarquable accompagnée d’amies chères. Un film rayonnant et porteur d’espoir.
En VSD et sur ICI ARTV le 23 novembre
Marie-Lise Rousseau
OFF de Souldia et Tizzo
Rencontre au sommet dans l’univers du rap de rue québécois. Le vétéran du rap Souldia s’unit à l’étoile montante Tizzo pour un album qui a tout d’un coup d’éclat. Véritable hymne du trap, le premier tube de l’opus, Une ligne, donne le ton. On ne se tanne pas des rythmes électriques, agressifs, cinglants qui suivent. Ni de la performance presque symbiotique des deux artistes. Hormis les quelques chansons vieux jeu de trop, le duo fait presque un sans-faute.
François Carabin
L’hiver attend beaucoup de moi
Cet opéra québécois exclusivement féminin, signé Laurence Jobidon et Pascale St-Onge, raconte l’histoire de deux inconnues qui espèrent et vont vers une nouvelle vie. Ensemble, elles affrontent un hiver rigoureux et surmontent les violences dont elles ont déjà été victimes… Une magnifique ode aux femmes, présentée en programme double avec La voix humaine.
En webdiffusion jusqu’au 19 novembre sur operademontreal.com
Amélie Revert
Plaisirs (non) coupables
Le pianiste excentrique Chilly Gonzales se fait un devoir depuis plusieurs années de vulgariser et de démocratiser les codes de la musique. Dans ce court essai personnel, il clame haut et fort son admiration pour Enya, chanteuse sous-estimée à la voix «céleste et pure», selon lui. Ce faisant, il soutient que nos goûts musicaux devraient être déterminés par notre cœur, et non notre tête, sans égard aux palmarès de fin d’année des critiques qui aiment tous la même chose (on en prend bonne note). Il nous invite ainsi à avoir l’audace d’assumer l’ensemble de nos goûts, les plus populaires comme les plus controversés. Un ouvrage sans prétention qui porte à la réflexion.
Aux éditions Édito
Marie-Lise Rousseau
Garçon Chiffon
Le Français Nicolas Maury, dont on adore le jeu dans Appelez mon agent, nous propose un premier film en tant que réalisateur qui déborde de délicatesse, de sourires et d’émotions. Son personnage, Jérémie, un comédien d’une jalousie maladive, décide de partir quelque temps à la campagne chez sa mère afin d’apaiser une rupture douloureuse. On salue ici son talent de cinéaste à sublimer ses actrices – Nathalie Baye et Laure Calamy – sur les traces d’un Xavier Dolan ou d’un Pedro Almodóvar. Mention spéciale au chiot Gugus.
Disponible pour 48h les 13 et 18 novembre sur enligne.festivalcinemania.com
Amélie Revert
Et on se désole pour…
Le Bataclan, cinq ans après
Le vendredi 13 novembre 2015, la France suffoquait dans une nuit d’horreur et le monde tout entier en était sidéré. À coup de fusillades et d’attaques suicides, trois commandos terroristes enlevaient la vie à 317 personnes – et en blessaient des centaines d’autres – simplement parce qu’elles assistaient à un concert, un match de soccer, ou profitaient de la douceur attablées aux terrasses parisiennes. Cinq ans après, nous revoilà un vendredi 13. Mais cette fois, c’est plus la résilience que la violence dont on préfère se souvenir.
Amélie Revert