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«At the Beginning of Time»: quand le CHSLD devient un placard

At the Beginning of Time est présentée virtuellement sous la forme d’une lecture publique. Photo: Courtoisie

Vieillir et perdre son autonomie en tant qu’homme gai, surtout dans un centre de soins de longue durée, c’est comme un retour dans le placard. Voilà la prémisse de At the Beginning of Time, la nouvelle pièce autobiographique de Steve Galluccio, auteur de Mambo Italiano.

L’histoire de At the Beginning of Time se déroule dans la chambre d’hôpital de Michael. Il reçoit la visite de deux amis du secondaire. Ensemble, ils discutent de leur passé, se racontent leurs souvenirs. En trame de fond, la maladie d’Alzheimer. Celle du mari de Michael, qui habite maintenant un CHSLD.

«Le CHSLD est un espace très straight. C’est un peu le retour dans le placard. Parfois, on a peur de tout révéler par crainte du jugement. C’est aussi sur ce que ça signifie de faire partie de la communauté LGBTQ à 60 ans», explique M. Gallucio.

Lui-même s’était retrouvé à l’hôpital juste avant la pandémie. Il a utilisé ses expériences pour écrire la pièce.

«C’est l’histoire de mon mari et moi. Il a eu l’Alzheimer. Ça raconte ce qu’on a vécu, et comment ça a été difficile de traverser cette maladie, ensemble, mais séparés», confie M. Gallucio, dont le mari est décédé au mois d’août dernier.

Pour autant, il assure que la pièce At the Beginning of Time n’est pas déprimante. L’humour permet de faire descendre la tension.

«La pièce est présentée sous la forme d’une lecture publique. C’est une première lecture, la pièce est encore en développement. On pourra la présenter lorsque les théâtres seront totalement rouverts. »

Vieillir

Celui qui a aussi écrit Les chroniques de Saint-Léonard s’est d’abord fait connaître grâce à Mambo Italiano, présenté pour la première fois en 2000. Là encore, il s’agissait d’une pièce autobiographique.

«C’était mon expérience en tant que gai dans la communauté italienne, jusqu’à la trentaine. Maintenant, c’est de vieillir en l’étant. C’est une pièce plus mature et plus réaliste», relate-t-il.

«Je choisis mes projets. J’ai 60 ans maintenant. Il faut laisser la place aux jeunes. Je pense que ce qui n’est pas normal à mon âge serait de toujours vouloir pousser et aller plus loin.» – Steve Galluccio

Les expériences qu’il a vécues au fil des années ont d’ailleurs influencé sa façon d’écrire, ajoutant qu’il n’est plus le même auteur qu’à ses débuts.

«J’ai fait des films, de la télévision; tous mes rêves se sont réalisés. Maintenant, c’est à moi de savoir ce que je veux faire en ce moment, avec le temps qu’il me reste.»

La lecture publique est présentée de manière virtuelle par le Théâtre Centaur. Elle sera disponible gratuitement en ligne jusqu’au 28 octobre.

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